L'organisation non gouvernementaleAviation sans frontières (ASF), créée en 1980, utilise le réseau aérien ainsi que sa propre flotte pour venir en aide aux plus démunis.
En 1968, lors du conflit du Biafra, quelques pilotes et mécaniciens d’Air France effectuent un pont aérien pour porter secours aux victimes. La guerre provoque en effet une famine dévastatrice à l’intérieur du pays, et les vivres envoyés par l’aide internationale restent bloqués dans les ports. À l’aide d'un Lockheed Super Constellationimmatriculé F-BRAD, ils apportent des vivres et des médicaments aux populations en détresse, et effectuent des évacuations sanitaires[2],[3].
C’est alors que Aviation sans Frontières va officiellement faire son apparition, en 1980, dans le but de faciliter les actions humanitaires nécessitant des déplacements importants, telle que l’assistance aux victimes de catastrophes naturelles ou humaines[4].
À cette époque, Aviation sans frontières ne possède pas encore d’avion ; le Centre d’exploitation postale d’Orly met à sa disposition deux gros porteurs lorsque ces appareils ne volent pas. En 1981, Aviation sans frontières acquiert son premier avion, un Cessna 206 grâce auquel des missions humanitaires seront menées dans plus de 10 pays d’Afrique.
En 1982, Aviation sans frontières crée la mission baptisée « Les Cigognes », puis par la suite « Accompagnements d’Enfants Malades ». L'idée résulte de la rencontre d’un couple sur le point d’adopter un enfant haïtien et d’une navigante d’Air France qui propose d’utiliser ses billets à tarif réduit afin de faciliter la venue de cet enfant. Aujourd’hui, Aviation sans frontières prend uniquement en charge des enfants nécessitant des soins en urgence.
En 1985, Aviation sans frontières lance une nouvelle mission appelée « Pélicans ». L’activité est renommée « Colisage » en 1991, puis « Messagerie Médicale » en 2008. Quelques jours après l’installation d’Aviation sans frontières dans ses premiers locaux, un colis est déposé sur une table avec une demande d’acheminement. Un des commandants de bord se charge de l’envoi et déclenche, sans s’en douter, cette nouvelle activité. Le « Fret Humanitaire » est également créé cette même année : lorsque les envois ne correspondent pas aux normes imposées par la « Messagerie Médicale », l’aide est acheminée par le « Fret Humanitaire ». En fonction du volume et de la destination, Aviation sans frontières est en mesure de mettre en place un fret aérien ou maritime.
Cependant cela n’empêche pas à Aviation sans Frontières de se développer et prendre de l’ampleur. En effet dès 1993 son action est reconnue d’utilité publique par l’État, ce qui amènera cette ONG, en 2005, à devenir un partenaire du Conseil économique et social des Nations unies[4].
En 1989, un avion Britten est abattu au Soudan du Sud[5]. À son bord se trouvent Yvon Féliot, pilote d’Aviation sans frontières, Jean-Paul Bescond, médecin, et Laurent Fernet, logisticien, travaillant tous les deux pour Médecins sans frontières (MSF) ainsi que Frazer Ariyamba, technicien du Programme alimentaire mondial (PAM). Aucun d’entre eux ne survit.
En 1993, l’ONG est reconnue d’utilité publique[6].
En 1994, en mission au Cambodge, le Cessna 206 reçoit un projectile mortel pour l’ingénieur agricole malaisien assis à côté du pilote.
Cette même année, Aviation sans frontières crée sa première mission réservée exclusivement à la France, « Les Ailes du Sourire» dont l’objectif est de concrétiser le rêve de personnes souffrant de handicap afin de leur faire découvrir l’aviation. Rapidement, la mission se développe et trois délégations régionales voient le jour : Midi-Pyrénées en 1999, Sud-Est en 2000 et Ouest en 2003. Aujourd’hui, les actions menées par les trois délégations permettent à l’ONG de bénéficier du potentiel spécifique à chacune des régions pour développer ses actions humanitaires et sociales.
En 2007, la mission des « Accompagnements de Réfugiés » voit le jour. L’ONG signe, fin 2006, un partenariat avec l'Office des migrations internationales (OIM). Les premiers réfugiés que les accompagnateurs bénévoles d’Aviation sans frontières prennent en charge sont des Bhoutanais contraints, dans les années 1990, de quitter leur pays à la suite de l'application d'une loi sur la citoyenneté empêchant les personnes d'origine népalaise de vivre au Bhoutan.
En 2008, Aviation sans frontières crée sa seconde mission en France, « e-Aviation ». Son objectif est de sensibiliser des élèves de primaire, collège ou lycée et plus particulièrement ceux en rupture sociale, scolaire ou familiale, au monde de l’aéronautique et de leur présenter la multitude de ses métiers, ainsi que les filières qui y conduisent. Ce programme se traduit également par la pratique du pilotage virtuel via le logiciel Flight Simulator.
L’ensemble de ses actions vont l’amener à devenir, en 2012, la première Organisation non gouvernementale à recevoir un Certificat de Transporteur aérien (CTA) européen. L’année suivante, elle sera même labellisée IDEAS[4].
Dans le cadre du soutien aux soignants pour endiguer la pandémie de Covid-19, l'association lance sous la houlette de Gérard Feldzer un site internet de soutien aux soignants pour les aider à se déplacer gratuitement en avion privé mis à disposition par des partenaires[11].
En 2021, Aviation Sans Frontières obtient pour la 3e fois le Label IDEAS[12].
Objectif et Principes
Cette dernière repose sur un ensemble de principes qui la caractérisent et peuvent expliquer son développement. Ces principes sont la responsabilité, c’est-à-dire qu’Aviation sans Frontières engage à mobiliser l’ensemble de ses ressources pour l’ensemble de ses missions et actions, la transparence, à savoir le fait que l’ONG ne cache rien et rend compte de l’ensemble de ses activités. Cette organisation se base aussi sur la notion de la neutralité, c’est-à-dire le fait qu’elle s’engage à être totalement impartial et non discriminatoire, puis finalement la qualité ainsi que la sécurité, car Aviation sans frontière est toujours en quête d’excellence et fait en sorte de conserver les meilleurs standards. [13]
Missions
Missions Avions
Les missions avions représentent une bonne majorité des missions de cette organisation. D’ailleurs, Aviation sans frontières répond aux mêmes standards que n’importe quelle compagnie aérienne certifiée[14].
Deux avions Cessna Caravan permettent d’apporter un soutien logistique aux ONG, d’effectuer des évacuations d’urgence et de transporter du personnel médical et des produits pharmaceutiques.
En 2016, 1115 heures de vol ont pu être relevés avec leur propre avion et pas moins de 2263 passagers ont pu être comptabilisés aussi sans oublier les 63,8 tonnes de matériel d’aide d’urgence qui fut acheminée vers plus de 90 bénéficiaires, que cela soit en République démocratique du Congo ou République centrafricaine[15].
Aviations sans Frontières a aussi comme mission le transport d’enfants malades, principalement souffrant de pathologies graves dans le but de leur donnés accès à de soins qu’ils n’ont pas dans leurs pays[17].
Prise en charge d’enfants en urgence de soins, sur des vols réguliers, depuis leur pays vers l’Europe afin d’être opérés, et raccompagnement après leur opération dans leur pays.
Depuis une trentaine d’années, plus de 1700 enfants ont été transportés par plus d’une centaine de bénévoles de l’ONG et plus récemment, sur l’année 2016, ces missions ont permis la prise ne charge de 1498 enfants malades et cela a entraîné la mobilisation de 347 accompagnateurs bénévoles[18].
Messagerie Médicale
Acheminement de médicaments et de petits matériels, sur des vols réguliers, à destination du monde entier, en faveur de dispensaires, d’hôpitaux[19]…
En effet Aviation sans Frontières se charge du transport de l’ensemble de ce matériel. En 2016 pas moins de 6905 colis ont été expédiés dans 26 pays, plus précisément 28 tonnes de matériel et cela a l’aide de 50 bénévoles[14].
Accompagnements de Réfugiés
Accompagnements de personnes contraintes de fuir leur pays, sur des vols internationaux, vers leur nouveau pays[20].
Depuis 2006, l'OIM délègue à Aviation sans frontières des accompagnements de réfugiés. Depuis le début de cette entente, plus de 7000 réfugiés ont été accompagnés[21].
Fret Humanitaire
Envoi de volumes importants de matériel en urgence, en collaboration avec des compagnies de fret, au profit d’associations humanitaires[22].
Les Ailes du Sourire
Organisation de journées découverte aéronautique, en partenariat avec 19 aéro-clubs[23], à des personnes handicapées, initiation à la navigation, à la météorologie et d'un baptême de l’air[24].
Aviation sans frontières en France permet à des personnes handicapées de voler et donc découvrir ce domaine et cela à travers des journées découvertes qui sont organisées à travers la France. Cela peut se faire grâce à la présence d’antennes de l’ONG à travers le pays et cela ne cesse de se développer comme à Caen par exemple qui a vu apparaître une nouvelle antenne de l’ONG en septembre 2016[26].