Le , dans l’après-midi, trois explosions se succèdent dans la rue Raynouard ou à proximité immédiate en l’espace d’une quarantaine de minutes. Plusieurs immeubles sont soufflés ou gravement endommagés, et notamment celui situé à l’angle de la rue Raynouard et de l'avenue du Colonel-Bonnet. Le bilan humain est lourd : 12 morts et 60 blessés. À la suite de ces explosions, dues au gaz, un millier d’habitants du quartier sont relogés dans des hôtels de la capitale et ne retrouvent leur domicile que trois jours plus tard[7].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Du côté pair, à l’intersection de la rue Raynouard, on peut encore voir l’ancien nom, « avenue Mercédès » en mosaïque bleue et dorée.
No 1 : immeuble éventré par une explosion de gaz le , touchant aussi les nos 68-70 rue Raynouard et le no 28 avenue de Lamballe, faisant douze morts[8].
Dans la littérature
Dans Le Flâneur des deux rives (1918), le poète Guillaume Apollinaire évoque « l'ancienne avenue Mercédès, nommée aujourd’hui avenue du Colonel-Bonnet, et qui est l'une des artères les plus modernes de Paris »[9].
Dans L’arc-en-ciel, Apollinaire décrit l’avenue Mercédès :
« L’avenue Mercédès est une des plus nouvelles voies de Passy. Elle a la forme d’un T. Une muraille la borne à l’une de ses extrémités, tandis qu’à l’autre se trouve un gouffre effrayant. Presque toujours déserte, l’avenue est la remise des rafales qui entrent et qui sortent en se bousculant, en sifflant lugubrement et les rares passants qui s’égarent en cette turbulente compagnie, s’ils tiennent leurs chapeaux de la main gauche, font avec la droite le signe de croix. »
↑Guillaume Apollinaire et Michel Décaudin, Oeuvres en prose complètes. 1 / Textes établis, présentés et annotés par Michel Décaudin, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (ISBN978-2-07-010828-2), page 543.