C'est un vers de Gavrila Derjavine extrait de À Eugène. Vie de Zvanskaïa qui sert d'épigraphe au poème de Pouchkine : « Pourquoi mon esprit n'entre-t-il pas dans mon sommeil ? » (en russe : Чего в мой дремлющий тогда не входит ум ?)[1],[2].
Le poème Automne est écrit par Pouchkine durant la partie de sa vie appelée Automne de Boldino en , dans le village de Bolchoïe Boldino, dans l'oblast de Nijni Novgorod. Il s'agit de son second séjour à Boldino. Le premier avait été provoqué par un confinement durant une épidémie de choléra en 1830. Ses séjours sont des périodes parmi les plus riches de sa vie de poète.
Dans une lettre écrite à son épouse à Saint-Pétersbourg le Pouchkine écrit depuis Boldino :
« Tu me demandes comment je vis et si j'ai embelli ? D'abord je me suis laissé pousser la barbe et la moustache : « moustache et barbe — compliment mon brave ; je sors dans la rue et on m'appelle tonton ». 2) Je me réveille à 7 heures, je bois du café et je me couche jusqu'à 3 heures. Je me suis récemment replongé dans l'écriture avec acharnement, et j'ai déjà écrit abondamment. À 3 heures je pars à cheval, à 5 heures je prends un bain, puis je dîne avec des pommes de terre et du kacha de sarrasin. Voilà pour toi de quoi est faite ma journée, et toutes les autres sont pareilles. »[3]
.
Appréciation
Pour le critique littéraire Ettore Lo Gatto, « la révélation merveilleuse de la nature russe est l'un des plus grands mérites de Pouchkine dans l'histoire de la poésie de son pays... Elle est fondée sur une contemplation sereine mais avec un relief exceptionnel donné aux détails spécifiquement russes, au moment où cette contemplation se traduit en art. ». Ses poèmes lyriques consacrés à la nature, comme La Tempête, Route d'hiver, Matin d'hiverL'Avalanche sont parmi les plus beaux[4].
L'historien d'artAlekseï Fiodorov-Davydov compare le tableau d'Isaac LevitanAutomne doré et observe que, avant ce tableau, aucun des représentants de la peinture de paysage russe (y compris Levitan lui-même) « n'avait donné une image à la fois aussi solennelle et épanouie de l'automne pareille à celle du poème de Pouchkine Automne. »[5].
Début du poème
Premiers vers du poème l'Automne :
Octobre est arrivé, le taillis secoue
Les dernières feuilles de ses branches nues ;
L'automne exhale le froid - la route est gelée
Le ruisseau murmure encore derrière le moulin
Октябрь уж наступил — уж роща отряхает
Последние листы с нагих своих ветвей;
Дохнул осенний хлад — дорога промерзает.
Журча еще бежит за мельницу ручей,...
↑(ru) Pouchkine, Œuvre complète de poèmes (А. С. Пушкин. Полное собрание сочинений.) 10 tomes, tome 10 , 4e édition (В 10 тт. 4-е изд. Т. 10.) Lettres (Письма). - Leningrad.: Изд-во АН СССР, 1979. - p. 353—354
↑Ettore Lo Gatto (trad. de l'italien par M. et A.-M Cabrini), Histoire de la littérature russe des origines à nos jours, Desclée De Brouwer, , 923 p., p. 240
↑(ru) Alekseï Fiodorov (Фёдоров-Давыдов, Алексей Александрович), Art russe et soviétique : articles et critique (Русское и советское искусство : статьи и очерки), Moscou, Искусство (издательство), , 739 p. (lire en ligne)