François Boucher choisit un sujet mythologique extrait des Métamorphoses d'Ovide (Livre VII). Le jeune chasseur Céphale, époux de Procris, a été enlevé contre son gré par la déesse Aurore. Résistant à la déesse, le chasseur est renvoyé auprès de sa femme, prisonnier d'un sort funeste : il tuera sa femme par erreur en la confondant avec du gibier.
Boucher adoucit le récit en le réduisant à l'union harmonieuse d'Aurore et Céphale ; il fait disparaître tous les aspects dramatiques de l'histoire. Levant un regard langoureux vers la séduisante déesse, le jeune homme ne manifeste aucune résistance. Boucher reprend fréquemment ce sujet au cours de sa carrière.
Historique
François Boucher peint Aurore et Céphale après son retour d'Italie. L’œuvre est sans doute commandée par l'avocat au Parlement de Paris François Derbais, pour son hôtel particulier situé rue de la Poissonnière, comme pendant à une autre toile datée de 1732, Vénus demande à Vulcain des armes pour Énée, conservée au Musée du Louvre. Vendues une première fois à la mort sans descendants de l'avocat, les deux toiles apparaissent à nouveau dans la vente après décès de Watelet, le 12 juin 1786. Elles sont achetées par Paillet pour le compte de la Couronne pour la somme de 3121 livres[2] et déposées au Louvre. En 1801, Aurore et Céphale est sélectionné parmi la trentaine de tableaux des collections du Muséum central des Arts pour décorer les salles du château de Lunéville à l'occasion de la signature du Traité entre la France et l'Autriche. À la demande du département de la Meurthe, 13 tableaux, dont le Boucher, sont déposés au musée de Nancy, avant même la parution et l'application du décret Chaptal du [3].
Expositions
Trois siècles de peinture française. XVIe - XVIIIe. Genève, Musée Rath, 1- juillet - 16 octobre 1949