En Afghanistan, la pratique du batcha bezi continue de perdurer. Les batchas sont de jeunes garçons enlevés ou achetés pour leur beauté par des maîtres puissants afin de chanter et danser habillés en filles[4] au cours de spectacles offerts à leurs affidés, des clochettes aux chevilles, maquillés et les ongles vernis. Ces maîtres sont souvent des commandants talibans, ou des fonctionnaires aisés, et, en échange de leur protection, ils contraignent ces garçons à vivre et à coucher avec eux. Au bruit des clochettes raconte l'histoire de l’un de ces jeunes batchas, Saman, qui bientôt âgé de seize ans[5] doit initier son successeur, Bijane, à la danse[6], car Saman est devenu trop âgé pour satisfaire son maître, le riche Farroukhzad[7]. D'abord jaloux et inquiet de perdre sa place, Saman va finalement apprendre à Bijane à danser dans la tradition du batcha bezi[8] et à mimer l'amour des femmes[9].
Autour du film
Chabname Zariab a été inspirée par le documentaire du journaliste afghan Najibullah Quraishi, intitulé La Danse des garçons afghans, sorti en 2010. Ce film a été projeté par la Royal Society of Arts le [10] et à la télévision française en 2010. La réalisatrice a été particulièrement choquée de cette pratique ancestrale et barbare où la victime - isolée - finit par aimer son maître[11]. Elle a voulu aussi montrer l'impression de « liberté » du batcha au moment où il exécute ses danses et prend de l'emprise sur les invités de son maître.
Fiche technique
Réalisation et scénario : Chabname Zariab
Production Déléguée : Judith Lou Lévy (Les Films du Bal), avec la collaboration d'Arte France
Exportation / Vente internationale : L'Agence du court métrage