Une seule espèce est rattachée au genre : Atopodentatus unicus[1].
Étymologie
Sa denture très particulière est à l'origine de son nom qui signifie « dentition atypique unique » à partir du grec ancienatopos (άτοπος), (« extravagant », « qui n'est pas à sa place »), combiné avec le latindentatus (« denté »). Le nom spécifique unicus souligne l'originalité de la morphologie du reptile[2],[3].
Description
Un squelette post-crânien de cet animal et un crâne mal conservé (écrasé et déformé) ont été découverts et décrits en 2014[1]. Atopodentatus a une longueur de 3 mètres avec un corps allongé, un cou court, des membres et des hanches robustes. Sa morphologie suggère une vie semi-aquatique. Ce sauroptérygien avait été alors considéré alors comme carnivore de type microphage suspensivore[1].
Cependant, la découverte d'autres fossiles avec des éléments de crânes plus complets et mieux conservés en 2016 ont permis de préciser la morphologie de son crâne et, en particulier, de sa denture[4]. Son crâne et ses mâchoires montrent des formes très singulières, en forme de « marteau » pour le premier et de « pelle » pour ses mâchoires qui semblent se fermer comme une « fermeture Éclair »[2].
Les bords antérieurs, longs et rectilignes, des mâchoires supérieure et inférieure étaient garnis de dents en forme de ciseaux, tandis que
le reste des mâchoires portait des dents en forme d'aiguilles formant un maillage. Les auteurs en concluent qu'Atopodentatus grattait et arrachait les algues du substrat sous-marin qui ensuite étaient filtrées par les mailles des dents postérieures[4]. La revue National Geographic le compare de façon ironique à une « tondeuse à gazon sous-marine »[5].
À la différence de la plupart des reptiles marins qui sont omnivores ou carnivores, Atopodentatus est donc un herbivore.
Cette adaptation remarquable qui intervient environ 6 Ma (millions d'années) après la grande extinction de la fin du Permien avait été soulignée comme une preuve d'une bio-diversification rapide, à l'échelle géologique, des faunes au début du Trias[4]. Ce rétablissement « rapide » des faunes a depuis été confirmé par la découverte de fossiles diversifiés dans le biote de Paris (Idaho) aux États-Unis, dès l'Olénékien moyen (~ 250,6 Ma), c'est-à-dire seulement environ 1,5 Ma après la grande extinction[6],[7].
↑ abcd et e(en) L. Cheng, X. H. Chen, Q. H. Shang et X. C. Wu, « A new marine reptile from the Triassic of China, with a highly specialized feeding adaptation », Naturwissenschaften, vol. 101, , p. 251–259 (PMID24452285, DOI10.1007/s00114-014-1148-4)
↑ ab et c(en) Li Chun, Olivier Rieppel, Cheng Long et Nicholas C. Fraser, « The earliest herbivorous marine reptile and its remarkable jaw apparatus », Science Advances, vol. 2, no 5, , e1501659 (DOI10.1126/sciadv.1501659), [1]
↑(en) Arnaud Brayard et al., « Unexpected Early Triassic marine ecosystem and the rise of the Modern evolutionary fauna », Science advances, vol. 3, , p. 1-11, article no e1602159 (DOI10.1126/sciadv.1602159).
↑(en) V. H. Reynoso, « An unusual aquatic sphenodontian (Reptilia: Diapsida) from the Tlayua Formation (Albian), central Mexico », Journal of Paleontology, vol. 74, , p. 133–148 (DOI10.1017/s0022336000031310)