Selon Alain Montandon, le romantisme est d'abord une théorie comme en témoigne la revue. La publication d'articles dans une revue est en effet un des moyens les plus courants de colporter une réflexion philosophique ou littéraire à cette époque. Frederic Schlegel souhaite développer l'idée d'absolu littéraire, concept auquel il pense depuis ses lectures de Jacques le fataliste de Diderot ou de Tristram Shandy de Sterne. Dans ces romans, Frederic Schlegel voit la digression comme une liberté créatrice absolue.
Cette idée d'absolu littéraire est également traitée par Novalis qui considère que « la poésie est le réel absolu. Ceci est le noyau de ma philosophie. Plus une chose est poétique, plus elle est réelle[1] ». Frédéric Brun utilise le terme de « poésie-monde » pour qualifier les écrits et la pensée de Novalis[2].
La forme des fragments
Parce qu'elle se veut critique et pratique, l'Athenaeum, sous l'impulsion des frères Schlegel, constitue davantage un recueil de fragments de pensées et de notes de lectures qu'une revue de publication d'œuvres littéraires. Cette forme littéraire, au cœur même d'une nouvelle esthétique, inspirée par Pascal notamment, permet aux auteurs de faire jaillir leurs pensées grâce au langage et de discuter d'une diversité de sujets. En souhaitant traiter tous les aspects du monde[3], les premiers romantiques montrent leur ambition d'absolu. Le Witz est un exemple de cette ambition : par l'ironie, les romantiques concilient des éléments contradictoires ou paradoxaux et ainsi rappeler l'unité du monde.
Thèmes de la revue
L'amplitude des sujets traités par les différents contributeurs est très large. On trouve dans l'Athenaeum, des études des religions, des essais, des critiques d’œuvres... Mais on trouve aussi quelques publications d’œuvres originales, notamment les Hymnes à la Nuit de Novalis[4].
Publications : 1798-1800
1798
Premier volume, première partie :
Vorerinnerung
I. W. — [Wilhelm Schlegel]: Die Sprachen. Ein Gespräch über Klopstocks grammatische Gespräche. 3–69
II. Novalis: Вlüthenstaub. 70–106
III. W. u. F. [Wilh. und Fried. Schlegel]: Elegien aus dem Griechischen. 107—111
IV. W. [Wilh. Schlegel]: Beyträge zur Kritik der neuesten Litteratur. 141–177
Premier volume, seconde partie :
I. [451] Fragmente von Wilhelm, Friedrich und Caroline (?) Schlegel, Novalis, Schleiermacher. 3—146.
II. Friedr. Schlegel: Ueber Goethe’s Meister [I]. 147—178
1799
Deuxième volume, première partie :
I. F. [Friedr. Schlegel]: Ueber die Philosophie. An Dorothea. 1—38
II. W. [Wilhelm und Caroline Schlegel]: Die Gemählde. Gespräch. [mit eingestreuten Gedichten Wilh. Schlegels]. 39–151
III. [Aug. Ludw.] Hülsen: Ueber die natürliche Gleichheit der Menschen. 152—180.
Deuxième volume, seconde partie :
I. W. [Wilh. Schlegel]: Die Kunst der Griechen. An Goethe. Elegie. „Kämpfend verirrt sich die Welt“. 181–192
II. W. [Wilh. Schlegel]: Ueber Zeichnungen zu Gedichten und John Flaxman’s Umrisse. 193–246
III. Der rasende Roland. Eilfter Gesang. 247–284 IV. Notizen. 284—327.
[A. W. Schlegel]: Einleitung. 285—288
[Friedr. Schlegel]: Schleiermachers Reden über die Religion. 289—300
[Schleiermacher]: Anthropologie on Immanuel Kant. 300—306
[A. W. Schlegel]: Notizen. 307–327
Litterarischer Reichsanzeiger oder Archiv der Zeit und ihres Geschmacks. 328—340
1800
Troisième volume, première partie :
I. Friedrich Schlegel: An Heliodora. 1–3
II. Friedr. Schlegel: Ideen. 4–33
III. Hülsen: Natur-Betrachtungen auf einer Reise durch die Schweiz. 34—57
IV. Fr. Schlegel: Gespräch über die Poesie. Einleitung. 58—67
V. Notizen.
[Schleiermacher]: Garve’s letzte noch von ihm selbst herausgegebene Schriften 129—139
[Wilh. Schlegel]: Matthissons Basrelief am Sarkofage des Jahrhunderts; Alius Abenteuer; Nachtrag zu M.'s Gedichten; Musenalmanach für 1800 von Voss; F. W. A. Schmidt; Wettgesang zwischen Voss, Matthisson und Schmidt „Voss, Poesie wie die schwarze Suppe“. 139—164
Troisième volume, seconde partie :
I. F. [Friedrich Schlegel]: An die Deutschen. „Vergaset auf ewig ihr der hohen Ahnen“. 165–168
II. F. [Friedrich Schlegel]: Gespräch über die Poesie. (Forts. u. Schluss.) 169–187
III. Novalis: Hymnen an die Nacht. 188–204
IV. Sophie B. [Bernhardi]: Lebensansicht. 205–215
V. W. u. F. [Wilhelm und Friedrich Schlegel]: Idyllen aus dem Griechischen. 216–227
VI. A. W. Schlegel, Friedrich Schlegel: Sonette. 233–237
VII. Notizen.
D. [Dorothea]: Moralische Erzählungen von Ramdohr. 238–243
S -r [Schleiermacher]: Engels Philosoph für die Welt. III. Th. 243–252
W. [Wilhelm Schlegel]: Parny, La guerre des dieux. 252–266
B. [Bernhardi]: Verstand und Erfahrung. Eine Metakritik zur Kritik der reinen Vernunft von J. G. Herder. Zwei Theile. 266–281
S — r. [Schleiermacher]: Fichtes Bestimmung des Menschen. 281–295
A. W. Schlegel: Soltaus Don Quixote [Tiecks Uebersetzg.]; Belletristische Zeitung. 295–334
VIII. F. [Friedrich Schlegel]: Ueber die Unverständlichkeit. 335–352
(fr) Roger Ayrault, La genèse du romantisme allemand (4 volumes), Paris, 1961-1976
(de) Ernst Behler, Frühromantik, Berlin, New York, De Gruyter, 1992
(fr) Élisabeth Décultot, « Romantisme (histoire littéraire), I — Le premier romantisme (Berlin, Dresde, Iéna) », dans Dictionnaire du monde germanique , Dir: É. Décultot, M. Espagne et J. Le Rider, Paris, Bayard, 2007, p. 1004-1005 (ISBN9782227476523)
(de) Manfred Frank, Einführung in die frühromantische Ästhetik. Vorlesungen, Francfort, 1989
(fr) Laurent Van Eynde, Introduction au romantisme d’Iéna : Friedrich Schlegel et l’Athenaeum, Ousia, Bruxelles, 1997
Ernst Behler(de), Athenäum. Die Geschichte einer Zeitschrift. Dans: Athenäum. Eine Zeitschrift von August Wilhelm Schlegel und Friedrich Schlegel. Berlin 1798–1800. Nachdruck Darmstadt, 1983, p. 5–64.
Athenaeum. Eine Zeitschrift von August Wilhelm Schlegel und Friedrich Schlegel. Ausgewählt und bearbeitet von Curt Grützmacher(de). Rowohlt Verlag, Reinbek bei Hambourg, 1969.