L'acropole d'Asinè domine la côte à environ 8 km au sud-est de Nauplie et 1 km au nord-est de Toló. Le site s'étend sur la pente nord de la presqu'île de Kastráki (grec moderne : Καστράκι), promontoire rocheux entre Toló et Drépano. La ville basse, occupée à l'époque hellénistique puis romaine, se situe au nord-ouest. Une nécropole de la période helladique se trouve au nord-est. Plus loin au nord-ouest, les pentes du mont Barbouna ont également été fouillées.
Les Asinéens se vantaient de descendre des Dryopes, peuple mythique installé précédemment dans la région du mont Œta et du Parnasse. Encore au IIe siècle apr. J.-C., ils aimaient rappeler cette origine, selon le témoignage de Pausanias[2].
Lorsque Nicandre, roi de Sparte, attaque Argos au milieu du VIIIe siècle av. J.-C., Asinè prend le parti des Lacédémoniens. En représailles, après le départ des Lacédémoniens, les Argiens assiègent Asinè et rasent la ville, qui sera abandonnée pendant plusieurs siècles ; seul le temple d'Apollon Pythien est épargné[3]. Les Lacédémoniens, après leur victoire dans la première guerre de Messénie (fin du VIIIe siècle av. J.-C.), octroient aux habitants d'Asinè, qui s'étaient enfuis par la mer, une portion du territoire conquis en Messénie ; les Asinéens y fondent une nouvelle Asinè(en)[1],[4]. L'archéologie confirme l'abandon d'Asinè à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. ; O. V. A. Frödin et A. W. Persson datent de 700 av. J.-C. la destruction de la ville, en s'appuyant sur l'étude de la céramique[5].
(en) Otto Vilhelm Anders Frödin et Axel Waldemar Persson, Asine: Results of the Swedish Excavations 1922-1930, 1938, 452 p.
(en) Frederick Whitling, Western Ways: Foreign Schools in Rome and Athens, Walter de Gruyter, 2018, p. 83-84, 91 et suiv. (en ligne).
Georges Séféris, "Le roi d'Asiné" dans Poèmes (Mercure de France 1963, p. 97-99). Poème commenté par Yves Bonnefoy dans Le nom du roi d'Asiné (Éditions Virgile 2003).