Artsyz se trouve dans la région historique du Boudjak, à 115 km au sud-ouest d'Odessa et à 505 km au sud-sud-ouest de Kiev[1].
Histoire
Artsyz a été fondée en 1816 et peuplée par des familles de luthériensallemands, invitées par le gouvernement russe à s'installer dans le sud de la Bessarabie, annexée à l'Empire russe en 1812. Ces migrants étaient pour la plupart originaires de Pologne prussienne (Posnanie) et ils fondèrent douze villages, dont plusieurs portaient des noms français, rappelant des batailles où Allemands et Russes avaient combattu côte à côte contre les armées napoléoniennes : Brienne, Fère-Champenoise et Arcis-sur-Aube, etc.[2]. Artsyz a ainsi été nommé en souvenir de la bataille d'Arcis-sur-Aube des 20 et .
Ces changements faisaient suite au Pacte Molotov-Ribbentrop dont le protocole secret prévoyait le rapatriement en Allemagne des minorités allemandes de Bucovine et de Bessarabie. Les habitants d'Artsyz furent embarqués sur des camions soviétiques, accompagnés d'officiers allemands pour les rassurer, puis sur des bateaux roumains et hongrois réquisitionnés, et par le Danube, emmenés à Vienne, puis par train en Pologne occupée (Wartheland), où ils reçurent des terres prises à des paysans polonais. Ils y furent rattrapés par l'Armée rouge à la fin de 1944 et une partie d'entre eux périt durant l'exode vers l'ouest qui s'ensuivit. Les survivants s'installèrent en RFA[2].
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Roumanie du régime Antonescu, le « Pétain roumain », occupa le Boudjak et utilisa Artsyz, inhabitée et en partie ruinée, pour y parquer des Juifs, des Roms et des antifascistes, dont beaucoup moururent de froid et de dysenterie. En , lorsque la Roumanie rejoignit les Alliésin extremis[3], l'Armée rouge revint et Artsyz, à nouveau désertée, fut progressivement repeuplée de Russes et d'Ukrainiens dans le courant des années 1945-1960. Artsyz est devenue un chef-lieu de raïon et un gros bourg agricole, où les productions du Boudjak sont conditionnées et expédiées par chemin de fer vers Reni, Izmaïl ou Odessa.
Depuis l'indépendance de l'Ukraine, la ville connaît en outre un certain renouveau culturel. En 2017 Stepan Poltorak a décidé de réactiver l'aérodrome qui se situe à cinq kilomètres au sud/ouest de la ville pour y installer la 45e brigade d'assaut aéroporté [4].
Population
Recensements (*) ou estimations de la population[5] :
↑ a et b(en) Jerry Frank, « The German Migration to the East », Federation of East European Family History Societies Journal, vol. 7, 1999, nos 1 et 2 (www.galiziengermandescendants.org)
↑Le Monde du 25 août 1984 : Un jour pour se retourner sur [1] ; Nicolette Frank, La Roumanie dans l’engrenage