La station est implantée à l'intersection des rues Beaubourg, Réaumur et de Turbigo, les quais étant établis :
sur la ligne 3, en courbe sous l'angle formé par ces deux dernières rues et orientée est-ouest, entre les stations Réaumur - Sébastopol et Temple ;
sur la ligne 11, plus à l'est selon l'axe approximativement orienté est-ouest de la rue Réaumur, entre les stations Rambuteau et République.
Un raccordement entre ces lignes passe sous la ligne 3, à l'ouest des quais de la station, côté Pont de Levallois - Bécon (se raccordant en talon à la voie dans cette direction) et au-dessus de la ligne 11, également à l'ouest des quais de la station, côté Châtelet (s'embranchant en pointe sur la voie en direction de Rosny-Bois-Perrier).
Histoire
La station est ouverte le 19 octobre1904 avec la mise en service du premier tronçon de la ligne 3 entre Avenue de Villiers (aujourd'hui Villiers) et Père Lachaise.
Elle doit sa dénomination à sa proximité avec le Conservatoire national des arts et métiers, destiné à l'origine à former des techniciens et des ingénieurs à l’aide de démonstrations réalisées à partir d’objets scientifiques et techniques, et abritant aujourd'hui le musée des Arts et Métiers.
Le 28 avril1935, la station de la ligne 11 est ouverte à son tour avec l'inauguration de son premier tronçon entre Châtelet et Porte des Lilas. Il était prévu dans les plans initiaux qu'elle se situe plus à l'est sous l'étroite rue du Temple (excluant la correspondance avec la ligne 3) afin de couper au plus court pour relier les stations République et Hôtel de Ville, avant que ne soit retenu le tracé final de la ligne établi plus à l'ouest, empruntant les rues du Renard, Beaubourg et Réaumur, plus larges[1].
Dans les années 1960, les quais de la ligne 3 sont revêtus d'un carrossage métallique avec montants horizontaux verts et cadres publicitaires dorés jusqu'à leur rénovation en style « Ouï-dire » de couleur verte, effectuée après 1988 en parallèle d'une modernisation des couloirs en carrelage blanc plat, en remplacement des carreaux blancs biseautés d'origine.
En , la station de la ligne 11 reçoit un aménagement culturel spécifique afin de célébrer le bicentenaire du Conservatoire, ce qui entraîne la disparition des faïences biseautées d'origine dans le style d'entre-deux-guerres de l'ex-CMP sur les quais, décoration caractérisée par des cadres publicitaires de couleur miel à motifs végétaux et le nom de la station incorporé dans la céramique.
En 1999, une rame MP 73 déraille au sein de la station de la ligne 11, sans faire de victime.
Dans le cadre du programme « Un métro + beau » de la RATP, les couloirs de la station sont rénovés une seconde fois du au , renouant avec les carreaux blancs biseautés classiques, tandis que les quais de la ligne 11 sont rehaussés et carrelés du au dans le cadre de son prolongement jusqu'à Rosny-Bois-Perrier, nécessitant leur fermeture au public durant toute l'opération, afin de permettre l'arrivée du nouveau matériel MP 14[2].
Services aux voyageurs
Accès
La station dispose de cinq accès, tous constitués d'escaliers fixes agrémentés de balustrades de type Dervaux et, pour les quatre premiers, d'un candélabre dans ce même style :
l'accès 1 « Rue Conté, rue de Turbigo - coté numéros impairs » débouchant au droit du no 57 de la rue de Turbigo ;
l'accès 2 « Rue Réaumur, rue de Turbigo - côté numéros pairs » se trouvant face au no 42 de la rue Réaumur ;
l'accès 3 « Rue de Turbigo, rue Beaubourg » se situant au droit du no 107 de la rue de Turbigo et du no 48 de la rue Réaumur ;
l'accès 4 « Rue Réaumur » débouchant face au no 31 de la rue de Turbigo et au no 51 de la rue Réaumur ;
l'accès 5 « Rue des Vertus », permettant uniquement la sortie depuis les quais de la ligne 11, se trouvant au droit du no 22 de la rue Réaumur.
Quais
Les quais des deux lignes, longs de 75 mètres, sont de configuration standard : au nombre de deux par point d'arrêt, ils sont séparés par les voies du métro situées au centre et la voûte est elliptique.
La station de la ligne 3 est établie en courbe et sa décoration est du style « Ouï-dire » de couleur verte : les bandeaux d'éclairage, de même teinte, sont supportés par des consoles courbes en forme de faux. L'éclairage direct est blanc tandis que l'éclairage indirect, projeté sur la voûte, est multicolore. Les carreaux en céramique blancs sont plats et recouvrent les piédroits, la voûte (en diagonale, particularité que le point d'arrêt ne partage qu'avec Nation sur la ligne 1), les tympans et les débouchés des couloirs. Les cadres publicitaires sont verts et cylindriques et le nom de la station est inscrit en police de caractères Parisine sur plaques émaillées. Les quais sont équipés de sièges de style « Motte » et de banquettes « assis-debout » verts.
Quais de la ligne 3
Quai Levallois. Les cadres publicitaires sont verts et la rampe d'éclairage est du style « Ouï-dire ».
Vue en direction de Levallois. La rampe lumineuse est de nouveau colorée depuis 2015.
Panneau de la station, en police de caractères Parisine.
La station de la ligne 11 est entièrement recouverte depuis de plaques de cuivre rivées les unes aux autres, et non des habituels carreaux de faïence. Cet habillage est mis en place à l'occasion des cérémonies du bicentenaire du Conservatoire national des arts et métiers. Il est dû à Benoît Peeters, scénariste français, et François Schuiten, dessinateur belge, auteurs de la série Les Cités obscures[3]. Le voyageur est plongé à l'intérieur d'une vaste machine, sorte de Nautilus souterrain évoquant l'ambiance de Vingt Mille Lieues sous les mers, de style steampunk. Au plafond de la station, une série de grands rouages évoque le musée des Arts et Métiers. Le cuivre, unique matériau employé, évoque l'univers technique et industriel. Sur les quais, une série de hublots ouvrent sur des scénographies de petite taille, centrées sur les collections du musée : on y observe la sphère armillaire, le satellite Telstar, l'Avisol d'Arsène Olivier, ou encore la roue hydraulique. L'ensemble du mobilier de la station est adapté à la décoration et constitue un cas unique sur le réseau : les plaques nominatives, les sièges en bois, les poubelles, les carreaux plats des tympans, les bornes d'alarmes et les bandeaux d'éclairage, de style « Ouï-dire », sont marron. Ces derniers ne possèdent cependant pas d'éclairage multicolore et la lumière est diffusée de manière semi-tamisée du côté des voies afin d'orienter le flux vers les quais. Ces derniers sont carrelés en gris anthracite et l'ensemble est dépourvu de publicités.
↑Mark Ovenden, Julian Pepinster, Pascal Pontremoli, L'histoire du Métro parisien racontée par ses plans, La Vie du Rail, , 176 p. (ISBN978-2-37062-015-6), p. 68.
↑Le nombre de stations au 31 décembre de l'année n'inclut pas la station fictive Funiculaire de Montmartre. Cette dernière est en effet considérée comme une station de métro par la RATP et rattachée statistiquement à la ligne 2, ce qui explique pourquoi la RATP annonce exploiter une station en plus.