L'Arbre du Ténéré était un acacia solitaire, un Vachellia tortilis (synonymes : Acacia raddiana ou Acacia tortilis), qui fut à une époque considéré comme l'arbre le plus isolé de la Terre. Situé approximativement à 235 km au nord-est de la ville d'Agadez, au Niger, il faisait office de repère pour les routes des caravanes qui traversaient le désert du Ténéré au nord-est du Niger. Il fut renversé par un camion en 1973.
Présentation
Il s'agit du seul arbre à avoir jamais été représenté sur une carte au 1/4 000 000e[1],[2],[3]. La légende en fit l'arbre le plus isolé de la Terre, prétendant qu'aucun autre arbre ne se situait à moins de 400 km[4]. On a depuis prouvé que c'était faux : l'oasis de Timia ne se trouve ainsi, par exemple, qu'à 150 km de l'Arbre du Ténéré.
L'acacia était le dernier survivant d'un groupe d'arbres qui avait poussé dans le désert à une époque de moindre aridité. Pendant l'hiver 1938-1939, un puits est foré à côté de l'arbre par des militaires français pour faciliter le transit des convois militaires dans la région[5]. Il est alors découvert que ses racines atteignent la nappe phréatique, située plus de 30 mètres en dessous de la surface.
« Il faut voir l'arbre pour croire à son existence. Quel est son secret ? Comment peut-il être toujours en vie malgré la multitude de dromadaires qui dévastent les alentours ? Comment se fait-il qu'à chaque Azalai, aucun chameau ne dévore ses feuilles ou ses bourgeons ? Parmi les nombreux Touaregs qui conduisent les caravanes de sels, pourquoi donc aucun d'eux ne lui coupe les branches pour faire du feu pour le thé ? La seule réponse est que cet arbre est tabou et qu'il est considéré comme tel par les caravaniers. » Michel Lesourd, 21/5/1939[6]
Une photographie de 1939 par le commandant Michel Lesourd, montre que l'arbre possédait alors deux troncs et des rameaux[7]; l'un des troncs a disparu dans les années 1940 puis, en 1973, l'arbre a été renversé accidentellement par un camionneur libyen, prétendument ivre, qui faisait une marche arrière[8]. Le , l'arbre mort est transporté au Musée national Boubou-Hama à Niamey et remplacé par une simple sculpture métallique représentant un arbre[9],[10].
Dans la fiction et les œuvres d'art
Le film La Grande Finale, sorti en 2006, accorde une grande présence à l'Arbre. Les trois protagonistes de l'intrigue parviennent à faire de la sculpture représentant l'arbre une antenne de télévision pour suivre un important match de football.
Une chanson de Vincent Absil, L'Arbre du Ténéré (1996), rend hommage à l'Arbre[11].
Le clip de la chanson Transmission/Michaelion du groupe français d'origine vénézuéliano-cubaine Ibeyi raconte l'histoire de cet arbre[12].
Quatre x quatre (1986 (ISBN2-8001-1411-8)) est un album de bande dessinée de la série « Les aventures de Jeannette Pointu » qui se déroule pour une grande partie durant le raid Paris-Dakar durant lequel apparaît l'arbre du Ténéré
La poétesse suisse Anne Perrier lui consacre un poème dans son recueil « Les noms de l'arbre » (Editions Empreintes, 1989): L'arbre du Ténéré.
La nouvelle Nomade, écrite par Patricia Roger-Ammar et extraite du recueil《Enfants du désert》(éditions Jacques Flament, 2017) fait référence directe à « l'acacia solitaire » qui n'est autre que l'arbre du Ténéré.
Arbre « Thierry Sabine »
L'arbre est aussi nommé « Thierry Sabine »[13] depuis son décès lors du rallye Dakar 1986 d'après le livre guide Aventures sahariennes : La montagne au désert, de Jean-Marie Choffat de 2018 (le chanteur Daniel Balavoine y possède également le sien[pas clair])[14],[15].