Le nom vient du genre typeArum issu du latin, le terme grec ἄρον / áron désignant la même plante[2].
Classification
Les quelques espèces du genreAcorus, initialement placées dans la famille des Aracées, en ont été récemment retirées et placées dans celle des Acoraceae. Ces plantes de zones uliginaires sont actuellement considérées comme les monocotylées les plus primitives.
La classification phylogénétique incorpore les Lemnaceae (les « lentilles d'eau »), dans cette famille. Ces plantes très simplifiées, qui n’ont que quelques feuilles minuscules, voire l'absence de racines, possèdent une inflorescence réduite à l’extrême, qui n’est constituée que de deux ou trois fleurs, avec uniquement une étamine ou un pistil.
Caractéristiques
Leur inflorescence est typique, constituée d'un spadice (axe d'inflorescence), où sont placées de minuscules fleurs, et d'une large bractée, dite spathe. Certaines espèces (ex : Anthurium ou Zantedeschia aethiopica, l'arum blanc des fleuristes) ont un spadice recouvert de fleurs sur toute sa longueur. La spathe est soit complètement étalée (Anthurium) soit repliée en forme de cornet ; sa portion inférieure protégeant ainsi la base du spadice (Zantedeschia).
Dans le genre Arum, les fleurs ne sont présentes que sur la partie inférieure du spadice, et cachées dans un repli de la spathe. Quand les fleurs femelles sont réceptives, la partie supérieure du spadice émet un parfum qui attire les insectes pollinisateurs. Certaines espèces comme Arum creticum ont une odeur agréable. D'autres, pollinisées par les mouches ou des insectes nécrophages sentent la viande avariée ou le fumier. Un groupe de fleurs stériles filamenteuses présent à hauteur d'un rétrécissement de la spathe fonctionne comme une trappe. Il laisse entrer les insectes couverts de pollen provenant d'une autre inflorescence et les retient prisonniers pour qu'ils assurent la fécondation. Les fleurs mâles s'ouvrent ensuite. Les fleurs filamenteuses se flétrissent, libérant alors les insectes couverts de pollen, qui pourront, en visitant une plante voisine, assurer une pollinisation croisée.
Certaines espèces, dont le spectaculaire arum titanAmorphophallus titanum de Sumatra, espèce géante présente dans les serres de quelques jardins botaniques, ont éveillé l'imagination de populations primitives et étaient — sont parfois encore — considérées comme des symboles phalliques. Ainsi Arum maculatum, l'arum tacheté de nos régions, est appelé en anglais cuckoo pint — de l'anglo-saxon cucu pintle, littéralement phallus erectus. Typhonium venosum (syn. Sauromatum venosum), l'Arum cornu du sud de l'Himalaya, est aussi dit voodoo lily. Ses tubercules, parfois présentés comme fleurissant à sec à l'intérieur, produisent une inflorescence « diabolique » à long spadice violet entouré par une spathe jaunâtre à taches pourprées. Cette espèce spectaculaire a une odeur nauséabonde, faisant qu'on s'en débarrasse souvent rapidement…
Utilisation
Usage ornemental
De nombreuses espèces de cette famille sont utilisées comme plantes ornementales et d'appartement (genres Anthurium, Dieffenbachia, Monstera).
Les feuilles et/ou rhizomes de quelques espèces sont (ou ont été) consommées, après préparation pour les rendre comestibles. Colocasia esculenta est cultivée pour son tubercule[3].
↑(en) Maarten J M Christenhusz, Michael F Fay et Mark W. Chase, Plants of the World : An Illustrated Encyclopedia of Vascular Plants, Chicago, The University of Chicago Press, , 816 p. (ISBN978-0-2265-2292-0, lire en ligne), p. 120.