Antonio Olgiati

Antonio Olgiati
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Antonio Olgiati, né à Lugano vers , et mort dans cette même ville en , est un érudit suisse, premier préfet de la bibliothèque Ambrosienne.

Biographie

On ne connaît rien de sa famille. Il a appris les premiers rudiments de grammaire à Lugano, puis a été envoyé jeune à Milan, dans le séminaire des "Signori Oblati", de la "Porta Orientale". Il est ordonné prêtre en 1593. Il est reçu parmi les oblats en 1604.

Il a été rapidement remarqué pour son amour des études et un talent particulier pour la poésie. Le cardinal Federico Borromeo, grand connaisseur et amateur d'hommes pieux ayant des talents en lettres, se l'est attaché comme secrétaire et lui a confié la tâche d'inventorier ses manuscrits qu'il destinait à la bibliothèque qu'il avait l'intention d'établir à Milan. Pour l'établir, Federico Borromeo a suivi les conseils de Juste Lipse qu’il avait connu à Rome. Cependant, contrairement à ce que souhaitait Juste Lipse dans son livre De bibliothecis syntagma[1], le projet de Federico Borromeo ne prévoyait pas d'établir une bibliothèque non confessionnelle et irénique, mais s'inspirait des idées exprimées par Baronius dans les Annales en lui donnant un cadre public et institutionnel caractéristique de la Contre-Réforme[2].

Le cardinal Federico Borromeo a donc fondé à Milan, en 1607, le collège Ambrosiano et la bibliothèque Ambrosienne, inaugurés en 1609. Pour acquérir des livres devant constituer le fonds de la bibliothèque Ambrosienne, le cardinal Borromeo avait envoyé, en 1607, Antonio Olgiati visiter l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France, Antonio Salmazia s'est établi à Corfou pour acheter des livres grecs, et Francesco Bernardino Ferrari a pu acquérir un grand nombre de livres pendant son voyage à travers l'Italie et l'Espagne[3].

Antonio Olgiati a dressĂ© la liste des Ĺ“uvres acquises au cours des premiers voyages en les classant dans diffĂ©rentes catĂ©gories : Écriture sacrĂ©e, Pères de l'Église, scolastique, controverse, cas de conscience, droit canon, droit civil, philosophie, mathĂ©matique, histoire sacrĂ©e, histoire profane, sciences humaines, Ă©loquence, poĂ©sie, cĂ©rĂ©monies et rites, ouvrages de dĂ©votion, textes grecs, textes hĂ©braĂŻques, recueils. Ă€ son ouverture, en 1609, la bibliothèque contient environ 15 000 manuscrits et 30 000 ouvrages imprimĂ©s. Les diffĂ©rentes catĂ©gories montrent l'orientation religieuse de la bibliothèque. Le personnel de la bibliothèque est rĂ©parti entre deux collèges, le Conservatori et le Collegio dei Dottori. Federico Borromeo s'Ă©tait rĂ©servĂ© la charge de conservateur en chef. Le trĂ©sorier Ă©tait un prĂ©vĂ´t de la CongrĂ©gation des oblats. Quatre conservateurs sont des membres du chapitre de la cathĂ©drale ou d'une des paroisses de la ville. Le Collegio dei Dottori est un groupe d'Ă©rudits et de chercheurs rĂ©sidents recevant une pension, prĂ©sidĂ© par un prĂ©fet. Il a confiĂ© Ă  diffĂ©rentes personnes savantes des thèmes de recherches. Neuf Ă©rudits ont Ă©tĂ© reçus comme docteurs en 1609 : Antonio Olgiati, en langue et Ă©loquence latine, Antonio Giggei, en langue et littĂ©rature arabe, persane et hĂ©braĂŻque, Francesco Bernardino Ferrari pour l'AntiquitĂ© ecclĂ©siastique et profane, Antonio Rusca et Francesco Collio pour la thĂ©ologie, Giuseppe Visconti pour l'histoire sainte, Antonio Salmazia pour la traduction du grec au latin, Benedetto Sossago pour la poĂ©sie, Giuseppe Ripamonti, historiographe[4]. Antonio Olgiati a Ă©tĂ© le premier prĂ©fet de la bibliothèque Ambrosienne et prĂ©sident du collège des docteurs.

Il s'est occupé d'organiser les activités culturelles de la bibliothèque pendant plusieurs années et a contribué de manière significative à son organisation, rédigeant des inventaires et des catalogues.

Il a pris sa retraite Ă  Lugano oĂą il est mort.

Portraits

  • Daniele Crespi a peint son portrait, vers 1620, qui se trouve dans la collection Luige Koelliker, Milan[5]
  • Un second portrait se trouve Ă  la bibliothèque Ambrosienne[6].

Notes et références

  1. ↑ Juste Lipse, De bibliothecis syntagma, Anvers, 1602 (lire en ligne)
  2. ↑ Sous la direction de Marc Baratin, Christian Jacob, Le Pouvoir des bibliothèques. Le pouvoir des livres en Occident, Albin Michel, Paris, 1996, p. 235 p. 2-226-07901-7
  3. ↑ Petri Pauli Boschæ, De origine et statu Bibliothecæ Ambrosianæ, Liber 1, col. 8-9 dans Joannis Georgii Graveii, Thesaurus antiquitatum et historiarum Italiae, Lugduni Batavorum, 1723 (lire en ligne)
  4. ↑ Edgardo Franzosini, Sotto il nome del Cardinale, Adelphi, 2013 (ISBN 978-88-459-7434-2) (lire en ligne)
  5. ↑ Sous la direction d'Andrea Bayer, Painters of Reality. The Legacy of Leonardo and Caravaggio in Lombardy, Metropolitan Museum of Art, Yale University Press, New Haven, p. 178 (ISBN 1-58839-116-7) (voir)
  6. ↑ Getty images : Portrait of Antonio Olgiati, Oblate priest, librarian of the Ambrosiana

Annexes

Bibliographie

  • « OLGIATI Antonio Â», dans Dizionario storico-ragionato degli uomini illustri del Canton Ticino, Lugano, Gian-Alfonso Oldelli, (lire en ligne), p. 124-126
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  • M. Navoni, Elenco cronologico dei prefetti e dei dottori della Biblioteca Ambrosiana, in Storia dell'Ambrosiana. Il Novencento, IntesaBci, Milano, 2002, p. 443-451
  • C. Marcora, Il Collegio dei dottori e la Congregazione dei Conservatori, in Storia dell'Ambrosiana. Il Seicento, IntesaBci, Milano, 2002, p. 185-216
  • C. Castoglioni, I prefetti della Biblioteca Ambrosiana (Notizie bio-bibliografiche), in Miscellanea Giovanni Galbiati, II, Hoepli, Milano, 1951 (Fontes Ambrosiani, 26), p. 399-429

Liens externes