Après des études de droit, il se consacre au piano, un instrument qu'il pratique depuis son enfance. Il devient professeur de piano et crée des Variations pour piano dont Mozart se sert lors de ses propres cours. Les deux hommes semblent très proches comme le démontre la partition autographe d'une symphonie d'Eberl de 1783 qui porte les corrections de Mozart. À sa mort en 1791, il compose la cantate funèbre Bey Mozarts Grab (La tombe de Mozart).
De retour à Vienne, son opéra La Reine des îles noires est un échec, mais Haydn en défend l'ouverture avec constance. Puis il crée l'une de ses symphonies les plus réussies, en mi bémol majeur op. 33, qui annonce Schubert. À la création de la 3e symphonie de Beethoven en avril 1805, c'est la symphonie en mi bémol majeur (également donnée ce jour-là) qui est préférée par le public et la critique.
Eberl meurt d'une septicémie, alors qu'il vient de composer sa dernière symphonie dédiée au tsar Alexandre Ier.
Œuvres
Même s'il est pratiquement tombé depuis dans l'oubli (jusqu'à sa redécouverte récente), il faut savoir qu'Eberl fut un très grand compositeur, unanimement considéré à son époque, comme l'égal des plus grands, comme Haydn, Mozart et Beethoven, et même souvent comparé avantageusement par rapport à ceux-ci, tant par la critique que par le public. Il était, entre autres, admiré par des compositeurs de son époque aussi brillants que Gluck[1] et Haydn. Mais sa popularité fera que nombre de ses œuvres (comme sa Sonate pour piano op. 1) furent attribuées à tort à… Mozart. Ainsi, les variations pour piano sur Zu Steffen sprach im Traume furent publiés quatorze fois sous le nom de Mozart, et pas une seule fois sous celui de leur compositeur véritable.
Opéras
Les Bohémiens (Die Zigeuner), opéra comique en 3 actes (1781), perdu
3 Sonatinen: C-Dur op. 5, ed. ca. 1796; C-Dur, F-Dur für Klavier zu vier Händen op. 7, ed. 1797
Etliche Einzelstücke: Fantaisie et Rondeau B-Dur op. 15, ed. 1802; Caprice et Rondeau Es-Dur op. 21 (oder 38), ed. 1803; Caprice et Rondeau C-Dur für Klavier zu vier Händen op. 42 (1803); Polonaise D-Dur für Klavier zu vier Händen op. 24 (oder 26), ed. ca. 1804; Amusement Es-Dur op. 30 (1805); Toccata c-Moll op. 46 (1806)
Zahlreiche Variationswerke (u.a. über Zu Steffen sprach im Traume w.o.n. 2; Bey Männern, welche Liebe fühlen w.o.n. 3; Freundin sanfter Herzenstriebe w.o.n. 4)
Discographie
Le Concerto Köln a, dans son style dynamique et enlevé, enregistré trois symphonies en 1999 :
Symphonie en ut majeur, won7 (1785)
Symphonie en mi bémol majeur, opus 33 (après 1800)
Symphonie en ré mineur, opus 34 (après 1800)
Plus récemment, en , le Trio Van Bruggen - Van Hengel - Veenhoff a enregistré à la Old Catholic Church à Delft (Hollande), la Grande Sonate, la première vraie sonate écrite pour clarinette et piano forte (au lieu d'une basse continue comme c'était l'usage). Sur cette excellent enregistrement, paru récemment au second semestre 2006, chez Ramée, et qui rend justice à ce tout grand compositeur méconnu, on retrouve :
Grand Trio en Mi bémol majeur, opus 36
Grande Sonate en Si bémol majeur, opus 10 N°2
Grand Quintetto en Sol mineur, opus 41.
Source
Olaf Krone (livret du disque du Concerto Köln précité).