Ce voilier fut construit à Nantes et lancé le par la Compagnie Française de Navigation et Constructions Navales & Anciens Établissements Sâtre Réunis et racheté par l' Armement Ch. Simon & L. Duteil de Nantes[1]. Il fut baptisé Antoinette en honneur de la femme du directeur du chantier naval dont c'était le prénom.
Comme en 1902 le gouvernement français décida de cesser de subventionner[2] ce type de navires, déjà très concurrencé par la marine à moteur (en 1850 50 % du transport maritime se faisait à la voile, mais le pourcentage n’était plus que de 10 % vers 1900), ce fut le dernier trois-mâts de commerce lancé en France. Long de 59,79 mètres, avec une coque doublée en acier, il était mû par un ensemble de 17 voiles ; il jaugeait 793 tonneaux de jauge brute et avait, en pleine charge, un tirant d'eau de 4,35 mètres[3].
On a retrouvé dans une malle la correspondance (500 lettres et documents divers) de ses capitaines successifs, qui ont été utilisés par Maurice Trépos dans son livre Les cinq voyages de l'Antoinette[4].
Son échouage
Parti de Saint-Nazaire à destination d'Ipswich pour y charger de l'engrais et remorqué (c'était le cas des grands voiliers de commerce à l'époque) par le Warrior, un remorqueur appartenant à la compagnie anglaise Elliott Tug Co Ltd[5], le convoi se retrouve en difficulté au large de la Pointe de Penmarc'h en raison d'une forte tempête le matin du .
À la demande du Warrior, l' Antoinette tente vainement de mettre ses focs et voiles d'étai pour naviguer seul, mais la manœuvre échoue. Abandonné par le remorqueur, l' Antoinette dérive et talonne violemment peu après 15 heures à proximité de la grève de Tréguennec, mais continue à dériver ; d'importantes voies d'eau se forment aussitôt et l'équipage de 14 hommes doit se réfugier dans les haubans[6].
Un va-et-vient (un système de cordages reliant l'épave à la terre ferme) est toutefois établi grâce à un canon lance-amarre, ce qui permet aux sauveteurs, dans l'eau jusqu'à la ceinture et de nuit, d'évacuer l'équipage.
L' Antoinette se brise en deux le et les assureurs concluent un contrat avec un acquéreur de Pont-l'Abbé afin que l'épave soit démolie, ce qui est achevé en mars 1913[6].