Bien que le pays ait été occupé, voire annexé, à plusieurs reprises (par les Français : de 1536 à 1559 ; de 1600 à 1601 ; 1689 puis de 1703 à 1713 ; par les Espagnols de 1742 à 1749 ; à nouveau par la France durant la Révolution de 1792 à 1814), l'expression renvoie à la clause de « réunion » prévue par l'article 1er du traité de Turin du [Note 1] en référence au fait que la France et la Savoie aient été dirigée conjointement durant l'Empire carolingien.
Terminologie
Usage des termes
Les termes pour désigner la période varient et quatre d'entre eux se sont imposés dans les usages : « annexion » ; « réunion » ; « cession » ; « rattachement ».
Les mots « Annexion » et « réunion », préférés à celui de « cession », sont les termes utilisés lors des débats de 1860 par les personnalités tant favorables qu'opposées à l'union à l'Empire français[1]. Toutefois, c'est le terme « réunion » qui apparaît dans le texte du traité de 1860[1]. « Article premier - Sa Majesté le Roi de Sardaigne consent à la réunion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice ». En effet, celui-ci donne l'impression que les populations consentent aux décisions des princes. Le professeur Luc Monnier, dans son ouvrage L'Annexion de la Savoie à la France et la politique suisse (1932), souligne « On ne parla pas d'annexer Nice et la Savoie, mais de consulter les vœux de ces deux provinces, formule plus élégante et qui respectait les convenances. » (p. 53). D'ailleurs, le comte de Cavour semble avoir insisté pour que le mot « réunion » soit utilisé en place de « cession »[1]. L'acceptation par les populations de cette cession sera mise en avant avec les résultats du plébiscite d'. Cet événement marque d'ailleurs de son empreinte la définition du terme dans le Larousse du XIXe siècle« l'acquisition d'un territoire, d'un pays, avec l'adhésion formellement exprimée des populations de ce territoire, de ce pays[2] »[1].
L'expression est régulièrement écrite avec un A majuscule, notamment dans certains ouvrages. Christian Sorrel, dans son Histoire de la Savoie en images: images & récits, écrit à propos de l'usage de cette majuscule : « L'histoire de la Savoie, à son échelle, n'échappe pas à ces tensions, comme l'ont montré récemment les débats autour du millénaire de la dynastie, de la Révolution, de l'Annexion ou de la Résistance, vocables qu'il suffit de doter d'une majuscule pour suggérer une intemporalité, nourrir un imaginaire et réveiller des passions, parfois bien artificielles[3] ».
Le terme de « réunion » est par ailleurs repris lors du cinquantenaire de 1910 (cf. infra). Cependant, lors de la célébration du centenaire de 1960, les documents officiels utiliseront plutôt celui de « rattachement », que l'on retrouve encore lors des célébrations du cent-cinquantenaire[1],[4],[5],[6].
Les historiens savoyards spécialistes de la thématique, comme les professeurs Jacques Lovie ou Paul Guichonnet, utilisent le terme « Annexion ». Les auteurs italiens lui préfèrent celui de « cessione » (« cession »), correspondant plus à une réalité juridique[1].
Usages locaux
Les principales villes de Savoie possèdent une « rue de l'Annexion ». Toutefois, l'expression est beaucoup plus présente dans le nord de la Savoie[Note 2] que dans le sud, où Chambéry, ex-capitale du duché, l'a fait renommer avenue du Général-de-Gaulle[7].
Cependant, le , à la suite de l'armistice de Villafranca, Napoléon III renonce à la Savoie, « les buts de guerre rêvés n'ayant pu être atteints »[8]. À leur passage, les troupes françaises sont acclamées par les populations savoyardes[9], pour leur aide à la cause italienne. Cavour, ne voyant pas aboutir ses projets, doit abandonner le pouvoir et laisser la place à l'impopulaire Urbain Ratazzi.
Les débats sur une réunion à la France
D' à , la Savoie s'inquiète de l'incertitude de son avenir. Les libéraux se mobilisent en faveur de l'attachement de la Savoie pour leurs souverains. Un parti annexionniste — pro-français — voit le jour, tandis que dans le nord du duché, l'idée d'un rattachement à la Suisse voit le jour.
Ainsi le , vingt-cinq ou trente personnalités savoyardes sans réelles envergures politiques ou économiques, principalement chambériennes, menées par le docteur Gaspard Dénarié et l’avocat Charles Bertier[10], rédacteur en chef du journal conservateur Courrier des Alpes, posent une adresse au roi Victor-Emmanuel II de Savoie lui demandant de prendre en compte les vœux de la province ducale :
« ... les actes mêmes émanés de Votre Gouvernement proclament la fondation d'une nationalité italienne nettement dessinée par les Alpes ainsi que par la race, les mœurs, langue de ceux qui sont appelés à en faire partie. Ces conditions, Sire, excluent la Savoie. La Savoie n'est pas italienne, ne peut pas l'être. Quel est donc l'avenir qui lui est réservé ? Nous espérons, sire, que votre majesté, qui s'est montrée si chevaleresque envers l'Italie, voudra bien aviser aux intérêts de la Savoie d'une manière conforme à ses vœux[11]. »
Ces mots sont l’affirmation d'une « nationalité savoisienne », selon la Revue des deux Mondes[12]. Cette adresse fait l'objet d'un pétitionnement à travers la Savoie, marquant à partir d'août un mouvement d’opinion à travers le pays, et notamment à travers la presse savoyarde, turinoise, genevoise et française...
Quelques jours plus tard, le , à Annecy, une dizaine de députés savoisiens, « tous conservateurs-catholiques », demandent au gouvernement de se préoccuper du sort matériel de la province de Savoie[13].
Le gouvernement d'Urbano Rattazzi tente cependant d'en limiter les effets, et suspend la parution du Courrier des Alpes le [14], pour avoir réclamé pour la Savoie les mêmes droits de vote de nationalité que les populations de l’Italie centrale (les parutions reprendront le 1er décembre).
En , le comte de Cavour, qui se repose en Suisse, rentre dans le royaume de Sardaigne en passant par la Savoie. Il en profite pour rencontrer des personnalités comme l’Intendant général Pietro Magenta[Note 3] démocrate, en fonction à Chambéry depuis 1856, mal vu des conservateurs[15], ainsi que les anti-annexionnistes François Buloz, cofondateur de la Revue des deux Mondes et le libéral Albert Blanc, qui publie La Savoie et la Monarchie constitutionnelle. Cette "visite" est suivie par celle des deux jeunes fils du roi, mais l'accueil reste poli constatent les historiens de la période comme Henri Menabrea. Cependant, La Revue des Deux Mondes, anti-annexionniste, indique : « En vain a-t-on essayé de soutenir, surtout dans les feuilles ultramontaines de France, que la réception faite à ces jeunes princes avait été froide. M. Albert Blanc a très bien réfuté cette allégation dans un écrit où il a réduit à sa valeur le mouvement séparatiste de la Savoie (...) »[16].
Entre et , des émissaires secrets sont envoyés par le gouvernement pour savoir si l’opinion savoyarde était favorable - ou non - au projet de réunion à l’Empire français. « Tout démontre la grande impopularité du régime piémontais, d'abord auprès des élites et de l'Église, mais aussi dans la population. Rejoindre la France, pays prospère et puissant, représente une grande tentation pour les Savoyards[17] ».
À Turin, le comte de Cavour revient au pouvoir le , après six mois de retrait, en tant que président du conseil, prêt à réaliser l'unification italienne : « Ma tâche est plus laborieuse et plus pénible maintenant que par le passé. Constituer l’Italie, fondre ensemble les éléments divers dont elle se compose, mettre en harmonie le nord et le midi, offre autant de difficulté qu’une guerre avec l’Autriche et la lutte pour Rome »[18].
L'option suisse
Courant février et mars, des pétitions circulent en faveur d'une réunion à la Confédération suisse, dans les communes du Chablais et du Faucigny[19]. La pétition indiquait : « Nous avons été réunis à la France pendant quelques années et un grand nombre sentent encore leur cœur battre au souvenir de cette époque. Nous sommes étroitement unis au Piémont depuis 1848. Cependant, malgré toutes nos sympathies soit pour l'Italie libre, soit pour la France, d'autres sympathies d'un autre ordre plus élevés nous mènent à décider l'annexion à la Suisse... Oui, tel est notre désir le plus ardent, fondé sur nos rapports exclusifs avec Genève, sur nos intérêts commerciaux, sur tant d'avantages que nous ne saurions trouver ailleurs. ». Cette dernière reçut 13 651 signatures dans 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois (cité par Paul Guichonnet)[Note 4],[20].
Parmi les promoteurs de cette solution, figurent les avocats de Bonneville, Edgar Clerc-Biron et Joseph Bard[Note 5], l'avocat de Saint-Julien, Henri Faurax ou encore le géomètre de Thonon, Adolphe Bétemps[21]. L'idée est aussi défendue à la Chambre de Turin par le député Joseph-Agricola Chenal[Note 6]. Mais l'affaire ne dure pas plus longtemps. Quelques journaux extérieurs à la province s'en firent l'écho. Le Journal de Genève publie la pétition, le journal parisien La Patrie participe au débat en publiant une motion émanant de Savoisiens habitant le nord du duché. La réaction des conservateurs pour le maintien de l'unité savoisienne ne se fait pas attendre, ils rappellent dans les journaux locaux la domination bernoise du XVIe siècle.
Cette perspective d'une scission de la Savoie du Nord fait réagir des notables, notamment quinze personnalités de Chambéry— notamment l'avocat Charles Bertier, le docteur Gaspard Dénarié, Amédée Greyfié de Bellecombe, les députés Gustave de Martinel, Timoléon Chapperon, Louis Girod de Montfalcon, etc. —, soutenues par une quarantaine d'autres, qui publient le une Déclaration, dans laquelle on dénonce « [...] Diviser la Savoie, ce serait déchirer son histoire, humilier sa noble et patriotique fierté, insulter à ce qu'un peuple possède de plus cher au monde. Nous repoussons comme un crime de lèse-patrie toute idée de morcellement ou de division de l'antique unité savoisienne[22]. » Une partie des signataires fera partie de la délégation reçue aux Tuileries.
Le gouvernement français écarte l'idée d'une Savoie indépendante, le .
Le , Napoléon III annonce au Corps législatif son intention de réclamer le pourboire convenu à Plombières, c'est-à-dire de « réclamer le versant occidental des montagnes des Alpes »[23], à savoir Nice et la Savoie, en échange de son appui à l’unité italienne. Les conseils divisionnaires, réunis à Chambéry, émettent un vœu en faveur du maintien de l'unité savoisienne le (c.-à-d. le refus d'une partition de la Savoie entre la Suisse et la France).
Le traité et le plébiscite
Le est signé à Turin la convention préliminaire secrète reconnaissant la cession de la Savoie et de Nice à la France. Le principe de la consultation des populations est retenu.
Les conseils divisionnaires du duché se réunissent et décident de l'envoi le d'une délégation de 41 savoisiens (nobles, bourgeois, officiers ministériels) favorables à l'Annexion[Note 7], menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe[24], qui sera reçue solennellement aux Tuileries par l'Empereur.
Le a lieu la signature et la publication du traité d'Annexion, dit Traité de Turin. Les trois premiers articles précisent assez bien les conditions de cette annexion : tout d'abord, il n'est pas fait référence à une « annexion » mais à la « réunion » (art.I) ; d'où l'appel à l'assentiment des Savoyards et l'organisation d'un plébiscite ; ensuite, la zone neutralisée de la Savoie du Nord, garantie par le traité de Turin de 1816, est maintenue (art.II) ; enfin, « Une commission mixte déterminera (...) les frontières des deux États, en tenant compte de la configuration des montagnes et de la nécessité de la défense » (art.III).
Au cours du mois d' débute la mission du sénateur français Armand Laity (4 au ) en vue de la préparation du plébiscite[25], par exemple, des émissaires français parcourent le Chablais et le Faucigny afin de sonder les populations. Parallèlement, on diffuse les avantages de l'entrée dans l'Empire comme la diminution de la durée du service militaire, la suppression des douanes avec la France et l'entrée de denrées à bas prix, un afflux de capitaux, une meilleure répartition des impôts et surtout un pays avec lequel les Savoyards partagent la même langue. À partir du , des troupes françaises arrivent à Chambéry[Note 8].
Le plébiscite se déroule les 22 et 23 avril 1860 : c'est la première élection au suffrage universel en Savoie[17], et les électeurs doivent répondre à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ». « Pour Napoléon III, il ne s'agit pas de demander l'avis des citoyens mais de démontrer que sa politique bénéficie d'un soutien populaire. Tout se trouve mis en œuvre pour que les résultats du vote répondent aux attentes de l'Empereur » explique un historien[17]. Les conditions de vote ne permettraient pas de caractériser aujourd'hui le vote de totalement démocratique ; « Les urnes étaient aux mains des mêmes autorités qui avaient issues les proclamations. Les contrôles étaient impossibles »[Note 9], les églises chantent la messe et le "Domine salvum fac Imperatorem" (Seigneur protège l'empereur)[Note 10]. Bien que le travail des conservateurs fut très important, pour l'historien Paul Guichonnet, l'Annexion est « l’œuvre avant tout du clergé »[26]. Le docteur Truchet d'Annecy commentait ainsi cette période « Si les six cents curés savoyards eussent fait opposition à l'annexion, la presque unanimité eût été en sens inverse, soyez-en bien sûrs »[26]. Guichonnet souligne d'ailleurs que cette orientation du clergé savoyard s'est faite « contre l’orientation laïque et pro-italienne de Cavour, par l’aristocratie et le clergé, encadrant des masses rurales sans éducation politique »[27].
Sources : D’après Henri Ménabréa/Paul Guichonnet, op. cit..
Dans la plupart des bureaux de vote, on ne trouve pas de bulletins « non »[28]. Le , le correspondant à Genève du journal britannique The Times qualifie le plébiscite « de la plus grande farce jamais jouée dans l'histoire des nations »[28]. Aujourd'hui, il est estimé fort probable, « qu'un scrutin réellement démocratique aurait permis d'obtenir le même résultat. Avec un score peut-être moins glorieux, mais nettement plus crédible. »[29].
Le , la chambre de Turin ratifie par 229 voix contre 33 et 25 abstentions le traité de cession du 24 mars, et le Sénat par 92 voix contre 10[30]. Le , la France ratifie à son tour le traité, et le prend officiellement possession du territoire après la signature du traité[31]. Le lendemain, un décret impérial crée les deux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Les partisans de la Suisse
Une délégation armée venant de Suisse, sous la conduite du secrétaire du bureau des étrangers, Jules-César Ducommun, et composée de réfugiés français antibonapartistes, quitte Genève le pour rejoindre la ville de Bonneville. Se faisant passer pour des Savoyards du Nord, partisans de l'annexion à la Suisse, cette délégation tente de rallier les habitants en manifestant « Tendons nos bras vers cette patrie suisse dont rêvaient nos ancêtres et qui doit nous apporter le bien-être et la liberté. Vive la Suisse, notre nouvelle patrie. Vive la Constitution fédérale proclamée dès ce jour dans la Savoie du Nord comme la seule Loi fondamentale du pays. »[32].
À Bonneville, les élections pour le parlement de Turin donnent une nette victoire aux députés pro-français. Les habitants en colère arrachent les drapeaux suisses et les affiches apposées par les réfugiés, et les autorités de la ville, voulant éviter le scandale, invitent les Genevois à rentrer chez eux au plus vite[33].
Le lendemain, , le député radical genevois John Perrier, dit Perrier-le-Rouge, orfèvre de profession et homme de main de James Fazy, accompagné d'une délégation armée suisse, se rend à Thonon-les-Bains pour organiser un soulèvement, mais, aussitôt arrivés, ils sont insultés et hués par les habitants. Ils se réfugient à Évian-les-Bains, d’où ils seront chassés à bord du bateau nommé « Italie », en direction de Lausanne. Les autorités, de Chambéry et d'Annecy, dénoncent « les manœuvres de toutes sortes dans la ville de Genève et au-dehors, visant à détacher de la vieille famille savoisienne les provinces du Chablais, du Faucigny et même une partie de celle d’Annecy. »[32],[34]. John Perrier fut arrêté lors de son retour en Suisse. Il fut emprisonné à Genève et passa 67 jours en détentions avant d'être libéré sans condamnation [35].
La Savoie sous le Second Empire
« C'est au nom de l'empereur que je vous reçois dans la grande famille française qui est heureuse et fière de vous ouvrir ses rangs. Confondus avec les nôtres, vos intérêts seront désormais l'objet de la constante sollicitude du souverain qui a porté si haut la gloire et la prospérité de la France. »
— Déclaration d'Armand Laity, affichée après la proclamation des résultats du plébiscite[36].
Pour fêter l'évènement, des fêtes populaires sont organisées pendant plusieurs jours dans les campagnes et les villes de Savoie. L'empereur français effectue avec l'impératrice Eugénie, un voyage triomphal du au [37], à travers la nouvelle province française. Le couple impérial est accueilli à Chambéry, Annecy, Thonon, Chamonix, Évian-les-Bains, Sallanches, Aix-les-Bains et Bonneville par des parades militaires, des défilés en costumes régionaux, des bals organisés et des promenades sur les lacs. L'impératrice ira sur le glacier des Bossons et sur le col de Montenvers à dos de mulet et sur la Mer de Glace le [38].
La nouvelle administration
La province savoyarde est divisée en deux départements et subdivisées en arrondissements. En 1860, elle compte 542 535 habitants, dont 267 496 en Haute-Savoie et 275 039 en Savoie :
79 % de la population vit de l'agriculture,
80,8 % des habitants de la Haute-Savoie vivent dans des localités de moins de 2 000 âmes,
84,5 % des habitants de Savoie vivent dans des localités de moins de 2 000 âmes.
Hippolyte Dieu, ancien secrétaire du gouvernement provisoire de 1848, premier préfet hors classe de Savoie, siégeant à la préfecture de Chambéry, est chargé des affaires financières des deux départements. Réaliste, il ordonne que des circulaires soient expédiées aux communes pour expliquer simplement les nouvelles institutions, avant de rencontrer les conseillers municipaux et d'appliquer les lois françaises.
L'Église doit aussi rester dans les lois ecclésiastiques françaises, c'est-à-dire le nombre de diocèses et la tenue des registres de l'état civil. Le , Monseigneur Billiet écrit une lettre à l'empereur :
« Sire, le clergé de Savoie s'est toujours fait un devoir de donner l'exemple de la fidélité à son souverain. Ses dispositions sur ce point n'ont pas changé. Depuis que la cession faite par le roi Victor-Emmanuel est devenue certaine, il s'est trouvé très honoré d'être annexé à cette France où règne le catholicisme le plus sincère et le plus éclairé du monde. Je me permettrai cependant d'énoncer à votre Majesté deux choses qui pourraient inspirer un peu d'inquiétude : ce sont la réduction présumée des diocèses, et le mariage civil opposé à la pureté de la morale catholique. Il serait même à désirer que notre législation actuelle sur l'état civil fut maintenue au moins provisoirement; et je puis assurer à votre Majesté que les registres sont généralement mieux tenus par les curés instruits qu'il ne le seront par les maires, quelquefois ignorants. »
Un régime transitoire sera permis pour reconnaitre la validité du mariage civil et la tenue des registres de l'état civil, jusqu'au décès des titulaires en exercice. Quatre prélats seront nommés à l'archevêché de Chambéry, et aux évêchés d'Annecy, de Moûtiers et de Saint-Jean-de-Maurienne. Monseigneur Alexis Billiet sera nommé Cardinal pour éviter les heurts consécutifs à la suppression de six fêtes chômées dont celle de Saint François de Sales.
La brigade de Savoie de l'armée sarde est dissoute, et de nombreux officiers optent pour le Piémont. Certains, fidèles au roi sarde, préfèrent conserver leurs avantages et traditions, comme le général Luigi Federico Menabrea ou l'amiral Simone Arturo Saint-Bon, considéré comme le fondateur de la marine cuirassée italienne[Note 12].
Les militaires savoyards qui choisissent la France sont rassemblés dans le 103e régiment d'infanterie de ligne, cantonné à Sathonay, près de Lyon, et Châlons-sur-Marne. Sur tirage au sort, certains Savoyards sont mutés à la 22e division militaire basée à Grenoble, avec plus de 10 % d'insoumis. La durée du service militaire français est de 7 ans au lieu de 11 ans au Piémont[41].
La nouvelle justice
Depuis la réunion de la Savoie en 1860, la guillotine n'a fait qu'une seule apparition en Savoie et Haute-Savoie, les tribunaux privilégiant le bagne pour les affaires criminelles, surtout après 1888. Avant l'annexion, les autorités sardes nomment des magistrats favorables à leur politique, dans les parquets et les tribunaux. Charles-Albert Millevoye procureur général, ancien procureur de Nancy, est envoyé par l'administration française pour réorganiser les nouvelles institutions. Il maintiendra en poste les magistrats locaux, mais remaniera complètement les parquets. Avec le décret du , les lois pénales et d'instruction criminelle françaises deviennent applicables en Savoie. Avant l'annexion, la haute juridiction comportait trois chambres :
Une chambre civile
Une chambre d'appel de la police correctionnelle
Une chambre des mises en accusation
Les deux premières chambres fusionneront et pour un temps, il n'existera qu'une seule chambre. Les tribunaux de première instance siègent à Chambéry, Albertville, Moûtiers et Saint-Jean-de-Maurienne avec un juge par canton. Ces changements seront mal vus par le barreau et les magistrats en place, qui se ligueront contre les nouvelles institutions françaises[42].
L'industrie lourde est presque inexistante avant l'annexion de 1860. La Savoie possède une industrie que toute province montagnarde possède, c'est-à-dire un développement de grande industrie difficile, mais une évolution plutôt axée vers une activité locale. Néanmoins quelques zones d'exploitation minière employant une vingtaine d'ouvriers, existent à Saint-Georges-des-Hurtières en Maurienne, à Randens, Argentine, et Peisey-Macôt, vendent pratiquement toutes les productions au Piémont. Par décret du , l'école d'horlogerie de Cluses devient une école d'état. Les machines agricoles et le fil de fer de Sallanches connaitront une certaine réputation[44]. Les installations industrielles dans la province de Faucigny, mues par la force hydraulique traditionnelle, sont répertoriées dans une enquête du député Charles-Marie-Joseph Despine (1792-1856) avant sa mort, recensées et exploitées en 1860 : 162 scieries, 39 martinets et forges, 11 clouteries, etc. mais les filatures de laines ne sont pas comptabilisées[45].
À Modane, Saint-Michel-de-Maurienne ou de Bozel, l'exploitation de l'anthracite permet de tirer plus de 6 000 tonnes de minerai en 1861. Les villes de Chambéry, Annecy et Aix-les-Bains, utilisent le lignite comme source d'énergie, et plus de 2 300 entreprises utilisent l'énergie hydraulique, le plus souvent privée. Certaines industries artisanales disparaissent, comme les 67 ateliers de clouterie des Bauges qui emploient 380 personnes, avec une exportation de 140 tonnes de clous ; elles ne seront plus que 18 entreprises locales et une centaine d'employés sept ans plus tard[41].
L'agriculture
L'isolement et le manque de capitaux retardent l'essor de l'agriculture en Savoie, malgré l'organisation de concours locaux soutenus par les journaux Le Savoyard ou Le Propagateur. Peu à peu les échanges s'organisent avec le marché français, où les vaches tarines se feront connaitre avec succès à l'exposition de Lyon, en 1861, et au concours de Moulins, en 1862[38].
L'appellation de race tarine, proposée au concours de Moûtiers en 1863, sera reconnue officiellement en 1864. Cette reconnaissance développera la vente de ce cheptel, qui sera exploité pour sa résistance et sa bonne production de lait. Les techniques nouvelles détrôneront progressivement les mulets de Faucigny et les petites exploitations de moins de 5 ha[41]. La sauvegarde des Eaux et Forêts de Chambéry et d'Annecy existe depuis , avec l'apparition de fonctionnaires « garde forestier ». L'exploitation de la vigne sur de petites superficies hétéroclites est de faible rendement, avec des vignobles de grands crus comme la « Roussette », la « Mondeuse », ou le « Persan »[41].
Lors de l'annexion de 1860, le gouvernement sarde fait transporter à Turin les titres féodaux, les registres domaniaux et les inventaires ecclésiastiques, entreposés au château de Chambéry. Ces documents, revendiqués par le gouvernement français, seront restitués par l'Italie en 1950. Ces archives de l'ancien duché de Savoie sont actuellement conservées aux archives départementales de la Savoie et la Haute-Savoie[46].
Une trentaine de lithographies en couleur, représentant des paysages et villes de Savoie, sont commandées par Napoléon III pour montrer à la bourgeoisie parisienne les provinces nouvellement rattachées à la France[47].
Les célébrations
Premier anniversaire
Le 14 juin 1861 Napoleon III fait cadeau à la ville de Annecy du bateau à vapeur la Couronne de Savoie, "en vue de favoriser les progrès du pays", selon la plaque posée sur le quai de la ville.
Le cinquantenaire de 1910
Le cinquantenaire de l'Annexion de la Savoie est l'occasion de célébrations en Savoie[48],[49].
En 1960, le centenaire de l'Annexion fait l'objet de commémorations en Savoie et à Paris. À cette occasion, on observe un glissement sémantique dans la mesure où l'événement devient non plus l'Annexion mais le Rattachement.
Les deux départements savoyards mettent en place un Comité d'organisation des fêtes du Centenaire du Rattachement de la Savoie à la France, constitué de personnalités locales pour l'organisation des commémorations officielles avec pour président d'honneur, l'ancien ministre Antoine Borrel et le président, Louis Martel, ancien député et ancien président du Conseil général de la Haute-Savoie[Note 14].
Les célébrations sont l'objet de nombreuses manifestations officielles ou non dans les deux départements[54],[55],[56],[57]. À l'occasion de Noël 1959, un arbre de Noël est offert à la mairie de Paris.
Cependant, les événements les plus marquants restent ceux célébrant les temps forts de cette annexion de 1860. Tout d'abord, le , date anniversaire de la signature du traité de Turin, les cloches des églises de Savoie commémorent l'événement en sonnant à midi. Le lendemain, deux timbres commémoratifs sont émis[Note 15]. Du 26 au , les maires savoyards se rendent à Paris, où ils sont reçus par le Premier ministre Michel Debré[58]. Du 8 au , le 85econgrès national des sociétés savantes se déroule à Chambéry et à Annecy. Ce , le château d'Annecy, rénové, accueille les membres des sociétés savantes savoyardes. Pour la célébration du « plébiscite », les 22 et , plusieurs fêtes sont organisées et les cloches des paroisses savoyardes sonnent de nouveau. Le , date de publication des résultats du plébiscite, les journaux locaux publient des reproductions des résultats. Une audience solennelle a lieu, en présence du ministre de la Justice, Edmond Michelet. À Chambéry, se déroule une lecture de l'arrêt du .
Pour la ratification du traité, le , le dimanche est décrété « fête nationale » par les autorités et les cloches sonnent à nouveau. Une plaque commémorative est apposée sur la mairie de Chambéry. Le , les rues de Chambéry accueillent un défilé historique, avec 500 figurants, dédié à Béatrice de Savoie[59]. Durant l'été qui suit, de nombreuses fêtes populaires reprennent le thème du centenaire, associées parfois à des illuminations comme celle du 1er juillet de la croix du Nivolet.
La région économique Alpes, formée depuis 1956 des deux départements savoyards et de l'Isère, est intégrée à la région Rhône-Alpes.
Le cent-cinquantenaire de 2010
Pour le cent-cinquantenaire de l'Annexion, les collectivités locales de Savoie et de Haute-Savoie organisent avec les sociétés savantes et les associations de très nombreuses conférences d'histoire et colloques universitaires, expositions et autres événements, avec un souci d'ouvrir les festivités au plus large public des deux départements. Un site Internet commémoratif commun aux deux départements est même spécialement mis en place.
Des événements comme le carnaval, la Foire de Savoie, la fête de la Saint-Vincent, le festival des métiers de la montagne ou le festival de Bel-Air[61] ont eu pour thème l'Annexion. L'Orchestre des Pays de Savoie se produit dans une série de concerts sur le territoire.
Au cours de cette année de célébration, le , le député Yves Nicolin pose une question concernant « les risques juridiques, politiques et institutionnels majeurs qu'entraîne[rait] le traité d'annexion de la Savoie » : « le traité d'annexion de la Savoie du 24 mars 1860 a été ou non enregistré auprès du secrétariat général de l'ONU et, si cela n'est pas le cas, quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour traiter les problèmes subséquents au plan juridique interne ? »[64]. Le ministère des Affaires étrangères et européennes répond quelques jours plus tard (le 15) : « Le ministère des affaires étrangères et européennes confirme que ce traité est toujours en vigueur. S'il est exact que le traité de Turin du 26 mars 1860 doit être enregistré au secrétariat de l'Organisation des Nations unies en vertu de l'article 44 du traité de Paris du 10 février 1947, l'absence d'un tel enregistrement n'a aucune incidence sur l'existence ou la validité de ce traité[64]. » Cette réponse est à l'opposé de l'argumentation développée par Jean de Pingon, fondateur de la Ligue savoisienne, puis reprise par Fabrice Bonnard[65],[66],[67],[68].
À la suite du Centenaire, il semble que quelques Savoyards aient été déçus de la portée des festivités. Une partie des maires montés à Paris pensaient être reçus par le Président de la République, le général de Gaulle, mais il n'en fut rien. Il fait cependant une visite de Chambéry en [69]. Quelques années après, en 1965, le Club des Savoyards de Savoie, premier mouvement identitaire et régionaliste d'importance en Savoie, se constitue. Cette dynamique identitaire trouve son apogée à l’occasion de la discussion de la création de nouvelles collectivités en 1972, avec la création du Mouvement Région Savoie et le débat sur une région savoyarde, peut-être la conséquence de cette déception de quelques individus. On peut aussi tout simplement voir dans cette réactivation identitaire le simple fait que ces festivités ont rendu fiers les Savoyards, trouvant ici l'occasion de réaffirmer un particularisme au sein de la France.
Plus récemment, en 1995, la Ligue savoisienne prend un essor dans la contestation du traité de Turin de 1860, remettant en cause l'Annexion. Ce mouvement est qualifié parfois de désannexionniste[Note 16].
En octobre 2020, une manifestation a visé à prétendre que le traité de 1860 n'est plus valable depuis 1940[70].
↑Pietro Magenta (1807-1862) est un fonctionnaire piémontais. Il termine sa carrière comme vice-gouverneur de Gènes. Il est commandeur de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. En poste à Chambéry, il s'évertue à défendre l'idée que le duché ne sera jamais abandonné.
↑On note aussi que certains signataires ont une signature étranges : MM Pain, Viande, Rotisseur, etc. ou encore que des "idiots" ont apposé leur signature. Citation tirée de Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98
↑Joseph-Léandre Bard, né le à Bonneville, est un avocat, auteur de brochures sur les différentes questions de la période, indiquées en bibliographie ci-dessous.
↑Ses penchants sont d'ailleurs notés par le correspondant du Journal de Genève à Turin : « (il) défend la cause suisse avec une persévérance extraordinaire. Il est un peu pour la Savoie ce que Garibaldi est pour Nice. Malheureusement, tout ce qui touche au gouvernement ne fait que décourager ces tentatives. MM Chenal et Garibaldi sont représentés par le monde ministériel comme des exaltés s'opposant à des nécessités inévitables » cité par Guichonnet, op. cit., 1982, p. 234.
↑La délégation menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe, comprend pour la province de Chambéry le député d'Aix Gustave de Martinel, les conseillers provinciaux Louis Bérard, Maurice Blanc, Ernest de Boigne, les barons Frédéric d'Alexandry d'Orengiani et Louis Girod de Montfalcon, ainsi que Charles Bertier, Alexis Falcoz, Pierre-Louis Besson, l'avocat Antoine Bourbon, le docteur Dardel, Jacques Prosper Degaillon, Charles François, Jacques Prosper Degaillon, Félix Gruat, Pierre Viviand, Savey-Guerraz et le major de la Garde nationale Vuagnat. La province d'Annecy est représentée par les députés Albert-Eugène Lachenal, Joseph Ginet (Rumilly), Hippolyte Pissard (Saint-Julien) et Jacques Replat (Annecy), accompagnés par Claude Bastian (ancien député de Saint-Julien), Dufour, les barons Scipion Ruphy (Annecy) et Jules Blanc (Faverges), François Bétrix (directeur de la Banque de Savoie), le docteur Descotes, Magnin, Masset, Alexis Rollier. À noter que le Chablais, plutôt favorable à un rapprochement avec la Suisse voisine n'envoie que Édouard Dessaix, Félix Jordan, François Ramel et Gustave Folliet. Cité par Régine Boisier, op. cit., p. 190.
↑Dans sa lettre du 28 mars 1860, The annexation of Savoy, publiée le 2 avril, le correspondant du Times reflétant le point de vue britannique sur l'Annexion, décrit les évènements et termine sa lettre par : « Ce matin, à 9 heures et demie, le premier détachement de l’armée française [...] est arrivé de Saint-Jean de Maurienne. Demain, le même nombre de soldats est attendu, jusqu’à ce que tout le régiment soit arrivé. Bien que les premières troupes françaises étaient seulement de passage [...] en Savoie vendredi dernier, et même si tout le monde savait que ce n’était pas un passage, mais qu’ils avaient l’intention de rester, jusqu’à ce matin, on pouvait encore croire, jusqu’à un certain point, à cette fiction [...]. Plus maintenant ! Chambéry, la capitale de la Savoie, est occupé par les troupes de Sa Majesté l’Empereur des Français. » Dans la lettre datée du 29 mars, il ajoute : « Vous pouvez mettre une croix sur la carte de la Savoie du Sud, elle est française depuis hier. »
↑« Universal Suffrage In Savoy », The Times, 28 avril 1860, ainsi que « Suffrage Universel en Savoie », Journal de Genève, 3 mai 1860, par le correspondant du Times qui parle d'un vote comme « la plus amère des ironies faites aux suffrages populaire. Les urnes étaient aux mains des mêmes autorités qui avaient issues les proclamations. Les contrôles étaient impossibles. Même les voyageurs étaient suspectés et harcelés de crainte qu’ils mettent le nez dans l’affaire. Toute opposition étaient réprimée par des intimidations et toute liberté d’action supprimée. On ne peut vraiment pas reprocher à l’opposition d’avoir renoncé, les forces utilisées contre elle étaient trop grandes. Quant aux résultats du vote, nous n’avons aucun souci à nous faire, ce sera tout simplement aussi brillant qu’à Nice ».
↑Jugement porté par le docteur Truchet d'Annecy, militant pro-annexionniste, le .
↑L'unanimité est quasi totale. Les suffrages exprimés pour la partie concernée étaient au nombre de 47 774. Ils sont complétés de 232 bulletins « Oui », et seulement 132 « non » et 35 nuls. Cité par Justinien Raymond, La Haute-Savoie sous la IIIe République : histoire économique, sociale et politique, 1875-1940, Seyssel, Atelier national de reproduction des thèses, , 1133 p. (ISBN978-2-903528-25-6, BNF34777005), p. 44.
↑Le prix « Amiral Saint-Bon » est une récompense décernée aux institutions qui maintiennent et conservent le souvenir du sacrifice savoyard.
↑Chemin de fer à voie étroite type « Fell », dont la locomotive est tractée par un rail central et un système de galets .
↑Ils sont associés au commissaire général de ce comité Maurice Faure (1900-1988), directeur régional des Douanes, président du Foyer littéraire et artistique de Chambéry et de l'Académie de Savoie, ainsi que placé sous le patronage des préfets Maurice Grimaud, pour la Savoie, et Raymond Jacquet, pour la Haute-Savoie, ainsi que des présidents des conseils généraux de Savoie, Jules Bianco, et du sénateur Arthur Lavy, président de celui de la Haute-Savoie.
↑Sur la page d'accueil du premier site de la Ligue savoisienne, il est indiqué « La Savoie constitue l'une des plus vieilles nations d'Europe. Elle a été rattachée à la France, en 1860, par un traité d'annexion. La France n'a pas respecté les clauses de ce traité d'annexion (zone neutre et zone franche). La Ligue savoisienne, créée en 1994, est devenue en moins d'un an la principale force de proposition en Savoie. Elle a restitué au Peuple Savoisien son histoire et fondé son audience sur la démonstration de la caducité du traité d'annexion de 1860. ». Sur notre.savoie.free.fr.
↑Lacharme 2001, p. Partie "II. Le débat mémoriel : la construction de la mémoire collective. A. La polémique sur les mots".
↑Pour le cent-cinquantenaire, le site 150 ans Pays de Savoie ne mentionne que le terme rattachement dans l'éditorial commun des présidents de Conseils généraux des deux Savoie.
↑Jean-Olivier Viout, Chambéry au fil d'un siècle : 1900-2000, Montmélian, La Fontaine de Siloé, Collection « Les Savoisiennes », , 334 p. (ISBN978-2-84206-154-8 et 9782842061548, BNF37648886), p. 63.
↑[1] Gravure de propagande impériale – vers 1859-1860 – mettant en scène le patriotisme d’un montreur de marionnettes savoyard : « Voyez mesdames, c'est comme à la bataille de Magenta trois contre un. »
↑Henri Hauser, Jean Maurain, Pierre Benaerts et Fernand L'Huillier, Du libéralisme à l'impérialisme (1860-1878). Volume 17 de Peuples et civilisations, Presses universitaires de France, , p. 28.
↑Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion (vol. 3), Bonne, 1868, p. 354-355 (lire en ligne).
↑A. Beruard, J. Châtel, A. Favre et Marius Hudry, Découvrir l’Histoire de la Savoie, Albertville, Centre de la Culture Savoyarde, (ISBN978-2-9511379-1-2), p. 156-157.
↑ a et bArticle de Guillaume Mollaret, « Il y a 150 ans, les Savoies et Nice devenaient françaises », paru dans l'édition du Figaro, no 20432, les 10 et , p. 2.
↑Anne-Marie Bossy, Les Grandes Affaires Criminelles de Savoie, Editions de Borée, (ISBN2844945031).
↑Anne Buttin, « Le souverain Sénat de Savoie », L'Histoire en Savoie, no 69, mars 1983.
↑Un bilan a été dressé par Paul et Germaine Veyret Anne-Marie Bossy, Cahiers d'histoire, Volumes 18-19, Comité historique du centre-est, Centre national de la recherche scientifique (France), Université de Clermont-Ferrand.I., Université des sciences sociales de Grenoble, Université de Lyon II, , p. 219.
↑Serge Paquier, L'eau à Genève et dans la région Rhône-Alpes : XIXe – XXe siècles, L'Harmattan, , 290 p. (ISBN978-2-296-04482-1 et 978-2-296-04482-1), p. 45.
↑ a et bAntoine Troncy et Laurence Troncy, La Savoie 1900-1920, Editions de Borée, Collection « Mémoire d'hier », (ISBN2-84494-040-4 et 978-2-8449-4040-7), p. 144 et suivantes.
↑François Fouger, « L’importance des sociétés de chemin de fer dans le développement de la première station de ski française, le Mont-Revard. », In Situ, revue des patrimoines, (lire en ligne, consulté le )
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Cet avocat de Bonneville milite pour le rattachement de la Savoie du Nord (Faucigny/Chablais) à la Confédération suisse.
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(en) Joseph Bard, Le Chablais et le Faucigny ou La Savoie neutralisée, Genève, .
(en) Joseph Bard, Histoire de l'annexion de la Savoie, Genève, imp. P.-A. Bonnant, .
Friedrich Engels, « La Savoie, Nice et le Rhin » (1860), Écrits militaires. Violence et constitution des états européens modernes, Karl Marx, Friedrich Engels, éditions L'Herne, traduction et introduction de Dangeville, 1970, p. 449–490.
Faisant partie des émigrés savoyards en France, favorable à l'annexion, il sera nommé second préfet de la Haute-Savoie, au lendemain de la réunion de 1860.
[Lacharme 2001] Amandine Lacharne, La Savoie au miroir du Centenaire de son Rattachement à la France : mémoire de fin d'étude soutenu à l'Institut d'étude politique de Lyon, , publié sur « La Savoie au miroir du Centenaire de son Rattachement à la France », iep.univ-lyon2.fr, (consulté le ) ;