Il est issu d'une famille d'artisans de Chantelle : son arrière-grand-père et son grand-père étaient maîtres couvreurs. Son père, Antoine Morio (1739-1824), fut maire de Chantelle. Son frère, Joseph Antoine Morio de Marienborn, sera également général.
Il demeure en , rue Vivienne à l'hôtel de la Marine. En , au moment de son mariage, il habite 7, rue Richer à Paris. Il présente sa demande d'autorisation au ministre de la Guerre le . L'approbation est donnée le .
Carrière
Élève à l'école de Mars, formée par décret du 13 prairial an II, il rentre dans ses foyers par suite du décret du 2 brumaire an III, qui en a ordonné le licenciement.
Le 19 frimaire an VIII (), il écrit au ministre de la Guerre qu'âgé de 20 ans, et ayant servi dans la cavalerie à l'École de Mars, il espère être employé comme officier dans un régiment de hussards. "S'il entrait au service, il apporterait peu de connaissances militaires, mais beaucoup de zèle et le désir d'être utile à son pays". Il signe Morio Delisle. Ceci exclut la légende selon laquelle le nom de L'Isle, viendrait d'un pont sur l'Isle, près de Leipzig (rapportée par un de ses descendants, l'abbé Henri Breuil). Nous penchons plutôt pour l'île Morio, qui se trouve dans les gorges de la Bouble à Chantelle, en contrebas des terres de Belneuf possédées par la famille Morio.
Son frère, Joseph Antoine Morio de Marienborn, sous-directeur du génie, obtient pour lui une sous-lieutenance auprès du ministre de la Guerre. Sa demande est appuyée par le secrétaire général des Consuls de la République. Une lettre de Louis Bonaparte, chef de brigade du 5e régiment de dragons, au ministre de la Guerre demande qu'il soit affecté à ce régiment, où plusieurs places de sous-lieutenant sont vacantes (27 ventôse an VIII, soit le (). Il est affecté à l'armée d'Italie, et il est blessé au combat de Crémone le .
Lieutenant le , capitaine aide de camp le du général Louis Bonaparte, il sert à l'Armée des côtes de l'Océan. En 1805, il rejoint l'armée du Nord sur le territoire de la République batave. Lorsque Napoléon impose son frère Louis Bonaparte comme Roi de Hollande le , il est maintenu à son poste d'aide de camp. Le il est nommé lieutenant-colonel, et colonel le suivant. Le il est promu général de brigade au service du Royaume de Hollande.
Tiercé en fasce : au 1 d'azur, à cinq cotices d'or ; au 2 échiqueté d'argent et de sable ; au 3 d'azur au chevron d'argent, accompagné de 3 étoiles de même. Livrées : les couleurs de l'écu.
La tombe d'Annet Morio de L'Isle se trouve à gauche de l'entrée de l'église de Belleu. La gravure en très mauvais état indique Annet Morio de L'Isle 1778 - 1826, N. Morio, Chanoine Henri Breuil, Madame de Mallevoue, née Marguerite Breuil et d'autres noms illisibles.
En 1852, la maison des généraux Morio à Belneuf, est la propriété de monsieur et madame Forestier-Fontaine, qui la cèdent sous réserve le , pour la construction de l'hôpital cantonal de Chantelle. Elle sera détruite pour laisser place à un nouveau bâtiment de la Maison de retraite de Chantelle.
Références
↑Selon H. Gourdon de Genouillac, Dictionnaire des anoblis.
↑Date de décès le 22 et non le 24 février 1828 confirmée par la mention de l'acte de décès.
↑Sources : Henri Buvat 1994, vicomte A. Révérend, Les familles titrées et anoblies au XIXe siècle, qui indique, faussement, l'origine "italienne de la famille Morio, venue en France au service de la maison de Bourbon", dossier GB 1492 au service historique de l'Armée de terre à Vincennes, communication Hubert Morio 1997.
↑Source : acte de mariage de son fils Jean Henri Félix Morio de l'Isle en 1851.