Anicet Koplin, né le 30 juillet 1875 à Preußisch Friedland en Prusse-Occidentale dans une famille germano-polonaise[1] et mort le 16 octobre 1941 à Auschwitz, est un moine d’origine allemande[2]. Il prit le nom de Kolinsky par solidarité envers les polonais[3]. Il est mort en 1941, gazé à Auschwitz par les nazis[4].
Jeunesse et études
Vocation
Anicet Koplin est né comme bon nombre de frères mineurs dans un milieu socialement modeste, au sein d'une famille d’ouvriers[4]. En 1893, il fait son noviciat dans le monastère alsacien, alors allemand, de Sigolsheim[5] avant de s’installer comme moine-mendiant dans les rues de Varsovie auprès des plus pauvres[4].
Première Guerre mondiale
Pendant que la Première Guerre mondiale a lieu en Europe de 1914 à 1918, il soutient à sa manière l’effort patriotique de l'Empire allemand en écrivant des poèmes patriotiques[6].
Apostolat
Apostolat dans les rues de Varsovie
Après un séjour en 1900 dans la Ruhr auprès d’ouvriers industriels polonais[4], il acquiert une sainteté dans les rues de Varsovie où on le surnomme le « saint François de Varsovie », considérant tous les hommes comme ses frères et surtout les plus pauvres[7]. Cette expression et cette réputation de sainteté sont en grande partie dues au père Ripert[8], supérieur des franciscains de Varsovie en 1928[9]. Aux riches, il demande du pain pour les pauvres et, aux pauvres, des prières pour les riches[10].
Agent de pompes funèbres pour les pauvres
Il fait également office d'agent de pompes funèbres pour les pauvres. Quand une personne de condition modeste meurt dans le dénuement le plus total, sans rien laisser pour payer ses funérailles, Anicet Koplin prend en charge lui-même ces dépenses[11].
Une érudition au service des pauvres
Lors des premiers mois de l’occupation de la Pologne par les Allemands, il utilise sa connaissance de la langue et la culture allemandes pour aider les pauvres dans leurs démarches administratives[3].
Résistance au nazisme
Son rôle dans la résistance spirituelle au nazisme est majeur[12], dans la mesure où il distribue des tracts qui dénoncent le national-socialisme, ce qui lui vaut d'être arrêté et enfermé dans la prison de Pawviak avec vingt-et-un autres frères[10].
Martyre
Il est arrêté par la Gestapo et déporté dans un wagon à bestiaux au camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz pour avoir sauvé des juifs, car il considérait tous les hommes comme frères[13]. Il subit comme torture psychologique le rasage de la barbe après un interrogatoire musclé le jour de l'ascension 1941[13]. Il est l’un des 108 martyrs polonais de la Seconde Guerre mondiale béatifiés en 1999 par le pape Jean-Paul II[4],[14]. Durant son homélie, le pape Jean-Paul II cita les béatitudes : « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront la miséricorde ».[non pertinent] Il souligna le caractère héroïque de la résistance spirituelle au nazisme de la part de religieux polonais.
Béatification
Il est béatifié le lors de la visite du pape Jean-Paul II au camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau[3]. Il est inscrit au martyrologe des frères capucins italiens[3].
↑Wieslaw Block, « Der selige Anicet Koplin Ein deutscher Patriot und Priester im Lager von Auschwitz », Christiana-Verlag, Kisslegg, (lire en ligne, consulté le )