Né le 27 juin 1937 à Paris, André Chéret est placé dans une famille d’agriculteurs de l’Allier lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate[3]. Il se passionne alors pour le dessin et croque de nombreux animaux. Il découvre la bande dessinée à travers la lecture des illustrésTarzan (dans lequel sont parfois publiées des bandes signées Burne Hogarth) et Fillette que lisent ses sœurs et dans lequel il découvre la série Durga Râni, reine des jungles dessinée par Pellos[4].
En 1952, il trouve un emploi dans une imprimerie, puis dans une maison spécialisée dans la publicité pour le cinéma pour laquelle il se perfectionne dans la réalisation des illustrations à la peinture et au lavis, ce qui lui permet de réaliser également des travaux d'illustration pour des revues féminines (Bonnes Soirées, Nous Deux, Intimité…). Au cours de son service militaire en 1958 à Baden-Baden en Allemagne, il réalise des dessins humoristiques et des illustrations publiés dans La Revue des Forces Françaises. C'est dans cette revue qu'il publie sa première bande dessinée[n 2], Nicéphore Dupont[5],[6],[4],[7].
C'est à la rédaction de cette revue qu'André Chéret fait la connaissance d'un autre auteur de bandes dessinées et illustrateur, Pierre Koernig[n 3], lequel l'entraîne avec son ami Jean Giraud, qui effectuait également son service militaire, à vendre quelques travaux d'illustrations au cours de leurs permissions à Paris[4],[5].
Grâce à Pierre Koernig, André Chéret publie sa première bande dessinée, sur un scénario de celui-ci, dans le périodique Fripounet et Marisette, un court récit humoristique intitulé Paulo et la furie du rodéo dans le no 21 du [4],[8], mais c'est surtout pour l'hebdomadaire Cœurs vaillants, rebaptisé J2 jeunes en 1963, qu'il travaille, fournissant quantité de récits complets[n 4] entre 1959 et 1964[5],[9].
Parallèlement, André Chéret livre des illustrations et de courtes bandes, toujours en collaboration avec Pierre Koernig, notamment pour L’Avant-garde et réalise également des illustrations de nouvelles[n 5], pour la presse régionale, notamment L’Étonnant Monsieur K. dans Paris Jour en 1960, Les Réfugiés dans La Montagne, Bonne Soirée et Le Progrès en 1961, et Sherlock Holmes dans La Voix du Nord en 1961[4],[5].
Il livre également des illustrations pour Radar, le magazine hebdomadaire français de faits divers des Éditions Nuit et Jour, dont le dessinateur principal est alors Angelo Di Marco, lequel va l’amener à reprendre, à sa suite, dans l’hebdomadaire Mireille, les séries Monica, hôtesse de l’air, dont il dessine dix récits complets de 8 à 10 pages entre et 1963, et Rock l’invincible[n 6],[6],[4],[5],[10].
En , pour les éditions Vaillant, André Chéret reprend le dessin de la série Bob Mallard[n 7] écrite par Jean Sanitas qu’il anime jusqu’en 1969 dans les pages de Vaillant puis de Pif[11].
Pour J2 Jeunes, André Chéret crée ensuite une nouvelle série, Karl[n 8], sur scénario de Jean-Paul Benoît[n 9] qui connaît quatre aventures jusqu’en 1968[12],[4].
Il publie encore quelques récits complets entre 1966 et 1969 dans le magazine Francs Jeux et surtout une adaptation de la série télévisée Vidocq dans Télé Feuilleton[4].
En , dans le premier numéro de Pif Gadget, André Chéret et Roger Lecureux publient le premier épisode de Rahan, une nouvelle série se déroulant dans un monde préhistorique imaginaire qui rencontre un énorme succès et à laquelle André Chéret se consacre presque exclusivement pendant 45 ans. La série est régulièrement présente dans les pages de Pif Gadget jusqu’en 2008 et est ensuite publiée directement en albums par les éditions Lecureux. Une série dérivée, Le Petit Rahan, est publiée en 1994 et 1995 sous forme de cinq albums par les éditions Soleil Productions[5],[6].
A côté de Rahan, André Chéret tente de créer, sans succès, de nouvelles séries. C’est tout d’abord Domino[n 10], écrite par Greg puis poursuivie par Jean Van Hamme à partir du second épisode, publiée entre 1973 et 1981 dans Tintin puis en cinq albums aux éditions du Lombard entre 1979 et 1982, puis Anaël aux yeux d’or, écrite par Serge Broussine sous le pseudonyme de Sacha, qui ne connaît qu’un épisode publié en 1978 dans le périodique Les Visiteurs du mercredi[5].
En 1979, le premier épisode des aventures de Michel Brazier[n 11], sur scénario de Jean-Michel Charlier, est publié dans Spirou. Accaparé par ses autres activités, Charlier n’écrit jamais la suite de l’histoire et ce seul épisode demeure inédit en album jusqu’à sa publication par les éditions Fordis en 2015[13].
Alors qu'il a un différend avec les éditions Vaillant au sujet de la paternité de la création de Rahan et qu'il est écarté par l'éditeur qui confie le dessin de la série à un autre dessinateur, André Chéret doit travailler à l'extérieur des éditions Vaillant. Gavroche, sur scénario de Jean Ollivier d'après Victor Hugo, paraît en album chez Hachette en 1983 après que 20 pages ont été publiées dans Pif Gadget no 531 en 1979, suivies par une biographie de Yannick Noah écrite par Claude Gendrot, publiée dans Le Journal de Mickey puis en album chez Hachette en 1984 sous le titre Il était une fois Yannick Noah. André Chéret participe ensuite à L’Encyclopédie en bandes dessinées pour laquelle il dessine Les Aventures de Protéo[n 12], sur scénario de Jean-Gérard Imbar, dont sept albums sont publiés par les éditions Auzou en 1985 puis de 1996 à 1999, alors qu'il a repris le dessin de Rahan[4], et travaille pour le périodique Judo magazine à partir de 2000 où il publie Kyu! sur scénario d’Emmanuel Charlot, dont un album est publié en 2009 par K.éditions[5],[6].
Alors que la suite des aventures de Michel Brazier est annoncée aux éditions Fordis, Christian Godard écrivant la suite du scénario abandonné par Jean-Michel Charlier en 1979, la maladie contraint André Chéret à mettre un terme à sa carrière[n 16],[14].
Famille
André Chéret rencontre en 1974 et épouse Chantal Sauger (1951-2017), et cette dernière, formée par ses soins, devient sa coloriste attitrée[15],[16].
Les Nouvelles aventures de Rahan, avec Roger Lécureux (scénario) et Chantal Chéret (couleurs), Novedi
Rahan contre le temps, 1991.
La Mangeuse d'hommes, 1992.
Rahan le tueur, 1993.
Rahan, fils des âges farouches, avec Roger Lécureux (scénario tomes 1 à 5), Jean-François Lecureux (scénario tomes 6 à 11) et Chantal Chéret (couleurs), Éditions Lécureux (tomes 1 à 11) puis Soleil Productions (tome 12)
↑Le décès d'André Chéret a été annoncé par un communiqué de sa fille Corinne en ces termes : « André est décédé ce matin en région parisienne. Il s’en est allé tranquillement sans souffrir. Il sera incinéré et ses cendres iront rejoindre celles de sa femme Chantal (décédée en 2017), la coloriste de « Rahan », dans le jardin du souvenir en Sologne près de leur maison où ils vivaient depuis presque trente ans ».
↑Il s'agit d'une bande dessinée sans bulles, avec le texte sous les cases, mise en image de l'ouvrage de Jean Burnat C'est Dupont, mon empereur ! mémoires inédits du grenadier Nicéphore Dupont, natif de Melle, Vendée publié en 1954 et contant les aventures d'un grenadier pendant les guerres napoléoniennes.
↑Né en 1938, Pierre Koernig a travaillé également pendant son service militaire pour une autre revue militaire, Cols bleus avec un autre débutant, Jean Giraud. Alors que Chéret et Giraud connaîtront le succès, Koernig continuera à réaliser des bandes dessinées pour les revues du groupe Vaillant puis des illustrations pour des romans d'anticipation pour Opta ou la revue Casus Belli.
↑Il s'agit pour la plupart de récits sur des thèmes historiques ou d'actualité, écrits par les scénaristes habituels de Vaillant, notamment Jean-Marie Pélaprat, sous son vrai nom ou sous son pseudonyme Guy Hempay.
↑Il s'agit de bandes verticales avec textes sous vignettes.
↑Il s’agit de l’adaptation française d’une série d'aventures britannique située dans l’antiquité romaine vers 60 après J.C., Wulf the Briton, créée en 1956 par Ron Embleton dessinée auparavant par Angelo Di Marco dans les périodiques Hurrah ! puis L’Intrépide 2e série.
↑Bob Mallard est un pilote d'avion qui lutte contre crime dans le monde entier au volant de ses appareils favoris
↑Il s'agit à nouveau des aventures d'un pilote d'avion
↑Il s'agit d'aventures humoristiques située pendant La Régence dans lesquelles le Chanoine Porphyre forme son jeune neveu Dominique (dit Domino) au métier de justicier.
↑Michel Brazier est un ancien mercenaire reconverti dans l'agriculture qui exploite une ferme en Afrique qui se trouve contraint de faire sortir des diamants bruts d'une mine protégée comme une forteresse.
↑Protéo est un androïde qui vit des aventures à travers le temps.
↑Ly-Noock est une jeune femme qui affronte les Hommes de l'Âge du bronze en recherchant ses origines. Elle se transforme parfois en panthère, sans qu'aucune explication ne soit donnée puisque la série a été arrêtée par l'éditeur après le second tome.
↑Alors que le chef d'une tribu amérindienne doit inaugurer un casino sur les terres de sa tribu, la découverte du crâne d'un homme blanc assassiné il y a 9 000 an pourrait remettre en cause la légitimité des amérindiens sur leurs terres.