Née à Lyon[2], Andréanne Lafond est d'abord assistante à la mise en scène en France[3], avant d'émigrer au Canada en 1948[4], où elle est d'abord « scripte assistante[3] » pour quelques-uns des premiers films québécois (tels Le Curé de village, Séraphin, Le Rossignol et les cloches, La Petite Aurore, l'enfant martyre) et entre, en 1950, à Radio-Canada où, d'emblée accueillie par Judith Jasmin et René Lévesque[5], elle s'illustre à la télévision et à la radio pendant plus de trente ans, comme journaliste ou animatrice pigiste[4], réputée comme l'une des intervieweuses remarquables de son époque[1],[4],[5]. En parallèle, elle fonde et codirige avec Solange Chaput-Rolland le magazine Points de vue qui, tiré à 5 000 exemplaires, paraît de 1955 à 1961[1].
À la télévision, elle travaille principalement dans le cadre des émissions Carrefour (de 1953 à 1962)[6], Reportage (de 1956 à 1961)[7] et du magazine Aujourd'hui (de 1962 à 1969)[8]. On l'a aussi vue dans les émissions Format 30[9] et Format 60 (de 1969 à 1972)[10] et Actualité 24, de même qu'à l'animation du magazine littéraire Le trèfle à quatre feuilles[5].
Remplaçant Fernand Seguin dans le cadre d'une émission télévisée de la série Le Sel de la semaine, elle mène un mémorable entretien avec Léo Ferré, en 1970, restant « agréable et vive[4] », ne perdant pas son calme légendaire, ni son petit sourire, devant des propos provocateurs, misogynes, misanthropes, narcissiques, vantards ou très singuliers, mais sachant glisser, sur un ton innocent, gentil, intimiste — après une longue écoute très tolérante et apparemment complice ou trop timide —, la petite question qui s'impose et qui rend subitement tout à fait muet, très décontenancé, le trop audacieux invité[11].
À la radio, elle a mené des entrevues dans un grand nombre d'émissions, dont Métro magazine (de 1959 à 1969) et Présent, mais on retiendra surtout La vie quotidienne, qu'elle coanime avec Lizette Gervais de 1976 à 1983. À Radio-Québec (devenu Télé-Québec), dans l'émission télévisée Station Soleil[3], elle peut aussi rigoler aux côtés de Marc Laurendeau[4].
Outre cela, elle a écrit une trentaine de contes pour la radio et signé plusieurs adaptations de dramatiques à la télévision[3]. Andréanne Lafond s'est également consacrée à l'enseignement du journalisme[12].