André Delebecque est le petit fils du député Germain Delebecque, le fils d'Edouard Delebecque, ingénieur de l'école nationale supérieure des mines de Paris, et de Victoire Marie Sauvage[2]. Il est l'ainé d'une fratrie composée de Germaine Delebecque (née en 1866) qui épousera Charles Girault l’architecte du Petit Palais à Paris, de Frédéric Delebecque (né en 1870) polytechnicien et colonel d’artillerie, de Jacques Delebecque (né en 1876), journaliste à l'Action française et de Edmée Delebecque (née en 1880) artiste peintre, poète et graveur.
Formation
Il effectue ses études secondaires au lycée Condorcet où il obtient son baccalauréat des sciences et des lettres à l'âge de 17 ans. Il termine major de sa promotion à l'École Polytechnique en 1881 et obtient son diplôme d'ingénieur à l'École nationale des ponts et chaussées deux ans plus tard[1].
Carrière
En 1887, il est nommé ingénieur des ponts et chaussées à la pisciculture de Thonon-les-Bains sur les rives du Léman. Pour affiner ses connaissances sur les lacs, il reprend des études universitaires à Genève, en physique, chimie et géologie sous la houlette de Louis Duparc.
En 1892, il est chargé par le ministère des travaux publics, d'étudier la catastrophe de Saint-Gervais avec Joseph Vallot et Louis Duparc. La rupture d'une poche d'eau intra-glaciaire avait entrainé la mort de 175 personnes le [3]. À la suite des conclusions de l'étude décrivant la menace d'une nouvelle catastrophe qui plane sur la station thermale, André Delebecque est violemment attaqué par le biais de nombreux articles de presse et lettres anonymes. Affecté dans cette période, il se réfugie dans sa passion pour la spéléologie en participant à des explorations de son ami Édouard-Alfred Martel dans plusieurs régions karstiques en parallèle de son étude sur les lacs du territoire[4],[5]. En 1912, il quitte le monde scientifique pour devenir helléniste et latiniste sur Paris. À l'âge de 75 ans, il revint dans la région lémanique et s'éteint à Genève en 1947[1].
Apport à l'étude des lacs français
Surnommé le père de la limnologie française, André Delebecque, publie en 1898, son ouvrage de référence « Les lacs français » qui décrit leur géographie fondée sur les typologies et la cartographie. Cet ouvrage couronné par l’Académie des Sciences, comporte un grand nombre d’illustration, cartes hors-texte et descriptions dont des observations personnelles sur des centaines de lacs[6].
Ses cartes bathymétriques d'une grande précision sont considérés comme « le flambeau de l'œuvre d'A. Delebecque, la raison d'être de son Atlas des lacs français (1892-1896), le cœur de son livre Les lacs français de 1898 »[1]. Il réalise la première carte bathymétrique du Léman avec plus de 10 000 coups de sonde pour le côté français en collaboration avec Gosset et Hörnlimann pour la partie suisse[7].
Inventions
Inventeur du treuil avec compte-tours et de préleveurs d'eau et de gaz sous pression[8].
Distinctions
Médaille d'honneur de topographe
Prix Conrad Malte-Brun (Société de Géographie de France) en 1894[9]
Publications
Ouvrage
André Delebecque, Les lacs français, Typographie Chamerot et Renouard, , 436 p.
1892 : Lac d'Aiguebelette, bathymétrie, à 1/10 000
1892 : Lac d'Annecy, bathymétrie, à 1/20 000
1892 : Lac de Paladru, bathymétrie, à 1/10 000
1892 : Lac du Bourget, bathymétrie, à 1/20 000
1892 : (Lac) Léman, bathymétrie, à 1/50 000
1892 : Lacs Nantua, Genin, Sylans, bathymétrie, à 1/10 000
1892 : Lacs de St Point, Malpas, Remoray-Brenets, bathymétrie, à 1/10 000
1893 : Lacs de Laffrey, de Petit-Chat, et de la Girotte, bathymétrie, à 1/10 000
1893 : Principaux lacs du Département du Jura, bathymétrie, à 1/10 000
1893 : Principaux lacs du Plateau Central, bathymétrie, à 1/10 000
1896 : Lacs de Gérardmer, de Longemer, de Retournemer et des Corbeaux (Vosges), bathymétrie, à 1/10 000
Références
↑ abc et dBernard Dussart et Laurent Touchart, « André Delebecque et le centenaire de la limnologie française », Annales de géographie, vol. 602, , p. 446-453 (lire en ligne).
↑Joseph Vallot, André Delebecque et Louis Duparc, « Sur la catastrophe de Saint Gervais », Archives des Sciences physiques et naturelles, t. 28, , p. 177-201 (lire en ligne sur Gallica).
↑Édouard-Alfred Martel, André Delebecque et Gabriel Gaupillat, « Sur le gouffre du Creux de Souci (Puy-de-Dôme). », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 115, , p. 72-74 (lire en ligne).
↑Édouard-Alfred Martel et André Delebecque, « Sur les scialets et l'hydrologie souterraine du Vercors (Drôme). », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 123, , p. 847-850 (lire en ligne).
↑Maurice Zimmermann, « Les lacs français, de A. Delebecque », Annales de Géographie, vol. 33, , p. 263-265 (lire en ligne).
↑Carinne Bertola, « Francois-Alphonse Forel (1841-1912), founder of Swiss limnology », Archives des sciences, vol. 51, no 1, , p. 131-146 (DOI10.5169/seals-740149).
↑Alexandre Le Royer et André Delebecque, « Dissolution des gaz dans les eaux des lacs », Archives des sciences physiques et naturelles, vol. 3, , p. 74-78 (lire en ligne sur Gallica).
↑« Les cinquante prix de fondation de la Société », Acta Geographica, , p. 44-91.