Au cours de la croisière de recherche NT05-12, le ROV HyperDolphin a sondé les sédiments autour de carcasses de cachalots dans les fonds océaniques au large de Kagoshima (Japon) à une profondeur de 228 m et 229 m[1]. Les prélèvements effectués ont permis l'isolement de trois souches bactériennes dont deux sont à l'origine de la description de l'espèce Amphritea japonica et la troisième de l'espèce Amphritea balenae[1]. Les deux noms, qui ont été publiés dans le même article[1], sont validés par l'ICSP en dans une publication de l'IJSEM[2].
Taxonomie
Étymologie
L'étymologie du nom de l'espèce Amphritea balenae est la suivante : ba.le’nae L. gen. fem. n. balenae, provenant d'une baleine où la bactérie a été isolée[3],[4].
Phylogénie
Les analyses phylogénétiques, basées sur les séquences du gène ARNr 16S, ont montré une similarité de plus de 99 % entre les séquences des souches JAMM 1866, JAMM 1525 et celle d'un clone nommé R21 obtenue d'une bactérie symbiote du ver tubicole Osedax japonicus[5]. Ces analyses ont montré une similarité de ces séquences de près de 97,8 % avec la séquence de l'espèce Amphritea atlantica révélant une probable appartenance au genre bactérien Amphritea. Les résultats d'homologies de séquences présentaient plus de différences avec les séquences des genres Neptunomonas (92,6 % à 94,3 %), Oceanospirillum (91,3 % à 93,2 %) et de l'espèce Neptuniibacter caesariensis (94 % environ)[5].
Les hybridations ADN-ADN montrent que les souches JAMM 1866 et JAMM 1548 font partie de la même espèce qui sera Amphritea japonica tandis que les résultats, moins de 18 % d'hybridation avec la souche JAMM 1525 feront de celle-ci la souche type de l'espèce Amphritea balenae[5].
Souche type
La souche type de cette espèce Amphritea balenae est la souche JAMM 1525 déposée dans diverses banques de cultures bactériennes sous les numéros ATCC BAA-1529 (American Type Culture Collection) et JCM 14781[6],[4].
Description
Les bactéries de l'espèce Amphritea balenae sont des bacilles à Gram négatif ne formant pas de spores et qui sont mobiles par l'intermédiaire d'un flagelle polaire unique ou bipolaire[3]. Elles ont un métabolisme chimio-organotrophe et sont anaérobiesfacultatives. Leurs dimensions sont de 0,6 µm à 0,9 µm de diamètre pour 1,3 µm à 2,0 µm de long. Sur milieu Marine Agar 2216, les colonies sont circulaires, convexes, lisses et de couleur crème et d'un diamètre de 0,5 mm à 1 mm au bout de un à deux jours d'incubation à 20 °C[3]. La croissance est optimale entre 22 °C et 24 °C mais est possible de 4 °C à 28 °C et pas au-dessus de 30 °C. Ces bactéries ont besoin de NaCl pour leur croissance (entre 2 % et 3 % avec un optimum à 3 %) et elle n'est pas possible en l'absence de NaCl ou à des concentrations supérieures à 4 %. De même, elles peuvent croître à des pH entre 6,5 et 7,5 mais pas au-delà de ces limites[7].
Tests biochimiques
Les tests biochimiques de l'espèce Amphritea balenae pour la catalase (faiblement) et la cytochrome oxydase sont positifs[6]. Ces bactéries possèdent une DNase, une gélatinase et une lipase. Elles sont capables de réduire le nitrate en nitrite. Les tests protéase, amylase, agarase et uréase sont négatifs[6].
Quinones et acides gras
Le profil des isoprénoides quinones révèle que la quinone Q-8 est majoritaire. Le profil des acides gras cellulaire montre une majorité de C16:1, C18:1, C16:0, C10:03-OH, C12:1,, C18:2, C12:13-OH, et C18:0[6].
GC %
Le contenu en bases nucléiques GC de l'espèce Amphritea balenae est de 46,7 % à 47 %[6].
↑(en) JP Euzeby, « Notification list. Notification that new names and new combinations have appeared in volume 58, part 12 of the IJSEM. », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 59, no 12, , p. 452-453 (DOI10.1099/ijs.0.012278-0)
(en) Andrea Gärtner, Jutta Wiese et Johannes F. Imhoff, « Amphritea atlantica gen. nov., sp. nov., a gammaproteobacterium from the Logatchev hydrothermal vent field », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 58, no 1, , p. 34-39 (DOI10.1099/ijs.0.65234-0)
(en) Masayuki Miyazaki, Yuichi Nogi, Yoshihiro Fujiwara, Masaru Kawato, Takahiko Nagahama, Kaoru Kubokawa et Koki Horikoshi, « Amphritea japonica sp. nov. and Amphritea balenae sp. nov., isolated from the sediment adjacent to sperm whale carcasses off Kagoshima, Japan », Int J Syst Evol Microbiol, vol. 58, no 12, , p. 2815-2820 (DOI10.1099/ijs.0.65826-0)