Il commence à militer politiquement à son entrée à la Faculté de droit de l'université de São Paulo, en 1963. L’année suivante, le coup d’état de l’armée a pour conséquence l’interdiction du Parti communiste du Brésil (PCB)[3], qui est contraint à la clandestinité pour pouvoir continuer à exister. Il est président du l’association des élèves de la faculté de droit[4], et obtient son diplôme en 1968.
Comme le PCB s’oppose à la résistance armée contre la dictature militaire, Nunes, comme de nombreux jeunes de l’époque, rejoint l’Ação Libertadora Nacional (ALN), une organisation armée révolutionnaire menée par Carlos Marighella et Joaquim Câmara Ferreira, ou Toledo de son nom de code[3],[5].
Aloysio Nunes prend alors le pseudonyme de Mateus, et sert pendant longtemps de chauffeur et de garde du corps à Marighella. Les actions de l’ALN comprennent alors des braquages pour récolter des fonds servant ensuite à assurer la subsistance de la résistance armée. En , il participe à l’assault sur le train de la paie de l’ancienne gare de Santos-Jundiaí, à São Paulo. Selon les journalistes de l’époque, l’attaque s’est déroulée sans que le moindre coup de feu soit tiré. Nunes est alors le conducteur de la voiture avec laquelle les voleurs s’enfuient, avec plus de 108 millions de cruzeiros, ce qui représente à l’époque 21 000 $, soit le salaire de tous les employés de la compagnie de chemin de fer de São Paulo[3],[6]. En octobre de la même année, il participe aussi à l’attaque de la voiture contenant les salaires de Massey Ferguson, visant à intercepter le véhicule sur la place Benedito Calixto, dans le quartier de Pinheiros, à São Paulo[7],[8],[9],[10].
Déjà sous le coup d’une action en justice, et craignant la découverte de ses activités avec l’ALN, Nunes est envoyé à Paris par Marighella, grâce à un faux passeport[3]. Il est a posteriori identifié comme guerrillero, et condamné sur la base de la loi de sécurité nationale appliquée par la dictature. Il devait partir pour un entraînement à la guerilla à Cuba, mais y renonce finalement à cause de la grossesse de sa femme. Il devient alors représentant de l’ALN à l’étranger, et coordonne ses relations avec d’autres mouvements de gauche partout dans le monde[3],[4],[11],[12].
Notes et références
↑« Trump critic named Brazil's foreign minister », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
↑« Brazil: Top Court Investigates 100+ Politicians Over Corruption », TeleSUR, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(pt) Luiz Mir, A revolução impossível, Editora Best Seller, (lire en ligne), p. 375, 401, 409, 493
↑(pt) Reali Jr (Reali Júnior) et Gianni Carta, As margens do Sena : depoimento a Gianni Carta, Ediouro, , 319 p. (ISBN978-85-00-01965-4, lire en ligne), p. 247
↑(pt) Carlos Alberto Brilhante Ustra, A verdade sufocada : a história que a esquerda não quer que o Brasil conheça, Brasilia, Editora Ser, (ISBN978-85-86662-60-7, lire en ligne), p. 161-162
↑(pt) Frei Betto, Batismo de Sangue, Sao Paulo, Editora Casa Amarela, , p. 69
↑(pt) Aricildes de Moraes Motta, 1964, 31 de março : O Movimento Revolucionário e sua História, Distrito Federal, Biblioteca do Exército Editora, , 10 p. (ISBN978-85-7011-330-6, lire en ligne), p. 123
↑(pt) Raymundo Negrão Torres, O fascínio dos "anos de chumbo" : o "golpe" de 31 de março de 1964 e os "porões da ditadura" quarenta anos depois, , 243 p. (ISBN978-85-88339-09-5, lire en ligne), p. 44