L'alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales (Athéna) est une alliance nationale de la recherche publique française dédiée aux sciences humaines et sociales, qui se donne pour mission d'être un "lieu de concertation et de coopération stratégique entre les universités et les organismes de recherche"[1]. Elle est actuellement présidée par Guillaume Gellé.
Elle est la dernière créée des cinq alliances (Aviesan, Allistene, Ancre et AllEnvi) destinées à organiser et promouvoir les différents pans du système français de recherche et d’innovation. Leurs missions officielles sont de "clarifier le rôle de ses acteurs et renforcer leur autonomie afin d’accroître la performance, la visibilité, le rayonnement international et la valorisation de la recherche française", en exerçant une fonction de programmation scientifique, en particulier en assistant l'Agence nationale de la recherche dans l'élaboration de ses programmes dont le plan SHS[4]. Une autre de leurs missions est de "nouer des partenariats étroits avec les entreprises des secteurs économiques concernés"[5], en lien, notamment, avec les pôles de compétitivité et les pôles de recherche et d’enseignement supérieur[6], devenus des Comue à partir de 2013.
l'accompagnement du développement des Maisons des Sciences de l'Homme et de leur réseau, le Réseau national des Maisons des Sciences de l'Homme (RnMSH) ;
l'aide au développement des infrastructures numériques (bibliothèques comprises) ;
le soutien à la diffusion de la recherche, notamment par le biais de l'édition ;
Critiquée en 2012 par la Cour des comptes pour son manque d'efficacité[9], son nouveau président Jean-Emile Gombert tente de la relancer de 2012 à 2014. Alain Fuchs, qui lui succède en 2014, fixe ensuite à l'alliance Athéna 4 objectifs principaux : "l’internationalisation des SHS", "l’interdisciplinarité", la réflexion sur les politiques de site et la "participation citoyenne et le transfert de connaissance"[10]. Son actuel président entend, lorsqu'il en prend la direction en 2016, "permettre à l’alliance de tenir son rôle de structure d’échange et de partage dans ce domaine"[11].
En 2017, un état des lieux des recherches sur l'éducation est publié par l'alliance Athéna, sous la forme d'un rapport en deux volumes[15], contenant une cartographie de la recherche sur cet objet, des synthèses thématiques, une analyse des évolutions de la situation depuis les rapports précédents (notamment les rapports de Marie Duru-Bellat (1999)[16] et d'Antoine Prost (2001)[17]) et des recommandations à destination des décideurs politiques responsables du domaine de la recherche en sciences humaines et sociales[18].
Édition ouverte
L'alliance Athéna est engagée dans le développement de la science ouverte elle a publié dix ouvrages sur OpenEdition
Islamo-gauchisme
Le 14 février 2021 la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, a annoncé sur la chaîne Cnews qu’elle allait demander notamment au CNRS de conduire une enquête sur « l’ensemble des courants de recherche » ayant trait à « l’islamo-gauchisme » à l’université, « de manière à ce qu’on puisse distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion »[19],[20]. Le 16 février la ministre a précisé à l’Assemblée nationale qu’elle entendait confier cette enquête à l’alliance Athéna. Par un communiqué diffusé le 18 février 2021[21], l’alliance Athéna a fait savoir qu'elle ne participerait pas à cette étude[22],[23]. Rappelant qu’elle est un "lieu de concertation et de coopération stratégique entre les universités et les organismes de recherche" qui a pour mission "d’organiser le dialogue entre les acteurs majeurs de la recherche en sciences humaines et sociales" elle a indiqué qu’il n’est pas de son ressort de mener "des études qui ne reposeraient pas sur le respect des règles fondatrices de la pratique scientifique, qui conduiraient à remettre en question la pertinence ou la légitimité de certains champs de recherche, ou à mettre en doute l’intégrité scientifique de certains collègues". Une pétition d'étudiants, d'universitaires et de revues scientifiques appelant à la démission de la ministre est publiée[24].
Organisation et direction
Direction
L’alliance est composée d’un bureau, d’un bureau élargi, d’un directoire, d’une délégation générale et de plusieurs groupes de travail.
Le fonctionnement de l’alliance est régi par convention. Les représentants siégeant au directoire participent aux échanges et aux réflexions et décident par consensus de la composition des groupes de travail et de l’organisation générale des activités de l’alliance.
Les décisions sont prises à la majorité qualifiée de 2/3. Les membres des groupes de travail sont nommés, pour une durée de deux ans renouvelable, par le président de l’alliance et sur proposition du bureau. Ils et elles reçoivent une lettre de mission du président de l’alliance. Les groupes de travail ont vocation à alimenter la réflexion sur des sujets précis, notamment dans les domaines de la programmation et de la stratégie nationale, dans les domaines des infrastructures, de l’Europe et de l’International.
Un comité de suivi présidé par Jacques Commaille vient en soutien de ces instances. Composé de scientifiques de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, il prend position sur les priorités à adopter et les éléments structurants de la politique menée par l'alliance.
La délégation générale exerce une fonction opérationnelle consistant à coordonner et mettre en œuvre les décisions et les projets[1].
Présidence, vice-présidence et délégation générale actuelles (2023-2024)
↑(en-US) Norimitsu Onishi et Constant Méheut, « Heating Up Culture Wars, France to Scour Universities for Ideas That ‘Corrupt Society’ », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )