Originaire de Philadelphie, fils de Joseph Muhr et Ella Froelich, Allan Muhr s'installe en France au début du 20e siècle afin de réaliser sa passion : jouer au rugby. D'origine aisée, il trouve un emploi « pour s'occuper » dans l'orfèvrerie, profession exercée par plusieurs membres de sa famille[1]. Il s'inscrit au lycée Janson en classes élémentaires dans le seul but d'intégrer l'équipe scolaire de rugby[2].
Capitaine du RCF et de la sélection française qui rencontre les gallois du Swansea RFC en 1904, Allan Muhr dispute le premier match officiel du XV de France[3] — auquel participe également comme second étranger l'Anglais William Crichton (licencié au Havre AC) dans les rangs tricolores[4] — le , face aux All-Blacks alors en tournée européenne. Muhr dispute son premier test match le contre l'équipe d'Angleterre et marque même le premier essai côté français, c'est le deuxième match international du XV de France. Muhr joue son deuxième et dernier match international le contre l'équipe d'Angleterre. Muhr est le premier marqueur d'essai des tricolores face aux Anglais. Il arbitre les finales du championnat de France en 1906 et 1907 (alors qu'il est encore international), et il est patron des sélectionneurs du XV de France de 1911 à 1919 (sorte de président d'un « Comité de sélection » avant l'heure). Pendant la première Guerre mondiale, il rejoint l'armée américaine avec le grade de capitaine. Il est décoré chevalier de la Légion d'honneur en 1919.
En 1924, Muhr participe activement à l'organisation française des Jeux olympiques à Paris aux côtés du baron Pierre de Coubertin, et également à ceux d'hiver organisés pour leur première édition en France (à Chamonix), cette fois-ci aux côtés de Frantz Reichel en qualité de commissaire général sportif adjoint[7]. Il est également membre de la direction de la Fédération française de rugby. On lui attribue cette phrase célèbre à l'issue de la finale des Jeux Interalliés entre la France et les États-Unis, en : « C'est ce qu'on peut faire de mieux sans couteaux ni revolvers... »[8].
En 1940, il est commandant en second du service d'ambulances des Sections Sanitaires des Volontaires Américains (SSVA) engagées dans la Bataille de France au côté des troupes françaises.
Après l'armistice, une partie des ambulances se replie en zone libre à Clermont-Ferrand, où Allan Muhr sera décoré de la Légion d'Honneur par le Général de Lattre de Tassigny, le 21 août 1940[9].
Allan Muhr passe à la clandestinité en 1942, après l'envahissement de la zone libre par les Allemands. Il est arrêté [10]à Sayat en novembre 1943 (une stèle [11]y rappelle son souvenir). Après quelques mois d'internement au camp de Royallieu à Compiègne, il est déporté le 21 mai 1944[12] vers le camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg, où il décède de septicémie le 29 décembre 1944[14].
Marié en 1909 à Paris avec Marie Colette Braet, de nationalité belge, ils eurent un fils Philippe, né en 1908.
En son honneur, son club du RCF organise le Challenge Allan Muhr, tournoi de basket-ball réunissant des équipes européennes et parisiennes.
Palmarès
Champion de France en 1901 et 1903 (capitaine en 1903)
Finaliste du championnat de France en 1904 et 1905 (et capitaine les deux fois)
↑L'équipe de 1896 face à l'Écosse comprenait déjà plusieurs étrangers (Paulo do Rio Branco da Silva Paranhos, Hadley, et Billings), mais elle était une sélection officieuse en l’absence alors de fédération
↑Groupe de recherche Achac, « Sports & diversités : Série Champions de France », Découvrir les portraits de la série Champions de France (liste déroulante) : Allan Muhr (1882-1944), sur achac.com (consulté le ).