Au , Allèves est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1].
Elle est située hors unité urbaine[2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[3],[4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (79,7 %), prairies (15,3 %), zones agricoles hétérogènes (2,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,2 %)[5].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
La paroisse est mentionnée au XIVe siècle sous les formes Alleves (1318), Cura de Alleves (vers 1344) ou encore Allevis (1356)[6],[7]. On trouve également la forme Alevoz en 1696[6],[7].
Dans son livre l'histoire d'Allèves, paru en 1929, l'abbé Coutin suggère que le mot Allèves pourrait venir du latin ad aquas. Il rappelle que, « à trois kilomètres d'Allèves, sur la commune de Bellecombe, se trouve un village construit entre deux ruisseaux et qu'on appelle Entrèves ». Eve correspond plutôt à une racine d'origine celte[8]. On la retrouve par exemple dans le nom de la commune d'Évian qui est très liée à l'eau. Avant la conquête romaine, les gaulois Allobroges qui peuplaient les Bauges parlaient une langue celte. Dans cette langue, il existe une racine Al qui signifie falaise ou rocher. On la retrouve par exemple dans le mot gaulois Alis[9] (qui a donné son nom au célèbre site d'Alesia) ou dans le vieil irlandais All qui signifie falaise[9]. Allèves pourrait donc être un mot Allobroges signifiant quelque chose comme « Les ruisseaux qui sortent des rochers ». C'est bien une caractéristique du lieu. De nombreux ruisseaux trouvent leur source dans la montagne du Semnoz et dévalent les pentes d'Allèves. Ils sont exploités depuis des centaines d'années : À Martinod, un moulin faisait aller une clouterie. Il y a une résurgence au pont de Leule (Barboillons). À Aiguebelette un beau ruisseau actionnait le moulin des Dagand dit meuniers (Le ruisseau a pratiquement disparu depuis que la source a été vendue à la commune de Rumilly).
La commune appartient depuis le au Grand Annecy qui remplace la communauté de communes du Pays d'Alby-sur-Chéran, créée en 1993[13] et qui fait suite à différents syndicats communaux (Syndicat Intercommunal pour le Développement Économique du Canton d'Alby, Syndicat Intercommunal pour l'Équipement Scolaire du Canton d'Alby, Syndicat Intercommunal pour le Ramassage des Élèves du Canton d'Alby). On retrouve ainsi les onze communes de l'ancien canton d'Alby-sur-Chéran. Allèves fait néanmoins partie du SIPA (Syndicat Intercommunal du Pays d'Alby), qui œuvre pour la culture et gère l'école de musique de l'ancien canton.
Les habitants de la commune sont appelés les Aléviennes et les Aléviens[14].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].
En 2021, la commune comptait 408 habitants[Note 2], en évolution de +2 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Cultes
L'ancienne paroisse d'Allèves était dédiée à saint Blaise[14]. La commune est désormais intégrée à la paroisse des Saints Philippe et Jacques du Semnoz[20], qui fait partie du doyenné de l'Albanais - les Usses, dont le siège se troue à Gruffy[21]. Elle se trouve dans le diocèse d'Annecy.
La commune est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS radio, Radio Semnoz, etc. Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement, l'émission La Place du village expose la vie locale. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes, peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
Autrefois, les habitants exploitaient les forêts du Semnoz, produisaient du charbon de bois et, comme d'autres villages du massif des Bauges, avaient développé une production artisanale de clous. Une verrerie utilisant le sable du Chéran a été en activité au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle[22].
Ils cultivaient également des vignes en combe de Savoie. Avant la guerre, la cueillette des cyclamens, commercialisés sur Aix-les-Bains et Paris, procurait à ses habitants un complément de revenu.
En 2014, la capacité d'accueil de la station, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 140 lits touristiques répartis dans 28 structures[Note 3] dont 4 meublés[23].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Les tours Saint-Jacques ou cheminées de fées sont de majestueuses tours monolithiques qui dominent le village. Le toponyme proviendrait du nom de la chapelle d'un ancien prieuré[24],[25], dont l'ancien nom est « aiguilles de Racheroche »[24], désignant ces monolithes calcaires situés sur le contrefort sud du Semnoz. Une légende raconte qu'un aigle prit un agneau dans le village pour le dévorer ; celui-ci étant trop lourd l'aigle le posa finalement sur une des tours. Plusieurs années après, un alpiniste trouva un bélier dans un cadre verdoyant ! Le 7e épisode de la série Sortie de Secours de Richard Delay a été tourné sur le site des tours Saint-Jacques[26] ;
Yvonne Dubois, paysanne-romancière habitant Allèves, a écrit quatre romans se situant dans les Bauges, dont La Vallée des cyclamens (1983) et Couleur de terroir (2007) pour lequel elle a reçu le Prix spécial du parc naturel régional du Massif des Bauges en . Elle a contribué à faire découvrir les conditions de vie sur une terre limitée et ingrate.
D'azur, à un coq hardi d'or, crété et onglé de gueules posé sur un tertre de trois pics de sinople, et accompagné en chef de deux molettes du second.
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0), p. 215-218, « Le canton d'Alby-sur-Chéran », p.229-230 « Allèves ».
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[23].
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ ab et cD'après Henry Suter, « Allèves », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
↑ a et bXavier Delamarre, Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d’après les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique, vol. 1 Ab /Ixs(o), Paris, les Cent chemins, 398 p. (ISBN978-1-7980-5040-8 et 1-7980-5040-4, OCLC1127387694, lire en ligne).
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 12
↑ a et b« La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc », Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : « Les données détaillées par commune et par station : nombre de structures et nombre de lits par type d'hébergements (fichier : Détail des capacités 2014, .xlsx) ».