Alina Cojocaru s'intéresse tout d'abord à la gymnastique, qu'elle pratique deux ans durant ; elle se tourne cependant vers la danse classique et s'inscrit dans une école de Bucarest, reconnue pour le vivier de jeunes danseurs qu'elle forme pour l'École du Ballet de Roumanie. À neuf ans, elle est remarquée par le directeur du Ballet de Kiev et peut ainsi partir étudier (avec huit autres jeunes Roumains) dans cette institution reconnue.
C'est dans l'un des ballets régulièrement donnés par l'École du Ballet de Kiev qu'Alina se produit pour la première fois : elle interprète le rôle de Cupidon dans Don Quichotte. Après plusieurs années d'un travail de qualité, elle remporte le Prix de Lausanne à l'âge de seize ans, ce qui lui permet d'obtenir une bourse pour achever sa formation à l'école du Royal Ballet de Londres (alors même qu'elle ne parle pas un mot d'anglais).
À l'issue de son parcours d'apprentissage, en , le Royal Ballet lui propose un contrat pour danser au sein du corps de ballet de la compagnie, mais Alina Cojocaru préfère retourner à Kiev, où elle est directement engagée comme soliste. Elle n'y reste cependant qu'un an, et finit par revenir en Angleterre. En 2000, elle devient première soliste. À seulement dix-neuf ans, le , elle est nommée « Principal » à l'issue d'une représentation de son ballet-phare[1], Giselle au Royal Ballet.
Elle apparaît dès lors sur les plus grandes scènes du monde, souvent avec pour partenaire le danseur étoile Johan Kobborg (qui est par ailleurs son compagnon à la ville). Acclamée tant par le public que par les critiques pour sa technique assurée[2], la justesse de ses interprétations[3] et ses grandes qualités lyriques[4], elle est notamment invitée par le Théâtre Mariinsky, le Théâtre Bolchoï, l'Opéra de Paris, le Ballet de Hambourg ou encore de l'American Ballet Theatre - elle organise également des galas à Londres et en Roumanie.
Sa carrière ces dernières années est malheureusement marquée par les blessures régulières de ses pieds, très fragilisés et abîmés par la pratique intensive de la danse. Alina songe même à arrêter de danser, mais parvient à trouver une échappatoire à la souffrance en utilisant de nouvelles pointes, aux matériaux et à la confection inédits, peut-être moins esthétiques mais qui lui permettent de continuer à monter sur scène. Elle est par la suite devenue l'une des représentantes les plus emblématiques de cette marque de pointes (des Gaynor Minden).
En 2005, un épisode de la série documentaire anglaise The South Bank Show a été consacré à Alina Cojocaru et Johann Kobborg, avec de nombreux extraits de leurs représentations. Sa filmographie comporte également plusieurs DVD, dont Cendrillon, Giselle, Casse-noisette et La Belle au bois dormant.
↑Ms. Cojocaru’s “Giselle” was one of the great dance renditions of our time, one of those moments when the evanescence of live performance seems unbearably poignant. From the moment she stepped onstage, she was Giselle: vulnerable, innocent, artless, yet aware of a blossoming sexual attraction to Albrecht (Johan Kobborg) that was expressed not just through looks and gestures, but also in her desire to dance. (Roslyn Sulcas, The New York Times, 29 avril 2009)
↑Never has Cojocaru’s mastery of the classical technique been so universal, every familiar step made new by an ineffable sweetness and superhuman control. Her astonishing range is born of a love of her art form, not a craving for stardom and secures her a place in British theatrical history. (Jeffrey Taylor, Sunday Express, mai 2006)
↑While some dancers wear their strength on the outside, like steel armour, Cojocaru holds hers deep in her core, leaving her body to express itself with the softest touch. Not only is she instinctively in control of her instrument but she’s a great actress and absorbs her character completely. (Lyndsey Winchip, The Stage, 17 octobre 2007)
↑The great joy of this first night was the dancing of Alina Cojocaru as Aurora. Such grace and felicity in execution, and unaffected elegance in living in the music, were worthy of the greatest traditions of the ballet at Covent Garden. It was the performance of a wonderfully gifted ballerina. (Clement Crisp, The Financial Times, 17 mai 2006)