Augustine-Alexandrine Toulet est la fille d'Edmond Désiré Toulet et de Louise Hermanjat. Elle se marie, en 1865, avec Jules Louis Renard[3] et, en 1866, ont ensemble un fils Édouard dont elle perd la garde, peu après la mort de son mari, en 1868, pour cause de vie jugée dissolue. Alice se prostitue de 1869 à 1881.
Après une modeste carrière théâtrale, où on a plus souvent loué sa beauté que son talent, elle est devenue très riche grâce à ses succès galants. Elle entretient une relation avec le général et sénateurGaston d'Andlau, et avec Arthur Meyer[3].
En 1873, au moment des perquisitions opérées rue de Suresnes[5], lupanar et refuge galant des filles de théâtre et des jeunes dames qui s'y rendent en cachette de leur amant[6], elle est dénoncée, par Gabriel Hugelmann, avec une vingtaine de ses camarades artistes, Marguerite Debreux, Méry Laurent, Gabrielle Roux[7], etc. Elle intente un procès à Hugelmann pour calomnie[8],[9].
Elle prend une retraite prématurée, en 1881, après avoir vainement espéré être reçue à la Comédie-Française, en 1880. Elle a tenté brièvement sa reconversion dans le journalisme — elle a collaboré un temps au Gaulois sous le pseudonyme de Mitaine de Soie — et dans la littérature, en publiant deux romans médiocres, Mademoiselle Pomme (1886) et La Famille Carmettes (1888).
Elle est surtout connue pour avoir épousé en catimini l'écrivain Octave Mirbeau, en , à Londres, et pour l'avoir trahi au lendemain de sa mort en faisant paraître un faux Testament politique d'Octave Mirbeau[10], rédigé par l'ancien pacifiste et antimilitariste Gustave Hervé, converti au bellicisme. Sacha Guitry se souviendra de cette trahison dans sa comédie de 1923, Un sujet de roman, inspirée du couple Mirbeau, qu'il a bien connu.
↑Affaire de la rue de Suresnes. La baronne Strausack & Cie. Tribunal correctionnel de Paris audiences des 20,21 et 22 Février 1873, Imp. Sacre-Duquesne, (lire en ligne)
↑Antoine Claude et Théodore Labourieu, Mémoires de M. Claude, chef de la police de sûreté sous le second Empire. Tome 7, 1881-1883 (lire en ligne), p. 204
↑Hector-Jonathan Crémieux, Le tour du cadran folie-vaudeville en cinq actes et six tableaux par Hector Cremieux et Henry Bocage, M. Levy freres, (lire en ligne)