Alfa Ibrahima Sow ou Alpha Ibrahima Sow[1] est un homme de lettres franco-guinéen, chercheur en linguistique spécialiste de la langue peule. Il est né le à Tougué, en Guinée française, et il est décédé le à Conakry.
Âgé d'une dizaine d'années, Alfa Ibrahima Sow décide, contre l'avis de ses parents de s'inscrire à l'école française. Après un cycle primaire en 3 ans et un baccalauréat obtenu en 5 ans après son entrée au collège, il est admis à la faculté de Dakar en 1956. Il poursuit son cursus à l'université Paris I -Panthèon Sorbonne et basera son mémoire sur une étude comparative entre l'œuvre d'Agrippa d'Aubigné et celles de certains poètes peuls du Foûta-Djalon (La Femme, la Vache, la Foi et Chroniques et récits du Foûta Djalon).
Vie professionnelle
En 1975, Alfa Ibrahima Sow et son maître à penser Amadou Hampâté Bâ reçoivent le prix de la langue-française, décernée par l'Académie Française en témoignage, de la reconnaissance pour les services rendus au dehors, à la langue française[2]. Cette récompense vient couronner sa volonté de faire reconnaitre l'existence des poètes du Foûta-Djalon, qu'il avait entrepris depuis 1960. En parallèle de ses recherches, Alfa Ibrahima Sow crée en 1974, l'association d'auteurs-éditeurs, Nubia, avec le Professeur Alpha Condé, Maurice Ahanhanzo Glèlè, Mambou Aimée Gnali, Tchicaya U Tam'si, Henri Lopes et d'autres pan africanistes. Cette maison d'édition vit le jour grâce au soutien financier d'Amadou Hampâté Bâ, qui croyait en la mission de laisser une trace, un « testimonial » d’une culture africaine passée, présente et future.
L'ensemble de ses études lui ont permis d'obtenir le titre de Titulaire de la chaire de littérature et culture de l'Afrique occidentale à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) où il enseigna jusqu'en 1992. Il fut, souvent, sollicité par l'UNESCO, et participa à des conférences dont celles de Bamako en 1966 sur la transcription des langues africaines. À la suite de cette dernière, un référentiel de l'orthographe peul[3] toujours en vigueur fut adopté.