Fils d'Aéropos[1], Alexandre est un membre de la maison princière de Lyncestide dont les membres ont été les rivaux des Argéades. Il épouse une fille d'Antipater, ce qui montre son importance dans la hiérarchie. Réputé pour son courage et son ambition, il fait partie des Amis (philoi) du roi[2].
Ses frères, Héromène et Arrabaios, sont exécutés pour leur complicité présumée dans l'assassinat de Philippe II en Il est épargné par Alexandre le Grand qu'il reconnaît immédiatement comme roi légitime[3]'[4]. Il est rapidement désigné stratège de Thrace. En , une rumeur prétend qu'il conduit l'armée macédonienne vers Thèbes car des dirigeants thébains ont produit de faux rapports annonçant la mort d'Alexandre[5]. Au départ de l'expédition en Asie, il accompagne le roi qui manifestement ne lui fait pas confiance dans la gestion de la Thrace. Il reçoit néanmoins le commandement de la cavalerie thessalienne après que Calas ait été désigné satrape de Phrygie hellespontique[6]. En , Olympias écrit à son fils qu'il doit se méfier d'Alexandre le Lynceste car les familles princières de Lyncestide et d'Orestide ont encore selon elle l'ambition de renverser la dynastie argéade[7].
Captivité et exécution
Alexandre n'exerce la fonction d'hipparque que pour quelques mois, au cours desquels il vient en aide à Calas en Troade[8]. En , Parménion informe le roi qu'un Perse nommé Sisinès a été arrêté alors qu'il porte une lettre de Darius III adressée à Alexandre le Lynceste, lui offrant 1 000 talents d'or s'il assassine le roi[9]. Il est alors arrêté dans le camp de Parménion, peu avant la bataille d'Issos[10]. Quinte-Curce[11], en suivant peut-être le récit de Clitarque, expose une autre version en affirmant que deux informateurs ont accusé Alexandre le Lynceste[12]. Déchu de ses fonctions et gardé sous surveillance dans les fourgons de l'armée, il est pour le moment épargné car Alexandre ne veut pas s'aliéner le soutien d'Antipater.
Au lendemain de la conjuration de Philotas en , l'Assemblée des Macédoniens demande que le Lynceste subisse le même sort que le fils de Parménion. Alexandre finit par céder. Abruti par trois années de captivité, le Lynceste ne peut se disculper et est mis à mort à Alexandrie Prophthasia en Drangiane en octobre [13]. Cette exécution est en outre un bon moyen pour Alexandre d'éteindre une dynastie rivale[14].
(en) Waldemar Heckel, Who's who in the age of Alexander the Great : A prosopography of Alexander's empire, Oxford, Blackwell Publishing, , 336 p. (ISBN978-1-4051-1210-9).