Issu d'une famille de la noblesse espagnole, les comtes de Casa Dávalos(es) et marquis de Benavent[1], Alexandre de Riquer naît dans un milieu à la fois carliste par son père Martín de Riquer y Comelles, et tourné vers l'art et la littérature par sa mère, Elisea Ynglada y Moragas.
Durant sa jeunesse, il effectue de nombreux voyages d'étude, qui le mènent à Paris et à Rome (1879). Cette année-là, il est publié dans la revue La Academia (Madrid).
Parcours
Proches des artistes peintres et des architectes catalans de sa génération, il participe à l’Exposition universelle de 1888 à Barcelone, mais aussi à la décoration de bâtiments en tant que céramiste par le biais de Lluís Domènech i Montaner (Château des trois dragons) qui dirige également la revue La Ilustración Catalana y Arte y Letras à laquelle de Riquer contribue activement. En 1890, il expose individuellement pour la première fois en tant que peintre à la Sala Parés (Barcelone), sur le thème des oiseaux.
En 1897, il rejoint les artistes du cabaret Els Quatre Gats, qui éditent une revue et où se retrouve toute l'avant-garde. Il commence à publier des recueils de poésie marqués par le symbolisme qu'il illustre lui-même d'eaux-fortes.
En 1900, il devient le directeur artistique de la revue catalane Joventut.
De 1912 à sa mort, il se consacre presque exclusivement à sa peinture.
Alexandre de Riquer est l'auteur de nombreuses affiches remarquables, d'ex libris, d'illustrations destinés aux livres, de gravures sur bois et de motifs décoratifs.
Il se maria en 1885 avec María Dolores Palau González de Quijano dont il eut neuf enfants. C’est leur petit-fils (fils d’Emilio, l’aîné de cette fratrie) qui deviendra le 8e comte de Casa Dávalos : Marti de Riquer (1914-2013), écrivain et philologue espagnol.
Devenu veuf en 1899, Alexandre de Riquer se remaria en 1911 avec Marguerite Laborde[3] (1880-1973), femme de lettres originaire d’Oloron-Sainte-Marie, connue sous son nom de plume « Andrée Béarn »[4]. Ils eurent un fils, Jean de Riquer (1912-1993), artiste peintre et graveur[5].
Affichiste
Auteur prolifique, au départ influencé par Eugène Grasset, il est remarqué par Jules Chéret qui fait reproduire deux de ses compositions dans sa revue Les Maîtres de l'affiche (1895-1900), à savoir Troisième exposition de Barcelone (1895) et Maison A. et E. Napoléon, photographes. Il signe Riquer.
↑En 1886, il illustre une plaquette intitulée Los Estudiants de Tolosa (Les Étudiants de Toulouse), un recueil de chants populaires catalans.
↑Voir le portrait de Marguerite Laborde peint par Alexandre de Riquer en 1911, année de leur mariage. Leur fils Jean de Riquer en fit don en 1972 au musée national d’art de Catalogne
(es) Alexandre de Riquer : exposició antològica, catalogue du Centre cultural de Caixa Terrassa, Barcelone, Ed. Caixa Terrassa, .
Elisée Trenc-Ballester, Rapports d’Alexandre de Riquer avec l’art français, belge, allemand, autrichien et italien, Mélanges de la Casa de Velázquez, 1983, 19(1), 317-346. Texte en ligne.
(en) Eliseu Trenc-Ballester and Alan Yates, Alexandre de Riquer (1856-1920), The British Connection in Catalan Modernisme, The Anglo-Catalan Society, 1988, 139 pages (ISBN9780950713748), p. 42 et 44. Texte en ligne.