Alexandre Jean-Baptiste Guy de Gisors est né et baptisé le , dans la paroisse de la Madeleine de la Ville l'Évêque. Ses parents sont Guy de Gisors, bourgeois de Paris, et Marie Catherine Courseron et ses parrain et marraine sont Jean Baptiste Devilliers, bourgeois de Paris, et Marie Anne Leclerc, fille mineure de Jacques Marcel Leclerc bourgeois de Paris[1]. Il est le frère cadet d'Alphonse de Gisors (1761-1835)[2], sous-chef puis chef de bureau au ministère de l'Intérieur[3], et l'oncle paternel de l'architecte parisien Alphonse Henri de Gisors (1796-1866).
Vers 1798-1799, il publie un projet de transformation de l'église de la Madeleine en bibliothèque nationale, mais il n'est pas retenu[6],[7].
Le projet de ville nouvelle « Napoléonville » en Bretagne, confié à l'origine à Jean-Baptiste Pichot (ingénieur en chef des ponts et chaussées) et largement remanié par Pierre-Joachim Besnard (inspecteur général), est retravaillé par Gaspard de Chabrol. Nouveau Sous-préfet de Pontivy mais également ancien ingénieur des ponts, il a conçu une nouvelle version du plan de la ville proche de celle qui sera réalisée[8], qui est approuvée par décret de l'Empereur en , peu avant le départ en campagne de celui-ci[9]. Guy de Gisors intervient en 1808 sur ce projet en tant qu'architecte des bâtiments civils, il complète le plan en y ajoutant de nouveaux équipements. Son plan de 1809 comporte notamment une église alors que l'ancien plan approuvé en 1805 n'en avait pas, bien qu'elle ait été présente dans divers versions d'avant-projet[10].
Il est nommé, en 1811, architecte du Corps législatif et des Archives nationales. Puis, il est nommé inspecteur général des bâtiments civils en 1815[4]. De 1825 à 1830, il est membre du Conseil consultatif des bâtiments de la Couronne[4] et préside ce conseil durant l'année 1828[11].
Il devient architecte officiel de Louis-Philippe Ier en 1831 (il le restera jusqu'à sa mort en 1835)[11]. Le , une ordonnance du Roi (Louis-Philippe) lui accorde, du fait qu'il ait plus de 69 ans, une pension annuelle et viagère de 2 454 francs en récompense de ses services comme ancien membre du conseil des bâtiments civils où il jouissait d'un traitement de six mille francs[12]. Il reste néanmoins au Conseil des bâtiments civils comme conseiller honoraire[4].
Essais sur les moyens d’opérer la restauration des supports de la tour du Dôme du Panthéon Français : par Guy de Gisors, Inspecteur des bâtiments du Conseil des Cinq-Cents et architecte, Paris, Baudouin, Imprimeur du Corps législatif et de l’Institut, 1798 (frimaire an vii), 26 p. (présentation en ligne)
Thermes de Napoléon, projetés sur le terre-plein du Pont-Neuf : par A. J. B. G. Gisors architecte des bâtiments civils, Paris, Baudouin, imprimeur de l'Institut, , 25 p. (lire en ligne)
Gisors architectes
Confusions
Pendant plusieurs années, il a régné une certaine confusion sur la nature de la parenté entre Alexandre-Jean-Baptiste-Guy de Gisors, sujet de la présente page, dit Gisors le jeune et Jacques-Pierre de Gisors, dit Gisors l'aîné. En 1893, Elie Brault dans son répertoire Les architectes par leurs œuvres, rédigé d'après les notes manuscrites d'A. du Bois, centralien, polytechnicien et architecte, a évoqué « Alphonse-Henri de Gisors, fils probablement de Jacques-Pierre de Gisors, ... sur lequel nous ne possédons pas de renseignements biographiques [17]. »
En 2000, Pierre-Dominique Cheynet a souligné en note des erreurs parues dans le dictionnaire de référence Thieme-Becker. Il indiquait que « c'est à tort que Jacques-Pierre Gisors est dit le frère d'Alexandre Jean-Baptiste Guy De Gisors, auquel les auteurs attribuent la salle des séances de la Convention aux Tuileries, puis, avec Étienne-Chérubin Leconte, celle des Cinq-Cents au Palais-Bourbon, l'actuelle salle des séances de l'Assemblée nationale ». Il faisait également référence à madame E. Hubert qui indiquait en 1985 dans des notices sur les architectes « que Guy, non pas frère de Jacques-Pierre mais sans doute de sa famille, travailla sous ses ordres à la construction de la salle de la Convention dont Jacques-Pierre, architecte de la Convention puis des bâtiments du Corps législatif, est l'auteur », elle dresse également une liste des travaux que le dictionnaire attribue par erreur à Guy Gisors[18]. La question de l'état-civil est désormais en grande partie résolue.
Les Gisors architectes
Suivant les corrections ci-dessus, voici la liste des Gisors architectes avec les liens de parenté :
Jacques-Pierre Gisors (1755-1828), dit aussi « Gisors l'Aîné » est le fils de Pierre de Gisors (1718-1796) et de Rose Bellu, sans doute de la même famille mais sans lien de parenté établi avec les autres Gisors architectes.
Alexandre Jean-Baptiste Guy de Gisors (1762-1835), dit aussi « Gisors le Jeune » est le fils de Guy de Gisors et de Marie Catherine Courseron : sans doute de la même famille que Jacques-Pierre Gisors, mais il n'est pas son frère.
Alphonse-Henri Guy de Gisors (1796-1866), fils d'Alphonse de Gisors (non architecte) et neveu d'Alexandre Jean-Baptiste Guy précité.
Louis Henri Georges Scellier de Gisors (1844-1905), petit-fils, par sa mère (il a fait ajouter « de Gisors » à son nom), d'Alphonse-Henri Guy de Gisors.
Ces données, qui ont désormais évolué[19], peuvent se représenter ainsi :
Jacques-Pierre Gisors ou de Gisors (1755-1828), architecte, fils de Pierre de Gisors et de Rose Bellu.
Guy de Gisors, bourgeois de Paris époux de Marie Catherine Courseron (v.1723-1808)
Alphonse de Gisors (1761-1835), chef de bureau au Ministère de l'Intérieur, époux en 1796 de Julie-Henriette Lefebvre (1774-1846)
Eugénie de Gisors (1794-1877), peintre, épouse en 1813 d'André Despois (1787-1873)
↑Alphonse de Gisors, né le 23 mars 1861 et baptisé le même jour paroisse Sainte-Madeleine de la Ville l'Evêque à Paris, fils de Guy de Gisors et de Marie Catherine Courseron, de cette paroisse, nommé Alphonse par haut et puissant Sgr M. Jacques Philippe Le Long, chevalier, seigneur comte de Dreunc (actuellement Dreunec), capt. au régiment des gardes françaises, chevalier ordre royal et militaire St Louis et par haute et puissante dame Anne Charlotte Dulot, veuve de M. Henri comte de Bretel, ses parrain et marraine : acte de naissance sur Familysearch, Paris, état civil reconstitué des naissances (série V.2E), 1550-1853, vue 670/2802 en lien.
↑Sur l'ensemble de sa carrière administrative et sa chronologie, cf. Dictionnaire biographique des employés du ministère de l'Intérieur, Lettre G, notice "GIZORS" Alphonse, en lien.
↑Note : dans l'ouvrage de Dominique Jarrassé, il est indiqué qu'il obtient le premier prix en 1779, mais il s'agit d'une erreur par confusion entre les Gisors architectes puisqu'il est en fait attribué à Jacques-Pierre Gisors comme le souligne notamment Thomas-W. Gaehtgens en 2001 (p.197).
↑A.J.B. G. Gisors le jeune : Projet d'établissment de la Bibliothèque nationale dans l'édifice ci-devant destiné à la Paroisse de la Magdelaine, Paris, an VII (voir en ligne sur le site Gallica de la BnF).
↑Simone Balayé, Kinga Kantorska, « Un sanctuaire des sciences. Projets d'architecture pour la Bibliothèque nationale à l'époque révolutionnaire », Bulletin des bibliothécaires de France 1989 - Paris, t. 34, n° 2-3, [lire en ligne].
↑« N° 1549 - Ordonnance du Roi qui accorde une pension à un ancien membre du conseil des bâtiments civils : règne de Loui-Philippe 1er, roi des français - IIe partie - Ordonnances - IIe section », Bulletin des lois du royaume de France, Paris, Imprimerie royale, iX, t. deuxième « Les ordonnances d'intérêt local ou particulier rendues pendant le second semestre de 1832 », , p. 314 (lire en ligne, consulté le ).
↑Alexandre Du Bois et Élie Brault, Les architectes par leurs œuvres : ouvrage rédigé sur les manuscrits de Al. Du Bois (de l'École Polytechnique) architecte du gouvernement, Paris, H. Laurens, 1893, 1re éd., t. 3, p. 38-39.
↑Voir les arbres et commentaires généalogiques initialement présentés dans Geneanet, par cmlr Voir en ligne. - La mise à jour d'état-civil date désormais de 2019, à partir de sources confirmées, également présentée par ailleurs sur Geneanet.
Bibliographie
David de Pénanrun, Roux et Delaire, Les architectes élèves de l'école des beaux-arts (1793-1907), Librairie de la construction moderne, 2e éd., 1907, p. 277,
« L'architecte Guy de Gisors », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, ,
Véronique-Noël Bouton et Bruno Foucart, « Les projets d'église pour Napoléonville (1802-1809) de Guy de Chabrol à Guy de Gisors », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, , p. 235-252,
Dominique Jarrassé, Les thermes romantiques : bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Presses Univ Blaise Pascal, coll. « Thermalisme et civilisation », , 295 p. (ISBN978-2-87741-060-1, présentation en ligne),
Pierre-Dominique Cheynet (conservateur en chef aux archives nationales), Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V-an VIII : inventaire des registres des délibérations et des minutes des arrêtés, lettres et actes du Directoire postérieurs au Recueil des actes du Directoire exécutif de Debidour, t. V : germinal- messidor an VI [21 mars - 18 juillet 1798] (registres AF* III 11 et 12, folios 1 à 67 verso ; cartons AF III 513, plaquette 3252, à AF III 533, plaquette 3512), Paris, Archives Nationales, (lire en ligne [PDF]), Séance du 18 prairial an VI [6 juin 1798] (AF* III 11, folios 174 recto-176 verso; AF III 527, plaquettes 3428 à 3430), (voir note n°6),