Albert Giraud

Albert Giraud
Description de l'image Albert Giraud.jpg.
Nom de naissance Marie Émile Albert Kayenbergh
Naissance
Louvain
Décès (à 69 ans)
Schaerbeek, Bruxelles
Activité principale
Écrivain
Auteur
Langue d’écriture française

Marie Émile Albert Kayenbergh, dit Albert Giraud, né à Louvain le et mort à Schaerbeek le , est un poète symboliste belge d'expression française.

Biographie

Marie Emile Albert Kaijenbergh est né à Louvain[1] le 23 juin 1860 de Catherine Antoinette Kaijenbergh, âgée de 40 ans, célibataire et sans profession[2]. Les grands-parents maternels de l'enfant, Pierre Kaijenbergh, cordonnier, et Catherine Angeline Dehain, couturière, résidaient tous deux à Louvain[3] où ils s'étaient mariés en 1819.

En 1866, Catherine Antoinette Kayenbergh est mentionnée dans les registres[4] de la population de Louvain comme étant née à Louvain le 3 mai 1820, résidant au n° 166 de la rue de la Station, et exerçant la profession de marchande de cigares, avec sa sœur Isabelle Claire Barbe, née dans la même ville le 15 février 1822 et exerçant la même profession. Dans ces registres, sont mentionnés comme faisant partie de son ménage, les deux fils naturels de Catherine Antoinette, à savoir Marie François Louis Kayenbergh, né à Louvain le 3 décembre 1849 et qui sera sous-lieutenant au dixième régiment de Chasseurs à pied lorsqu'il épousa à Louvain[5] en 1871 Cécile Albertine Franquin, et Marie Emile Albert Kayenbergh né à Louvain en 1860. Ces mêmes registres de la population mentionnent également dans ce ménage Henri Gustave Kayenbergh, qui sera plus tard arpenteur et également marin sur un navire de commerce belge, né à Kessel-Lo[6] le 6 décembre 1846, fils naturel d'Isabelle Claire Barbe. Le jeune Albert, après le départ de son frère aîné et de son cousin, habitera plus tard avec sa mère et sa tante au n° 94 de la rue Marie-Thérèse à Louvain[7]. Enfin, en mars 1882, il quitte Louvain, et le n° 53 de la rue Juste Lipse où il habitait[8], pour Bourg-Léopold alors que sa mère, qualifiée de rentière, et sa tante quittent la ville et ce même domicile en février 1890 pour aller habiter au n° 4 de la rue Vanderlinden à Schaerbeek. C'est là[9] que Catherine Kayenbergh mourra en août 1895.

Albert Giraud entame des études de droit[10] à l’université catholique de Louvain, où il fréquente Iwan Gilkin, Émile Verhaeren et Max Waller. Ne pouvant poursuivre ses études, il exerce le métier de journaliste. Il est rédacteur pendant plus de 43 ans au journal L'Étoile Belge. Cofondateur de La Jeune Belgique qu'il dirigea après la mort de Max Waller, il y défend « l’art pour l’art » contre « l’art social » que prône Edmond Picard dans la revue L’Art Moderne. Les deux hommes se battent en duel[11] en 1885, Picard approchait de ses cinquante ans et Giraud en avait 25 de moins. Il fut avec Valère Gille et Iwan Gilkin, le représentant le plus remarquable du mouvement parnassien dont il appliqua les rigoureux préceptes, tout en traduisant « une sensibilité décadente éprise de visions somptueuses ». Albert Giraud fut, les dernières années de sa vie, bibliothécaire en chef au Ministère de l'Intérieur.

Hors du siècle, paru en 1888 et en 1894, avec la version définitive en 1897, est considéré comme son chef-d'œuvre, notamment pour ses vers sonores et expressifs. Ultérieurement, Les Dernières Fêtes, recueil paru en 1891, et Héros et Pierrots, paru en 1898, sont empreints du même lyrisme.

Il fut cependant peu compris, et est resté dans une certaine obscurité [12].

En 1920, il devient l'un des premiers membres de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Devenu aveugle les dernières années de sa vie, il meurt le 26 décembre 1929 à Schaerbeek. Il repose au Nouveau cimetière de Schaerbeek[13], cimetière situé à Evere.

Arnold Schönberg a mis en musique 21 poèmes de son recueil Pierrot lunaire (1884) dans Dreimal sieben Gedichte aus Albert Girauds « Pierrot lunaire », joué pour la première fois à Berlin en 1912 et considéré comme l'une de ses œuvres majeures. Joël Pommerat et Oscar Bianchi ont utilisé deux strophes de « Valse de Chopin », l'un des poèmes de Pierrot Lunaire, dans leur opéra Thanks to my eyes créé au festival international d'art lyrique d'Aix en provence le 5 juillet 2011.

Mémorial au Parc Josaphat

Œuvres

  • Pierrot lunaire : Rondels bergamasques (1884)
  • Pierrot Narcisse songe d'hiver, comédie fiabesque (1887)
  • Hors du siècle (1888, éd. définitive, 1897)
  • Les Dernières fêtes (1891)
  • Héros et pierrots (1898)
  • La Guirlande des dieux. Le Sang des roses. Poèmes anciens et nouveaux (1910, prix Archon-Despérouses[14])
  • La Frise empourprée. La Guirlande des Dieux. Le Sang des roses (1912)
  • Le Laurier (Bruxelles - 1919)
  • Le Concert dans le Musée (Prix triennal du théâtre 1926)

Hommages et distinctions

La commune de Schaerbeek où il est décédé lui a dédié une rue, l'Avenue Albert Giraud[15] .

Son buste, œuvre du sculpteur Victor Rousseau, orne le parc Josaphat. Il a aussi un buste, réalisé par Victor Rousseau, au parc Saint Donat de Louvain.

Il a reçu les distinctions suivantes:

Références

  1. Louvain, acte de naissance n° 501 du 25 juin 1860. Pierre Joseph Van Diest, docteur en médecine, âgé de 55 ans, né à Louvain et y domicilié, déclare qu'est né le 23 juin 1860 à deux heures de relevée, de Catherine Antoinette Kaijenbergh, sans profession, célibataire, âgée de 40 ans, née à Louvain et y demeurant, rue de la Station, section 2, n° 32, fille de Pierre Kayenbergh et Catherine Angeline Dehain, conjoints, un enfant auquel il déclare vouloir donner les prénoms de Marie Emile Albert (Note : Marie étant bien le premier prénom).
  2. Ces données d'état civil ne correspondent pas entièrement avec sa biographie donnée par Jean Lacroix, sur le site de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, qui écrit que : De son vrai nom Émile Albert Kayenberg, Albert Giraud naît le 23 juin 1860, à Louvain, dans une famille de commerçants. Son père meurt alors qu'il est encore enfant, et il est élevé par sa mère et sa tante. sous le lien [1]
  3. Louvain, acte de mariage n° 96 du 3 juin 1819. Pierre Kaijenbergh, né à Louvain, paroisse Saint-Michel, le 6 mars 1795, âgé de 24 ans et cordonnier, résidant à Louvain, est le fils d'Henri Kaijenbergh, jardinier, né à Vissenaeken-Saint-Pierre et résidant à Louvain, et de Marguerite Gertrude Magis, née à Gingelom et résidant à Louvain. Catherine Angeline Dehain, née à Hoegaarden le 21 juillet 1782, âgée de 37 ans, résidant à Louvain et couturière, est la fille de Jean Dehain, mort à Hoegaarden le 22 janvier 1806 et d'Agnes Bonjean, morte à Hoegaarden le 28 janvier 1806. Les témoins sont Jacques Matheuwis, âgé de 33 ans, résidant à Louvain, Jacques Tassyn, âgé de 28 ans, résidant à Louvain, Simon Metsers, âgé de 51 ans, résidant à Louvain, Henri Van Callenbergh, âgé de 51 ans, résidant à Louvain et cabaretier. Par ailleurs, l'acte de baptême du 6 mars 1795 à Louvain (Saint-Michel, f° 586 et 587) de Petrus Kaijenbergh mentionne que ses parents, Henri Kaijenbergh et Marguerite Gertrude Magis, s'étaient mariés à Louvain (paroisse Saint-Pierre) et habitaient en 1795 dans la paroisse Saint-Michel de Louvain. Le parrain de l'enfant est Pierre Kaijenbergh (patruus prolis) et la marraine est Marie Catherine Magis (matertera prolis).
  4. Louvain, registres de la population, 1866, f° 3819.
  5. Louvain, acte de mariage n° 186 du 25 octobre 1871.
  6. Dans les registres de naissance de Kessel-Lo à la date du 7 décembre 1846, acte n° 44, se trouve un acte de naissance suivant lequel un certain Hendricus Maurissens, âgé de 25 ans, artisan, habitant à Kessel-Lo, déclare qu'Isabella Clara Barbara Cauwenberg (sic pour Kayenbergh), âgée de 23 ans, boutiquière, née à Louvain et y habitant, fille de Petrus et d'Angelina D'heen (sic pour Dehain), est accouchée la veille en la demeure du déclarant d'un enfant du sexe masculin auquel est donné le nom de Cauwenberg Gustave, en présence de Petrus Van Gele, facteur d'orgue, 58 ans, habitant de cette commune, et de Jacobus Vanmellaert, garde-champêtre. Cet enfant est dès lors un neveu de Catherine Antoinette plutôt qu'un fils contrairement à ce qu'en disent les registres de la population de 1866. Un jugement, mentionné le 16 janvier 1866 dans les registres d'état civil de Kessel-Lo, rectifie en l'améliorant l'acte de naissance de 1846 et mentionne qu'Isabella Clara Barbara Kayenbergh, résidant à Louvain, particulière sans profession, est la mère de l'enfant.
  7. Registre de la population de Louvain, f° 3055.
  8. Registre de la population de Louvain, 1880, f° 3695.
  9. Schaerbeek, acte de décès n° 681 du 19 août 1895. Décès d'Anne Catherine (sic) Kayenbergh, rentière, morte le 17 août à l'heure de minuit en son domicile rue Vanderlinden n° 4, née à Louvain le 13 mai 1820, fille célibataire de Pierre Kayenbergh et de Catherine Angeline Dehain, conjoints décédés. Sur la déclaration de son fils François Louis Kayenbergh, 46 ans, pensionné de l'Etat, domicilié à Heyst, et de Louis Durenne, 32 ans, boucher, domicilié à Schaerbeek, non-parent.
  10. Le journal Le Bien public du 26 octobre 1880, page 2, mentionne qu'en juillet de cette année-là, Albert Kayenbergh, de Louvain, a réussi avec distinction le second examen de candidat en philosophie et lettres, et dans son édition du 18 juillet 1882, qu'il a réussi, avec grande distinction, le premier examen de docteur en droit.
  11. Les témoins d'Albert Kayenbergh étaient Georges Eekhoud et Iwan Gilkin : voyez le journal Le Bien public, du 22 octobre 1885, page 3. Il s'agissait d'un duel au pistolet, à 30 pas, dans la forêt de Soignes, et deux balles furent échangées. Voyez aussi, sur un autre duel, aux Archives Générales du Royaume, Dépôt de Forest (Bruxelles) : Inventaire des archives de la cour d'appel de Bruxelles (dossiers des appels en matière correctionnelle, 1885-1891), n° 1740. Arrêt n°643 : Belval, Maurice; avocat, journaliste à La Nation belge, alias Henri Mauld. Solvay, Lucien; journaliste au Soir. Kayenbergh, Marie Émile; journaliste à L'Étoile belge. Labarre,Ferdinand; avocat. Nizet, Georges; homme de lettres. Levis, Edouard; homme de lettres. Duel à Bruxelles. Appel par les prévenus et le ministère public d'un jugement du tribunal correctionnel de Bruxelles. 15 juillet 1889.
  12. Ainsi, par exemple, dans le Pourquoi Pas ? du 28 février 1930, à la page 394, un chroniqueur anonyme écrit : Ad. Van Bever et Paul Léautaud viennent de publier, au Mercure de France, une nouvelle édition - refondue et corrigée - d'une anthologie des « Poètes d'Aujourd’hui », qu'ils avaient fait paraître chez le même éditeur, avant la guerre. Elle comporte trois volumes. Nous y avons compté les poètes belges, en commençant par le premier tome et nous y avons trouvé Max Elskamp, Grégoire Leroy, Maurice Maeterlinck, Albert Mockel, Georges Rodenbach, Fernand Séverin, Charles Van Lerberghe et Emile Verhaeren. Nous avons ensuite refait l’addition en sens inverse et nous n'y avons pas rencontré Albert Giraud !... C'est une belle leçon de modestie, d’humilité et de philosophie pour les poètes qui placent leur idéal très haut, vivent au-dessus de la foule et vouent tout leur grand talent à l'illustration de la langue française à l'étranger. Van Bever est mort depuis plusieurs années. L'auteur responsable est donc actuellement Léautaud ou plutôt celui qui l'a documenté, peut-être un poète belge que nous ne chercherons pas à connaitre et qui ne doit d'ailleurs pas tenir à être connu. On ne se vante pas d'une goujaterie.
  13. Voyez le lien suivant : [2]
  14. « Prix Archon-Despérouses / Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  15. Voyez le lien : [3].

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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