Ala Khallidi (ألا خلّدي), signifiant Rendez éternel, est l'hymne national de la Tunisie entre 1958 et 1987. Il est adopté en remplacement de l'hymne beylical après l'abolition de la monarchie le .
Composition
Le secrétariat d'État à l'Éducation organise, en 1958, un concours pour le choix d'un hymne national auquel participent 53 poètes. Les résultats sont d'abord examinés par une commission du secrétariat d'État présidée par le président Habib Bourguiba qui choisit, le , le travail du poète Jalaleddine Naccache qui reçoit une récompense de 200 000 francs tunisiens. Trois autres poètes qui étaient en compétition reçoivent, par ailleurs, une récompense de 50 000 francs chacun[1].
Ultérieurement, 22 compositeurs entrent en compétition pour mettre en musique le poème sélectionné. Les œuvres sont enregistrées au siège de Radio Tunis et doivent rester anonymes jusqu'au moment du verdict final. La commission sélectionne la musique du compositeur Salah El Mahdi, alors directeur du conservatoire de Tunis. Ensuite, les œuvres sont présentées (sans révéler l'hymne choisi) au président Bourguiba qui valide le choix. L'hymne deviendra officiel le . La version officielle est jouée par l'orchestre symphonique de Radio Tunis sous la direction de Louis Gava.
Cependant, cet hymne contient un vers qui fait allusion directement à la personne du président Bourguiba : « Nakhūḍ ul-lahīb bi-rūḥ il-Ḥabīb zaʿīm il-waṭan » (Nous affrontons le feu, avec l'esprit de Habib, leader de la patrie). C'est pourquoi, après le renversement de Bourguiba le , Ala Khallidi est remplacé, le 12 novembre, par Humat Al-Hima.