Le nouveau groupe, constitué d'anciens combattants de Wagner (y compris d'anciens commandants du groupe) et de nouvelles recrues, semble étroitement contrôlé par le vice-ministre russe de la Défense Iounous-bek Evkourov et le général du GRUAndreï Averianov[3].
Activités
La formation coopère avec d'autres structures gouvernementales telles que le Corps expéditionnaire volontaires d'assaut (Redut) « Bears Brigade ». L'Africa Corps opère au moyen d'un mélange de mercenaires et de volontaires, et les estimations de sa taille varient[4],[5].
En comparaison au Groupe Wagner, l'Africa Corps joue un rôle moindre et plus intégré, et se concentre sur la fourniture de matériel militaire et la coopération anti-terroriste avec les gouvernements locaux alliés avec la Russie dans des pays tels que la Libye, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la République Centre-Africaine. Le gouvernement russe vise à utiliser cette entité pour développer son influence, en remplissant le vide sécuritaire laissé par le retrait des puissances occidentales, la France en particulier, dans la région de Sahel. La Russie cherche aussi à prendre le contrôle sur les ressources stratégiques telles que l'uranium, notamment au Niger, et à peser sur les routes migratoires à des fins géopolitiques[6],[7],[8],[9].
En décembre 2023, des paramilitaires russes de l'Africa Corps s'installent au Burkina Faso, dans la base militaire de Loumbila, au nord-est de Ouagadougou[10].
Le Corps a aussi été déployé en 2024 pour combattre pour la Russie lors de l'invasion de l'Ukraine pendant l'offensive de Kharhiv[12].
Sanctions
En novembre 2024, le Royaume-Uni sanctionne l'Africa Corps, ainsi que le Bataillon Espanola et la Brigade Bears, accusés « d’avoir commis des violations généralisées des droits humains sur tout le continent » et « d’exploiter les ressources naturelles de ces pays pour leur profit » dans le but d’étendre la sphère d’influence du Kremlin, selon le Secrétaire d'État aux Affaires Étrangères David Lammy. L'objectif est de contrer les activités illégales russes, d'entraver la déstabilisation des pays africains et d'interrompre l'approvisionnement de l'effort de guerre russe en Ukraine. Trois sociétés privés liées au Wagner Group sont aussi visées : Marko Mining, The Officer’s Union for International Visit (Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale), et la radio centrafricaine Lengo Sengo, ainsi que 11 individus associés à des mandataires russes », qui ont « menacé la paix et la sécurité en Libye, au Mali et en République centrafricaine »[13].
↑Kim Sengupta, « Avec l'Africa Corps, le Kremlin reprend la main », Courrier international, no 1739, 29 février-6 mars 2024, p. 12-13, traduction partielle d'un article paru le dans The Independent.