Il est nommé membre de l'Institut d'Égypte le , dans la section de physique.
Il est chargé de la direction de la monnaie du Caire, du nivellement de la vallée du Nil dans la province de Syout, et de l'exploration du désert entre le Nil et la mer Rouge.
Il se familiarise avec la langue arabe.
Les membres de la Commission des sciences et des arts ayant décidé de faire des reproductions de la pierre de Rosette, Jean-Joseph Marcel, Nicolas-Jacques Conté et Adrien Raffeneau-Delile, réalisent des fac-similés selon trois procédés d’imprimerie différents. Jean-Joseph Marcel invente l'autographie, qui consiste à enduire d'encre la pierre et d'appliquer soigneusement du papier pour que l'encre ne pénètre pas les caractères gravés, qui apparaissent ainsi en blanc sur fond noir et à l'envers sur le papier. Nicolas-Jacques Conté utilise une méthode inverse, la chalcographie, par laquelle ce sont les creux qui retiennent l'encre. Le texte imprimé apparait donc en noir, sur fond blanc, toujours à l'envers. Adrien Raffeneau-Delile prend l'empreinte de la pierre de Rosette en effectuant un moulage à base de soufre[4]. Les épreuves de chaque procédé sont remises au général Dugua qui, au printemps 1800, les dépose à l'Institut de France. C’est la copie d'Adrien Raffeneau-Delile qui sera publiée dans l’ouvrage collectif des savants, la Description de l'Égypte.
De retour en France en 1802, il participe avec son frère à la rédaction de la Description de l'Égypte. Sa reconnaissance de l'Égypte entre le Nil et la mer Rouge se trouve dans le volume II - « État Moderne »[5].
En 1803, il est envoyé à Ostende pour des travaux de génie sur le port. Il dessine les plans du bassin de retenue et de l'écluse de chasse qui sont approuvés par l'Empereur en août 1804 lors d'une visite d'inspection[6]. Il assainit la ville en asséchant les marais environnants, ainsi que ceux autour de Nieuport et Slijkens(nl). le , il est nommé ingénieur en chef à Bruges où il met au point le plan d'un pont tournant à deux volées, soutenues par leurs extrémités par des contre-fiches à mouvement conique[7]. Il doit cependant quitter Bruges en 1814 à la suite de la défaite de Napoléon avant la mise en exécution de ce pont.
En 1814, il dirige des travaux de dessèchement des marais de Rochefort-sur-Mer et de la vallée de la Boutonne. En 1816, il ouvre des routes à travers les montagnes de l'Aveyron, jusqu'alors dépourvues de grandes voies de communication[2]. Dans le même département, il dirige la construction du pont Lerouge à Millau au-dessus du Tarn entre 1818 et 1821[8],[9].
Il est ensuite envoyé dans le Pas-de-Calais pour y améliorer la production du sucre de betterave[5]. Il devient un des principaux industriels d'Arras[10] en créant d'abord une ferme pour la culture de la betterave en 1820 à Louez-lès-Duisans puis y adjoint une sucrerie en 1825[11] pour lesquelles il s'associe avec une famille de notables locaux[12].
En 1835, il met au point un projet de canal entre Arras et Boulogne-sur-Mer afin de mettre en valeur le centre du Pas-de-Calais et unifier le département mais le projet n'aboutit pas[13].
Il travaille également dans le port de Calais, où une écluse porte son nom[14].
Il meurt en 1843. Son fils, Adrien-François-Auguste (1816-1870[15]), reprend sa manufacture de sucre.
↑Danièle Clermontel & Jean-Claude Clermontel, Chronologie scientifique, technologique et économique de la France, Éditions Publibook, 2009, 411 pages, p. 143
↑Romain Costa, « Pierre de Rosette : un moulage original redécouvert à Montpellier », Archéologia, no 483, 2010, p. 40.
↑ a et bBiographie universelle et portative des contemporains, tome 5, Chez l'éditeur, Paris, 1836, p. 629
↑Robert de Beaucourt de Noortvelde, Biographie ostendaise : extraits de la biographie nationale avec quelques annotations, Imprimeur Swertvagher, Ostende, 1900, p. XVII.
↑M. Nehou, « no 93 Notice nécrologique sur M. Raffeneau de Lile », dans Annales des ponts et chaussées, 2e série, 1er trimestre 1844, Paris, 1844, p. 5 [lire en ligne]
↑Notice « Pont Lerouge », Patrimoine Midi-Pyrenées, [lire en ligne]
↑Jules Artières, Millau à travers les siècles, Imprimerie Artières et Maury, Millau, 1943, Réédition Laffitte reprints, Marseille, 1996, 408 pages, p. 335.
↑J. Perdiel, La bourgeoisie d'Arras sous la Monarchie de Juillet, Faculté des Lettres, Université de Lille, 1958, 156 pages, p. 59-60
↑Mémoires publiés par la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, 1904, p. 44
↑Gilles Postel-Vinay, La terre et l'argent : l'agriculture et le crédit en France du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, Albin Michel, Paris, 1998, 462 pages, p. 252
↑Yves-Marie Hilaire, Une Chrétienté au XIXe siècle ?, Presses Univ. Septentrion, 1977, 1017 pages, p. 39
↑ M. Nehou, « no 93 Notice nécrologique sur M. Raffeneau de Lile », dans Annales des ponts et chaussées, 2e série, 1er trimestre 1844, Paris, 1844, p. 8.
Journal et souvenirs sur l'expédition d'Égypte, mis en ordre et publiés par le baron Marc de Villiers du Terrage, Paris, E. Plon, Nourrit, 1899 ;
L'expédition d'Égypte 1798-1801, Journal et souvenirs d'un jeune savant, Paris, Cosmopole, 2001 et 2003, p. 378.
« La réalisation du plan Raffeneau de Lisle » et « Du canal à la mer, le projet Raffeneau de Lisle », in Christian Borde, Calais et la mer (1814-1914), éd. Septentrion, 1997
Biographie universelle et portative des contemporains, tome 5, Chez l'éditeur, Paris, 1836, p. 629 [lire en ligne]
Ernest Lebeau, « Notice sur M. Raffeneau de Lile» dans Mémoires de la Société d'Agriculture, du Commerce, Sciences et Arts de Calais, années 1841-42-43, Imprimerie de D. Le Roy, Calais, 1844, p. 257-272 [lire en ligne]
Nehou, « no 93 Notice nécrologique sur M. Raffeneau de Lile », dans Annales des ponts et chaussées, 2e série, 1er trimestre 1844, Paris, 1844, p. 5 [lire en ligne]
Liens externes
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :