Né d'un père boulanger et d'une mère qui meurt à sa naissance, il émigre en 1861 à l'âge de 26 ans à New York[5] et y monte sa première société en 1864 dans le quartier de Chatham. Puis il fonde en 1865 le Cercle français de l'Harmonie[6],[7],[8],[9], un club d'affaires incontournable pour la relation franco-américaine, qu'il préside durant dix ans [10]. Ce cercle finance entre autres le socle de la statue du marquis de La Fayette à Union Square en 1876, il est également chargé de l'accueil de la délégation française aux cérémonies d'inauguration de la statue de la Liberté en 1886[11].
La réalisation de cette statue prenant du retard, en 1875 Salmon transporte à ses frais de Paris à New York une autre statue de Bartholdi, celle de Lafayette[12],[13],[14],[15]. Elle est inaugurée en 1876, l'année du centenaire des États-Unis, et donne ainsi sa légitimité à Bartholdi en terre américaine[16], sauvant en même temps la France de l'humiliation. Adolphe Salmon est alors sollicité par Édouard Lefebvre de Laboulaye, initiateur de la statue de la Liberté, pour monter à New York un comité de financement à l'instar de celui qui existe à Paris[17],[4].
En , lors d'un voyage en France, la fiancée américaine d'Adolphe Salmon, Sarah Coblenzer (New York, 1844 - Paris, 1904), pose pour Bartholdi qui est en train de composer le visage de la statue de la Liberté[18],[19],[20],[21],[22]. Le sculpteur projette certainement sa propre vision mais la ressemblance avec les traits néo-classiques de Sarah est indéniable[23].
Naturalisé américain en 1875[24], Adolphe Salmon participe à de nombreuses expositions internationales où il parfois nommé membre du jury[25],[26]. Il est sollicité par de nombreux industriels européens pour les représenter aux États-Unis et par des sociétés américaines pour les faire connaître en Europe. Il agit de même avec les œuvres de Bartholdi, soutenant financièrement les projets du sculpteur. Ainsi est-il l'un des principaux financeurs de la statue de la Liberté de Paris en 1885[27].
Une série de lettres de Bartholdi à Salmon et autres documents font état du rôle permanent de Salmon dans les intérêts de Bartholdi à l'étranger comme en France[4],[28],[29]. L'installation des Salmon à Paris permet aux deux familles de se fréquenter régulièrement. Bartholdi est le témoin de mariage de l'une des filles de Sarah, née d'un premier mariage[30].
En 1897, Salmon fait acheter la réplique du groupe Washington et Lafayette de Bartholdi (dont l'original est à Paris) par Charles B. Rouss, un marchand américain[31]. Rouss en fait don à la Ville de New York ; elle est implantée en 1900 au Lafayette Square. Ainsi, Salmon a-t-il pris part aux trois statues de Bartholdi à New York.
Adolphe Salmon meurt le d'un choc septique dû à une infection à la lèvre. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris dans la même allée qu'Auguste Bartholdi.
Notes et références
↑Lettres de Carter Harrison, maire de Chicago, 15 et 19 septembre 1893, Washington and Lafayette Sculpture Collection, Missouri History Museum Archives, St.Louis
↑Régis Hueber, Auguste Bartholdi et l'exposition universelle de Philadelphie 1876, édition Ville de Colmar, Musée Bartholdi
↑Exposition « La Liberté de la Seine à New York », Hôtel du Département de la Seine-Maritime, juillet-août 2018
↑ ab et cNathalie Salmon, Lady Liberty I love you, éditions De Rameau 2013
↑Passenger Lists of Vessels Arriving at New York, New York, 1820-1897. Microfilm Publication. Records of the U.S. Customs Service, Record Group 36. National Archives at Washington, D.C.
↑National Archives and Records Administration ; Washington, DC; ARC Title : Index to Petitions for Naturalizations Filed in Federal, State, and Local Courts in New York City, 1792-1906; NAI Number: 5700802; Record Group Title: Records of District Courts of the United States, 1685-2009; Record Group Number: RG 21