Adolphe Gérard a cumulé 36 ans de mandats consécutifs comme bourgmestre pour la commune d’Ocquier durant 30 ans (1947 à 1977) avant d’assurer, à la suite de la fusion des communes, le premier mandat de bourgmestre (1977-1983) de la nouvelle entité de Clavier.
Son étiquette politique fut toujours « Intérêts communaux » (IC) qui, en Belgique, est attribuée à des listes politiques communales, indépendantes des partis politiques.
Longévité remarquable en tant que bourgmestre qui s’inscrit dans une tradition mayorale de père en fils. Une succession qui commence en 1798, année où son arrière-grand-père fut nommé maire d’Ocquier sous le régime napoléonien jusqu’à sa mort en 1841. Son fils Adolphe Gérard présida alors aux destinées de la commune jusqu’à son décès en 1900. Ce fut à nouveau son fils Maurice Gérard qui le remplaça. D’abord comme premier échevin avant de ceindre l’écharpe symbolique jusqu’à sa mort en juillet 1946[1].
Gilbert Mottard, ancien gouverneur de la Province de Liège, raconte une anecdote à propos de cette tradition familiale : « Lors du 25e anniversaire du règne de Baudouin en 1976, nous avons reçu tous les bourgmestres de la province au Palais de Princes Evêque. Il y avait là un maïeur qui avait 35 ans de fonction [Adolphe Gérard]. Il a dit au Roi que son père et son grand-père avaient été bourgmestre avant lui. Comme j’aimais bien le taquiner, je lui ai fait remarquer qu’il n’avait aucun mérite et à la surprise générale, le Roi a dit : “C’est exactement comme moi !” »[2].
Un pionnier de la cause environnementale
En tant que bourgmestre d’Ocquier, il fit œuvre de pionnier, car, alors que la cause de l’environnement n’en était qu’à son balbutiement en Belgique, il s’était fixé comme tâche permanente la préservation du cachet rural et l’embellissement de sa commune. Il s’engagea très tôt dans une action de protection et de mise en valeur intelligente du patrimoine naturel, architectural et historique de son village typique du Condroz traditionnel[3],[4]. Devenu bourgmestre de Clavier en 1977, Adolphe Gérard étendit à la nouvelle entité ses initiatives en matières environnementales.
Cette action fut soutenue par la Fondation Roi Baudouin lorsque Clavier fut retenue comme la zone représentative pour la Wallonie d’une grande étude sur l’aménagement et le développement rural[5].
Visite royale
Le point d’orgue de sa carrière fut sans nul doute la visite que lui firent à Clavier en juillet 1981 leurs Majestés le Roi Baudouin et la Reine Fabiola[6].
Le quotidien d’une commune rurale
Parmi les actions quotidiennes qui marquèrent son mayorat, on peut citer :
Son soutien aux associations patriotiques d’après-guerre
la distribution de l’eau alimentaire
l’éclairage public qui respecte le caractère architectural d’Ocquier
l’expansion de la zone industrielle
la création en 1959 d’une piscine communale publique de plein air
le développement des infrastructures sportives
la gestion remarquable du patrimoine forestier[7],[8]
Une famille d’écrivains
Les Gérard sont les cousins d’illustres écrivains régionaux[9].
Les frères Lurkin nés à Vervoz où leur père était régisseur du domaine du comte de Tornaco.
Abel Lurkin (1891-1963) était journaliste, romancier et conteur. Dans l’une de ses œuvres parmi les plus connues, « Mœurs des Condruses », il se révèle témoin vivant des contes et des comptines qui firent le Condroz sensible de l’entre-deux-guerres.
Jean Lurkin (1896-1968) a dédié l’essentiel de son œuvre à la chasse et au tir.
George Garnir (1868-1939) était également le cousin d’Adolphe Gérard. Considéré comme « un conteur wallon authentique », il est le plus souvent identifié comme l’un des trois fondateurs de l’hebdomadaire Pourquoi pas ?
À l’initiative d’Adolphe Gérard et des frères Lurkin, un Banc à la mémoire de George Garnir est dressé à Ocquier à quelques encablures de la maison familiale des Gérard. Dessiné par l’architecte François Malfait, il fut inauguré le [10].