L'Addanc est une créature monstrueuse sanguinaire, drôle et maléfique[1] de la mythologiegalloise[2] qui apparaît également dans le folklore celtique et britannique. Sa description varie ; il est décrit alternativement comme ressemblant à un dragon[3], à un crocodile, à un castor[4] ou à un nain[5], et on dit parfois qu'il s'agit d'un démon[5]. Le lac où il est censé vivre diffère aussi selon les versions ; il peut habiter Llyn Llion[6], Llyn Barfog[7], près de Brynberian Bridge ou dans Llyn yr Afanc, un lac de Betws-y-Coed qui a été nommé ainsi à cause de la créature.
Origine, apparence et mœurs
L'addanc était une créature monstrueuse qui, comme beaucoup de monstres lacustres, faisait sa proie de toute personne assez imprudente pour nager ou tomber dans son lac. Selon une légende rapportée par le fameux Iolo Morganwg (et probablement inventée par lui-même[8]), il causa, entre autres méfaits, une inondation massive qui noya finalement tous les habitants de Grande-Bretagne sauf deux personnes, Dwyfan et Dwyfach, dont les habitants des îles Britanniques descendent[9].
D'après un autre mythe, rapporté également par Iolo Morganwg, les hongres de Hu Gadarn tirèrent l'addanc hors du lac ; une fois qu'il fut hors de l'eau, il fut privé de ses pouvoirs et on put le tuer, ce qui eut pour effet de mettre fin à la série d'inondations qu'il déclenchait[10]. Dans cette version, le monstre habite Llyn Lion. Selon une autre légende, il devint sans défense à cause d'une jeune fille qui l'avait laissé dormir sur ses genoux[11]; pendant qu'il dormait, les compagnons de la jeune fille l'enchaînèrent. La créature se réveilla et devint furieuse ; elle blessa la jeune fille. Il fut finalement éloigné du lac ou tué par Peredur (l'équivalent pré-arthurien de Perceval ou Parzifal).
Selon Édouard Brasey, ce dernier fut aidé en cela par la fée qui régnait sur le peuple de Cristinobyl. Cette dernière lui avait remis une pierre d'invisibilité grâce à laquelle il put décapiter l'addanc sans craindre qu'il le remarque, contrairement aux autres héros qui s'étaient vainement attaqués à la créature et étaient tous tombés au combat. Ces derniers poursuivaient leur quête indéfiniment, ressuscitant après chaque combat dans le Chaudron du Roi des Souffrances[12].
Quelques légendes anglaises postérieures attribuent sa mort au Roi Arthur ou à Perceval. Il y a près de Llyn Barfog, au Pays de Galles, une empreinte de sabot profondément ancrée dans le rocher "Carn March Arthur" ("La roche du cheval d'Arthur"), ou "The Stone of Arthur's Horse" ("Le rocher du cheval d'Arthur"), qui est censée avoir été faite par la monture du roi Arthur, Llamrai, quand elle tirait l'addanc hors du lac[13].
Références littéraires
Dans The Dark Is Rising de Susan Cooper, un afanc habitant Llyn Barfog est chassé par un descendant du roi Arthur
Dans The Scar de China Miéville, un énorme avanc est enchaîné pour tirer la ville d'Armada à travers les océans. Une veine de l'avanc de "The Scar" est censée mesurer vingt pieds.
Dans Song of Albion de Stephen Lawhead, on parle brièvement d'un afanc qui habite une baie de Tir Aflan (le "Foul Land") d'Autremonde. Deux navires de guerriers sont finalement en mesure de le tuer en le perforant avec
Orthographe
L'orthographe correcte de ce nom en gallois moderne dépend des sources. En gallois médiéval, on utilise avanc et affanc pour le cas de Llyn Barfog. En gallois moderne, ce mot signifie aussi "castor". La forme avanc/afanc est aussi utilisée dans le Red Book of Hergest et beaucoup d'autres sources médiévales. Dans la version médiévale de l'histoire de Peredur, dans le White Book of Rhydderch, la créature de la grotte est appelée addanc. Afanc est donc l'orthographe la plus commune[14].
Sources
↑Jean Markale, Prodiges et secrets du Moyen-Âge, Lattès, (lire en ligne)