Née dans un logement de la rue Sebastiãou Lacerda, dans le quartier Laranjeiras, Adalgisa Nery est la fille de l'avocat Gualter Ferreira, originaire de Mato Grosso, et de Rose Annule, d'origine portugaise. Sensible et imaginative, elle est orpheline de sa mère à huit ans.
Le remariage de son père, lui fait vivre des moments difficiles, Adalgisa Nery ne s'adaptant pas au tempérament de la belle-mère. Elle devient interne dans un collège de religieuses. Elle est finalement expulsée de cette école[3].
À quinze ans, Adalgisa tombe amoureux du peintre Ismael Nery (un des précurseurs du Modernisme brésilien), avec qui elle se marie à seize ans. Leur union dure douze ans, jusqu'au décès du peintre, en 1934. Adalgisa Nery plonge pendant cette période dans une vie agitée, et découvre le milieu intellectuel grâce aux fréquentes réunions à son domicile. Elle fait ainsi la connaissance d'un cercle d'artistes et d'écrivains comme Manuel Bandeira, Jorge de Lima, Murilo Mendes. Un séjour de deux ans en Europe avec son mari lui permet également de lier amitié avec, entre autres, Marc Chagall et le compositeur brésilien Heitor Villa-Loups. Mais la vie de Adalgisa Nery est marquée également par la relation conflictuelle, et quelquefois violente, avec son mari. Elle donne naissance à sept fils, mais seuls l'aîné, Ivan, et le plus jeune, Emmanuel, survivent. Tous les autres meurent en bas âge[4].
En 1959, Adalgisa Nery publie un roman autobiographique, A Imaginária. En usant comme alter ego du personnage de Bérénice, elle décrit comment la fascination qu'elle ressentait initialement pour son mari s'est transformée progressivement en un véritable sentiment de terreur, par la violence de sa vie quotidienne[3].
En 1940, Adalgisa Nery se remarie avec le journaliste et avocat Lourival Fontes, qui est aussi le directeur du Département de Presse et de Propagande (DIP), créé par Getúlio Vargas en 1939, pour diffuser l'idéologie autoritaire de l'Estado Novo[4].
Désargentée et désemparée, Adalgisa est hébergée entre 1974 et 1975 dans une maison du journaliste de radio et télévision Flávio Cavalcanti, à Petrópolis, où elle vit pratiquement comme une recluse. Revenant sur son désamour pour la littérature, elle écrit à nouveau, et publie deux livres de poésie, deux autres de nouvelles, des articles et un roman, Neblina (brume). Le roman est dédié à Flávio Cavalcanti, pour l'aide qu'il lui apporte dans cette période et bien que celui-ci se mette par ailleurs au service de la dictature. Entre le «politiquement correct» et la loyauté à un ami, Adalgisa Nery choisit l'affection.
En 1975, son fils le plus jeune, Emmanuel, l'accueille chez lui. En mai1976, elle décide, de sa seule volonté, de s'installer dans une maison de repos pour le troisième âge, à Jacarepaguá. Un an plus tard, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral et reste aphasique et hemiplégique. Trois ans plus tard, elle meurt, à soixante-quatorze ans.
A mulher ausente (La femme absente), poèmes. Ed. Livraria Jose Olympio, 151 p. , 1940
Og, Contes. Ed. J. Olympio, 133 p., 1943.
Ar do deserto (L'air du désert), poèmes. Ed. J. Olympio, 84 p., 1943
Cantos da Angústia (Chants d'angoisse), poèmes. Ed. J. Olympio, 143 p. , 1948
As Fronteiras da Quarta Dimensão (Les frontières de la quatrième dimension), poèmes. Ed. Livraria J. Olympio, 133 p., 1952
Brasileiros contra o Brasil. Volume 1 d'Antología nacionalista / o Movimento Nacionalista Brasileiro Brasileiro. Avec gabriel de Resende Passos. Ed. Lueur, 303 p., 1958
A Imaginária, roman. Ed. J. Olympio, 209 p., 1959
'Sopram os ventos da liberdade. Volume 2 de l'Antología nacionalista / o Movimento Nacionalista Brasileiro. Avec oswaldo Almeida Costa. Ed. Lueur, 319 p., 1959