L'accident nucléaire de Three Mile Island est un accident survenu le dans la centrale nucléaire de Three Mile Island (3,3 km2). Cette centrale nucléaire est située sur une île de la rivière Susquehanna, près de Harrisburg, dans l'État de Pennsylvanie aux États-Unis. À la suite d'une chaîne d'événements, le cœur du réacteur no 2 de la centrale nucléaire (« TMI-2 ») fond en partie, entraînant le relâchement dans l'environnement d'une faible quantité de radioactivité[1].
Une vanne de décharge du pressuriseur est restée bloquée en position ouverte provoquant la perte d’étanchéité du circuit d’eau primaire (deuxième barrière de protection). À la suite d’actions inadaptées, le refroidissement du cœur n’a plus été assuré, ce qui a entraîné la fusion d’une partie du combustible, c’est-à-dire la perte de la première barrière de protection. L’enceinte de confinement, troisième barrière, a joué son rôle pour limiter les rejets radioactifs.
Quand six ans plus tard, il a été possible de pénétrer dans l’enceinte, une caméra introduite dans la cuve a montré qu’une partie significative du combustible avait fondu mais qu’il n’avait pas traversé la cuve, le corium s’étant stratifié en fond de cuve sans provoquer d’explosion de vapeur[2],[3].
Premières minutes de l'accident
L'accident a commencé par la défaillance des pompes principales d'alimentation en eau du circuit secondaire vers 4 h du matin (t = 0) le [4], ce qui provoqua l’arrêt automatique du groupe turboalternateur, l'arrêt du réacteur par chute des barres de commande et le démarrage de l'alimentation de secours des générateurs de vapeur pour évacuer la puissance résiduelle. Cependant, les vannes de l'alimentation de secours des générateurs de vapeur étaient en position fermée à la suite de la réalisation d'un essai réglementaire effectué précédemment (les vannes ont été ouvertes manuellement huit minutes plus tard). Ceci modifia les conditions thermodynamiques dans le générateur de vapeur, en diminuant sa capacité à refroidir le réacteur nucléaire, provoquant une augmentation de la pression du circuit primaire. Afin d'écréter cette pression, la soupape de décharge du pressuriseur[a] s'ouvrit automatiquement (t = 3 s)[4]. Cette soupape aurait dû ensuite se fermer dès la pression redescendue, mais malgré l’ordre automatique de fermeture, elle est restée ouverte. Facteur aggravant, les voyants en salle de commande montraient la soupape en position fermée, mais en fait le voyant indiquait que l'ordre de fermeture avait été donné, mais pas que la vanne était fermée[4]. Par conséquent, la pression continua de diminuer dans le circuit primaire qui se vidait par cette soupape restée ouverte (perte de la seconde barrière de confinement).
La baisse de pression dans le circuit primaire entraîna le démarrage automatique du circuit d'injection de sécurité (t = 2 min 1 s), chargé d'amener de l'eau dans le circuit primaire[4]. Cependant, en même temps que la pression baissait, des « vides » (de la vapeur d’eau en fait) se formaient dans la cuve et dans le circuit primaire. Ces vides générèrent des mouvements d’eau complexes qui, paradoxalement, remplirent le pressuriseur en eau, celui-ci se trouvant à ce moment plus froid que la cuve du fait :
de la décharge en vapeur des soupapes primaires qui avait refroidi le pressuriseur par évaporation de l'eau contenue ;
de la chaleur résiduelle du cœur qui faisait monter la température de l'eau présente dans la cuve.
Du fait de cet écart de température, le positionnement en point haut du pressuriseur n'a pas empêché son remplissage en eau (par passage sous vide de la même manière qu'un « abreuvoir à oiseaux »).
L’opérateur, ayant l'information que le pressuriseur était plein, en conclut par erreur que tout le circuit primaire l’était également et arrêta manuellement le circuit d’injection de sécurité (t = 4 min 38 s). Peu de temps après, l’eau commença à bouillir à la sortie du cœur (t = 5 min 30 s).
Parallèlement, un autre problème était diagnostiqué par les opérateurs :
le système de secours de refroidissement en eau des générateurs de vapeur avait été testé 42 heures avant l'accident. Lors de ce test, une vanne avait été fermée, et devait être rouverte à la fin du test. Mais cette fois, à la suite d'une négligence humaine, la vanne ne fut pas rouverte, et empêcha ainsi le système de refroidissement de secours de fonctionner[4]. L'anomalie fut finalement découverte et la vanne fut ouverte manuellement (t = 8 min 18 s)[4], ce qui permit au système de secours de fonctionner correctement, de refroidir les générateurs de vapeur, et par conséquent le circuit primaire ;
Le mélange de vapeur et d’eau qui s’échappait de la soupape du pressuriseur était dirigé vers un réservoir de décharge. Or, au bout d’un certain temps (t = 14 min 48 s), ce réservoir fut rempli, ce qui entraîna la rupture des disques de décharge prévus pour cette situation. À partir de cet instant, le circuit primaire se vidait directement dans l’enceinte de confinement (troisième et dernière barrière de confinement de la radioactivité)[4].
Durant les heures suivantes
En salle de commande les opérateurs étaient dépassés par le flux d'alarmes et n'étaient pas en mesure de comprendre exactement ce qui se passait (situation très complexe, stress, pression, trop de monde en salle de commande, etc.). Des voyants reflétaient l'action demandée et non l'état de l'équipement commandé, or les procédures liées aux « événements » nécessitaient la compréhension de la situation[5].
Après plus d’une heure de lente augmentation de la température et de vidange du circuit primaire, les pompes du circuit primaire commencèrent à vibrer parce qu'elles pompaient plus de vapeur que d’eau. Elles furent alors arrêtées (t = 1 h 13 pour la première, t = 1 h 40 pour la seconde), car selon les lois de la physique, la convection naturelle permettrait à l'eau de continuer à circuler par thermosiphon. Cependant, la convection naturelle fut bloquée par l’hydrogène déjà piégé dans les générateurs de vapeur, la chaleur n’était donc pas évacuée par les générateurs de vapeur et l’évaporation de l’eau du circuit primaire s’accéléra encore. À cet instant, le haut du cœur commença à être découvert[4]. La température élevée ( >1 200 °C ) favorisa la réaction entre la vapeur et le revêtement en zirconium du combustible, qui forma de l'hydrogène en dégradant fortement la gaine du combustible jusqu'au relâchement d’éléments radioactifs dans le circuit primaire (perte de la première barrière de confinement).
Une vanne d’isolement située en aval de la soupape du pressuriseur fut fermée, ce qui arrêta la vidange du circuit primaire (t = 2 h 22). Ensuite, les opérateurs décidèrent également de démarrer une pompe du circuit primaire (t = 2 h 54) alors qu’il ne devait rester environ qu’un mètre d’eau dans le cœur (contre plus de quatre en situation normale) : le mouvement de brassage dégrada fortement les éléments combustibles, en grande partie émergés et extrêmement chauds (voire déjà partiellement fondus).
La pompe fut finalement arrêtée (t = 3 h 12), et les opérateurs décidèrent de rouvrir 5 minutes la vanne d’isolement qui fermait la soupape du pressuriseur. Le circuit primaire recommença à se vider dans l’enceinte, mais cette fois-ci avec de l’eau très fortement contaminée à la suite de la dégradation des éléments combustibles, ce qui déclencha les alarmes d’irradiation[4]. Comprenant alors que le cœur avait été fortement dégradé et que le circuit manquait donc sûrement d’eau, les opérateurs remirent en service l’injection de sécurité (t = 3 h 20), et purent ainsi remettre sous eau le cœur, en partie fondu[4]. En faisant cela, ils prenaient le risque de générer une explosion de vapeur ou de provoquer la rupture de la cuve à cause du choc thermique, mais la cuve tint bon et la remise sous eau du cœur (t = 3 h 45), stabilisa la situation.
Le circuit d’injection de sécurité envoyant de l’eau à très haute pression dans le circuit primaire, il fallut, dans les heures qui suivirent (entre t = 5 h et t = 9 h), ouvrir et fermer successivement la vanne d’isolement afin de maintenir une pression acceptable (ce qui était le rôle de la soupape défaillante normalement). Ceci amena encore à relâcher des centaines de mètres cubes d’eau contaminée dans l’enceinte de confinement.
Dernier événement majeur (t = 9 h 50) : l’hydrogène, généré par la réaction entre la vapeur d’eau et le zirconium de la gaine des crayons de combustible puis relâché dans l’enceinte de confinement, explosa, mais sans faire de dégâts particuliers (le seul indice de cet événement fut la détection d’un pic de pression dans l’enceinte de confinement)[4].
Pendant les heures qui suivirent, les opérateurs tâchèrent de remplir le circuit primaire en eau, ce qui fut difficile puisque de grandes quantités d’hydrogène étaient piégées dans les points hauts des générateurs de vapeur. La situation se stabilisa, et les pompes du circuit primaire furent remises en service (t = 15 h 49). L’état du réacteur était très dégradé, mais permettait néanmoins de refroidir le combustible.
Pendant les jours qui suivirent
Deux jours plus tard, la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (NRC) annonce qu'une fusion du cœur du réacteur nucléaire est possible. « Par mesure de précaution, le gouverneur de l'État de la Pennsylvanie fait évacuer les enfants d'âge préscolaire et les femmes enceintes à huit kilomètres de la centrale pour éviter qu'ils soient incommodés par l'échappement de gaz radioactifs »[6]. Plus de 200 000 personnes ont fui la région[7]. Deux jours après l'accident, 90 % des résidents de la municipalité de Goldsboro (Pennsylvanie), située à moins de deux kilomètres de la centrale, sont partis[8].
Le journaliste québécois Jean-Claude Leclerc est frappé que les « autorités publiques aient dû improviser des évacuations massives de population »[9].
Bien qu'endommagée, la cuve n'a pas été percée et la partie fondue du cœur est restée contenue dans la cuve ; de même, malgré des déformations importantes et fusions partielles, les cuves internes n'ont pas été détruites.
Malgré la gravité extrême de l’accident, en dépit de cet enchaînement de défaillances mécaniques, d’erreurs humaines et de défauts de conception, l’enceinte de confinement est restée intègre ; le relâchement de produits radioactifs dans l’environnement est ainsi resté faible. Il est cependant difficile de trouver des chiffres fiables pour le quantifier (car ils n'ont pu être mesurés sur le moment).
Par ailleurs, cet accident amena les exploitants de centrales de conception similaire à de profondes réflexions (notamment EDF en France, même si ses centrales présentent quelques différences). L'accident de Three Mile Island (TMI) a été très instructif et a permis de faire avancer la sûreté, en particulier de souligner l'importance de la « conduite par état »[4]. En effet, les opérateurs de TMI disposaient de procédures à appliquer en fonction de tel ou tel incident (on parle de « procédures événementielles »). On a vu qu’en situation réelle, ils n’ont pas pu faire un diagnostic et que cela a en fait aggravé la situation (arrêt de l’injection de sécurité, redémarrage des pompes primaires avec un cœur émergé, etc.). Toutes les procédures de conduite accidentelle ont donc été revues avec une approche totalement nouvelle : ne plus demander aux opérateurs de comprendre ce qui se passe (car il y a de très grandes probabilités pour qu’ils se trompent, aussi compétents soient-ils), mais leur donner des actions à faire en fonction des paramètres dont ils disposent : pression, température, niveaux d’eau, taux de radioactivité ou autres. C’est ce qui s’appelle « l’approche par état », qui est aujourd’hui utilisée dans de très nombreuses centrales nucléaires de par le monde. Il a aussi été décidé d'assurer une « redondance humaine » des opérateurs par un ingénieur de sûreté ayant pour mission d’assurer une vérification indépendante de la pertinence de la stratégie de conduite mise en œuvre.
le cœur endommagé a été entièrement retiré de la cuve, y compris les parties fondues au cours de l'accident ;
l'enceinte de confinement a également été nettoyée ;
la centrale est dans l'attente d'une décision sur son devenir qui pourrait éventuellement être un démantèlement complet, rendant l'emprise actuelle utilisable.
L’accident est intégré dans les programmes de formation nucléaire de la NRC : dans une longue étude présentée en 2007 (TMI-2 : A Textbook in Severe Accident Management R. E. Henry), on peut lire dans le document de formation de l’USNRC présenté en fin de l’étude la chronologie détaillée de l'accident[2], notamment :
de l'iode radioactif était détectable 18 minutes après le début de l'accident,
le générateur électrique diesel d'urgence s'est arrêté au bout de 30 minutes,
le combustible du réacteur a commencé à fondre en 2 h 50,
au bout de 5 h 0 min le dôme intérieur du réacteur atteint 6 000 Rems/h (soit 60 Sieverts)
au bout de 6 h 10, la salle de commande est contaminée et le port de masques de protection respiratoire pose des problèmes de communication par téléphone.
Three Mile Island a conduit les États-Unis à abandonner la construction de nouvelles centrales, à la suite d’une décision prise par le président Jimmy Carter[11]. Un chantier de centrale est abandonné en 1981 sur le site nucléaire de Phipps Bend.
Jusqu'en 1989, les procédures qui avaient été utilisées pour la conduite en situation incidentelle et accidentelle étaient fondées sur une approche de type « évènementiel ». Cette approche consiste, pour des évènements initiateurs conventionnellement sélectionnés, à définir par avance les actions de conduite nécessaires au maintien des fonctions de sûreté (sous-criticité, évacuation de la puissance, confinement des matières radioactives). À partir d'un diagnostic initial unique, les opérateurs sont donc amenés à engager une stratégie de conduite prédéterminée. L'accident qui a affecté le la centrale de Three Mile Island (TMI) a mis en évidence les limites de la conduite évènementielle. Celle-ci ne permet en effet pas de gérer les situations où se trouvent cumulées, en plus de l'évènement initiateur, des défaillances humaines ou matérielles. EDF a de ce fait décidé d’abandonner progressivement l’approche « évènementielle » pour passer à une approche nouvelle, dite « par états » (APE). Cette dernière consiste à adapter la conduite de l’installation à l’état réel de la chaudière. L’état de la chaudière est défini à partir de six « fonctions d’état » qui recouvrent les trois fonctions de sûreté susmentionnées. La conduite APE a ensuite pour objectif de restaurer la ou les fonctions d’état dégradées, selon une grille de conduite qui définit les priorités[12].
Plusieurs rapports scientifiques concluent que cet accident n'a provoqué ni décès, ni blessures ou effets néfastes sur la santé :
le rapport de l'université Columbia publié en 1990 affirme que, statistiquement, la très faible augmentation de la détection des cas de cancer ne semble pas avoir été causée par les émissions radioactives de la centrale lors de l'accident ; il s'agit plus probablement, de la conséquence d'une meilleure détection des cas de cancer grâce au renforcement du contrôle médical de la population locale après l'accident[13] ;
en 2008, le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants affirme que l'exposition du public a été négligeable. En effet, en dépit de la grande quantité de produits de fission relâchés lors de la fusion du cœur, la majorité de ces produits a été retenue dans l'eau utilisée pour refroidir le réacteur, mais 370 PBq de gaz rares (principalement Xe133) et 550 GBq d'iode 131 ont été rejetés à l'atmosphère[14] ;
pour l'American Nuclear Society, reprenant des chiffres souvent cités, l'irradiation moyenne de la population vivant dans un rayon de 10 milles de la centrale (16 km) a été de 80 micro-Sieverts, et personne n'a été exposé à plus de 1 millisievert, soit le tiers de la dose reçue en moyenne par an aux États-Unis du fait de l'irradiation naturelle[15],[16] ;
une réestimation des doses reçues, conduite en 1990, conclut à une exposition un peu supérieure, où quelques milliers de personnes ont pu recevoir une dose de l'ordre de cette irradiation naturelle[17] ;
une analyse de 23 ans de données (de 1985 à 2008) par retrospective cross-sectional study (analyse transversale) du Pennsylvania Cancer Registry de 2012 ne montre pas, statistiquement, d'influence significative sur les cancers thyroïdiens avancés ni avec l'accident de centrale, ni même avec la proximité de la centrale. L'analyse montre une hausse de cancers thyroïdiens papillaires, une moindre agressivité générale des cancers et une détection plus précoce pour la population locale que dans le reste de la Pennsylvanie. Bien que des études aient montré qu'un lien existait entre l'exposition à des doses faibles de radiation et une hausse de l'incidence des cancers de la thyroïde chez les enfants, la cohorte étudiée ici ne permet pas de confirmer cette hypothèse[18].
D'autres rapports affirment des incidences sur la santé publique, sans qu'on sache si elles sont réelles ou du fait d'un biais (une plus grande surveillance entraîne la détection de cas qui autrement seraient passés inaperçus) :
une étude de l'université de Caroline du Nord publiée en 1997 (étude contradictoire du rapport de l'université Columbia de 1990[réf. nécessaire][19],[20]) a diagnostiqué une augmentation de cancers du poumon et de leucémies pour les personnes s'étant trouvées sous le panache des rejets de la centrale pendant l'accident[21] ;
une autre étude réalisée par Steven Wing de l'université de Caroline du Nord a constaté que les taux de cancer du poumon et de leucémie ont été de 2 à 10 fois plus élevés dans les zones que les masses d'air ont traversé après être passées au-dessus de TMI que dans les autres zones[réf. nécessaire][22] ;
une autre analyse récente du Pennsylvania Cancer Registry a été conduite, en 2011, cette fois-ci, concernant tous les néoplasmes malins, cancers des bronches, de la trachée, ou des poumons, ou de cancers lymphatiques ou hématopoïétiques, des leucémies et des cancers du sein, comparés à l'exposition aux radiations. Les risques d'augmentation de cancers, dues à l'exposition à des faibles doses d'irradiation, étaient bas et, pour la plupart, non significatifs[23]. Cela étant, d'autres études semblent nécessaires pour explorer la faible élévation de risques de leucémies, trouvés chez les hommes, absente chez les femmes[23].
Une association de scientifiques américains Radiation and Public Health Project(en), dont l'objet est de montrer les liens entre les faibles doses de radiations nucléaires et l'accroissement du nombre de cancers, mais dont les études et la crédibilité sont mises en cause par la communauté médicale et la commission de régulation nucléaire fédérale[24],[25], fait état d'un pic d'accroissement de la mortalité infantile, de 47 % dans les 2 années qui ont suivi l'accident, dans le comté du Dauphin où se trouve la centrale nucléaire[26],[27].
L'incident a été largement diffusé au niveau international, et a eu des effets profonds sur l'opinion publique et le renforcement du mouvement antinucléaire dans le monde et en particulier aux États-Unis.
L'opinion publique européenne a pris conscience que les accidents nucléaires constituent un risque réel pouvant se concrétiser à tout moment. Elle a marqué l'élargissement du débat sur la sûreté nucléaire du domaine des scientifiques et des industriels à celui des citoyens et des politiques[28].
Impact culturel
Le Syndrome chinois, un film sur une catastrophe nucléaire, sorti seulement 12 jours avant l’accident, a connu un grand succès aux États-Unis[29].
↑« Cancer rates after the Three Mile Island nuclear accident and proximity of residence to the plant », American Journal of Public Health, 8 janvier 1991, 81, p. 719-724 : « In an analysis examining cancer rates and residential proximity to the Three Mile Island nuclear plant, we observed a modest postaccident increase in cancer near TMI that is unlikely to be explained by radiation emissions. (…) The most plausible alternative explanation is that improved surveillance of cancer near the TMI plant led to the observed increase. »]
↑(en) Neerav Goyal, MD, MPH ; Fabian Camacho, MS, MA ; Joseph Mangano, MPH, MBA ; David Goldenberg, MD, FACS : Thyroid Cancer Characteristics in the Population Surrounding Three Mile Island : « Although the TMI area shows a higher incidence of thyroid cancer as compared to the rest of the state, this was not statistically significant. Conclusions: The TMI population showed a higher proportion of papillary thyroid cancer and less aggressive pathology and earlier diagnosis compared to the rest of Pennsylvania. No statistically significant difference in thyroid cancer incidence was noted. Overall, the study does not show a clear link with more advanced thyroid cancer and proximity to the TMI nuclear reactors » ; et « Although low-dose radiation has been linked to increased thyroid cancer incidence in children, our data do not support a similar link among the TMI cohort », The Laryngoscope, 27 février 2012.
↑ a et b(en) Yueh-Ying Han, Ada O. Youk, Howell Sasser et Evelyn O. Talbott, « Cancer incidence among residents of the Three Mile Island accident area: 1982–1995 », Environmental Research, vol. 111, no 8, , p. 1230-1235 (ISSN0013-9351, DOI10.1016/j.envres.2011.08.005, résumé, lire en ligne [html]) : « Increased cancer risks from low-level radiation exposure within the TMI cohort were small and mostly statistically non-significant. However, additional follow-up on this population is warranted, especially to explore the increased risk of leukemia found in men. »
↑(en) « In Baby Teeth, a Test of Fallout; A Long-Shot Search for Nuclear Peril in Molars and Cuspids », The New York Times : « The group's work is, to say the very least, controversial. Though members of the group have published a handful of articles in peer-reviewed journals, including Archives of Environmental Health, their credibility with the scientific establishment hovers near zero. Detractors say they obsess over amounts of radiation that are insignificant compared with the dose humans receive each day from cosmic rays, soil and other natural sources. »
Le Syndrome chinois, film sorti deux semaines avant l'accident de Three Mile Island, qui traitait de l'éventualité d'une fusion du cœur d'un réacteur nucléaire menant à la formation d'un corium, qui perce les barrières qui le confinent et s'enfonce sous terre.