L'Académie a utilisé surtout la langue grecque et latine. Cependant, les langues vulgaires comme le vénitien et le toscan se sont affirmées après la présidence en 1542 de Sperone Speroni, un ardent défenseur de la langue vernaculaire[2].
En cette période, l'Académie a promu des conférences (Lezioni) sur la poésie vernaculaire, comme les sonnets de BemboPiansi e cantai l'aspra guerra et Verdeggi all'Apennin la fronte, e 'l petto par Martelli et ceux de Forteguerri Ora ten va superbo, or corre altero par Piccolomini. Bernardino Tomitano publie en 1545 à Venise ses Ragionamenti della lingua toscana, qui s'appuient sur les travaux de l'académie[3] : dans ce dialogue qui recueille les conversations tenues dans la maison de Sperone Speroni, Tomitano affirme la dignité de la "langue vulgaire" et sa capacité à traiter n'importe quel sujet, même à caractère scientifique ou philosophique [4].
En 1540, Giovanni Mazzuoli da Strada fonde à son domicile de Florence l'« Accademia degli Umidi » (Académie des Humides) consacrée aux activités burlesques et dilettantes, destinée à être juste une parodie de celle de Padoue. Elle est finalement devenue la prestigieuse Accademia Fiorentina[5].
Bibliographie
(it) Giuseppe Vedova. Biografia degli scrittori padovani. Coi tipi della Minerva, 1832, Vol. I, Padoue, p. 491–492
(it) Michele Maylender. Storia delle accademie d'Italia, L. Cappelli Edit. Tip., 1929, Vol. 3., Finti-Lydii Lapidis, Bologne, p. 266
(it) Francesco Bruni, Sperone Speroni e l'Accademia degli Infiammati, in «Filologia e letteratura», XIII, 1968,p. 24–71
↑Michel Hochmann, « A propos des débuts de l’opposition entre Venise et Rome : le rôle de l’Accademia degli Infiammati et de Bernardino Tomitano », dans L’histoire de l’art et le comparatisme. Les horizons du détour, Paris, , p. 157-159
↑(it) Antonio Daniele, « Sperone Speroni, Bernardino Tomitano e l'Accademia degli Infiammati », Filologia veneta, no 2, , p. 1-53.