L'abbaye Notre-Dame-de-Joye est une ancienne abbayecistercienne sur le territoire d'Hennebont. Elle faisait partie du diocèse de Vannes. De nos jours, elle est sur le site des haras nationaux.
La maison des Confesseurs fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. Elle est aujourd'hui propriété de la ville d'Hennebont.
Les façades, toitures et escaliers du logis abbatial ainsi que les façades et toitures des communs font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].
Des bâtiments du XVIIe siècle subsistent la porterie, le logis abbatial et un bâtiment d'exploitation. Ces bâtiments sont complétés par une aile au sud, au XIXe siècle.
Ce lieu est retenu pour devenir l'un des Haras nationaux. Le choix était initialement disputé entre l'enclos des Ursulines de Pontivy, et l’Abbaye Notre-Dame de Langonnet, qui fut choisie pour devenir un haras, mais l'abbaye de Langonnet est rendue en 1860 aux Spiritains à l'occasion du déménagement du dépôt d'étalons vers Hennebont, autour de l'abbaye de la Joie[2].
La première abbesse est Sibille de Beaugé (morte en 1320), fille de Renaud sire de Beaugé et de Sibille de Beaujeu, et cousine germaine de la duchesse Blanche qui occupe l'abbaye avec des sœurs venues de l'abbaye Saint-Antoine-des-ChampsParis. Toutefois l'abbaye est affiliée en 1279 à Abbaye de l'Aumône au diocèse de Chartres comme d'autres abbayes cisterciennes bretonnes. L'abbaye fut reconstruite et agrandie au XVIIe siècle (1693), après la destruction le de l’église, de la sacristie, du chapitre, du dortoir au-dessus, et d'une grande partie du cloître par un incendie.
À la Révolution française, à la suite de l'expulsion de la dernière abbesse et des moniales en octobre1792, l'église abbatiale est livrée aux carriers.
Dans les années 1835, une « usine de fer » s'installe dans les bâtiments subsistants (logis abbatial, réfectoire, dortoirs et une partie du cloître). Le démantèlement de cette usine ne laisse en place que la maison des Confesseurs, le logis abbatial et un bâtiment d'exploitation.
L'ensemble devient vers 1840 une propriété privée. C'est de cette époque que date l’appellation de « Porterie » donnée à la maison des Confesseurs. Ce petit pavillon reconstruit en 1699, comme l'atteste la date gravée au fronton d'une des lucarnes, était à l'origine le lieu de résidence des prêtres chargés de l'office divin pour les moniales. Avec la canalisation du Blavet, l'installation de l'usine et par la suite la transformation en demeure privée, le pavillon devient une des entrées et prend dès lors le nom de porterie.
La maison des Confesseurs, acquise et restaurée par la ville d'Hennebont, est devenue un lieu de résidence d'artiste, accueillant plasticiens, écrivains, auteurs dramatiques, etc, dans le cadre des projets culturels initiés par la ville[4].
À la fin du XVIIe siècle, l’abbesse Suzanne de Plœuc fait construire un nouveau bâtiment : le logis abbatial. De ce bâtiment, portant à différents endroits la date de 1693, subsistent deux corps de bâtiments formant un « L ». Le troisième est constitué d'un chapelle édifiée après 1840.
Le jardin particulier de l’abbesse est établi à l'ouest de l'ensemble.
En 1856, les haras nationaux s'installent sur le plateau supérieur au-dessus du site de l'abbaye. En 1920, le service des Haras qui a récupéré le site installe des boxes à chevaux au rez-de-chaussée, dans les salons du logis abbatial. Elle loge ses palefreniers dans les étages et dans la maison des Confesseurs.
Liste des abbesses
1252-1312 : Sybille de Boisgency
1312-1339 : Jeanne I Bizien
1339-1349 : Jeanne II Amaury
1349-1363 : Amicie de Kergroades
1363-1370 : Jeanne III de Pestivien
1370-1390 : Jeanne IV de Châteaugal
1390-1416 : Adelice I Le Barbu
1416-1446 : Marguerite I Le Barbu
1446-1450 : Marguerite II Gouyon
1450-1452 : Adelice II de Couventizian
1452-1469 : Jeanne V de Coëtivy
1469-1470 : Isabelle de Bellouan
1470-1490 : Annette de Kergroezès
1490-1512 : Guillemette de Rigallen
1512-1546 : Marie I Omnès
1546-1562 : Françoise I Omnès
1562-1590 : Catherine I de Carné
1590-1595 : Françoise II de Kermorvan
1595-1605 : Catherine II Geoffroy
1605-1631 : Thomasse de Châteauneuf de Rieux
1631-1646 : Louise Robert
1646-1688 : Madeleine I Le Cogneux
1688-1705 : Suzanne de Plœuc du Timeur
1705-1719 : Jeanne VI Rogère de Blanchefort
1719-1731 : Antoinette-Jeanne du Fay d’Athyes de Cilly
1731-1739 : Marie II Guillemette de Langle
1739-1756 : Thérèse du Boetiez de Kerorguen
1756-1766 : Marie III Anne de Bertin de Saint-Géran
1766-1776 : Marie IV Perrine de Verdière
1776-1792 : Madeline II Clotilde de La Bourdonnaye de Blossac
[de Sainte Marie 2012] Tanneguy de Sainte Marie, « Abbayes, couvents et monastères devenus dépôts d’étalons impériaux, royaux et nationaux », In Situ, no 18, (ISSN1630-7305, DOI10.4000/insitu.9646, lire en ligne, consulté le )