Seule fille du « guide de la Révolution » Mouammar Kadhafi et de sa seconde épouse Safia Farkash, Aïcha Kadhafi est née en 1976[1], à Tripoli. Elle a été présentée comme une « héritière politique » de son père[2]. Son physique et ses mèches blondes colorées lui valent d'être surnommée « la Claudia Schiffer du désert » par la presse italienne[3],[4].
En janvier 2003, elle s'indigne face aux fouilles de la douane à l'aéroport de Nice, et requiert qu'un jet privé lui soit affrété pour réparation. Elle n'est finalement pas fouillée[7].
Lors de son procès en 2004, l’ancien chef d’État irakien Saddam Hussein est défendu par un collectif d’avocats, dont elle fait partie[1].
En avril 2006, elle se marie dans la discrétion avec le colonel Ahmed Kadhafi Ghohsi, un membre du corps d'élite de l'armée, et un cousin du père d'Aïcha[6].
En 2008, Aïcha Kadhafi fait un déplacement médiatisé en Suisse pour y défendre son frère Hannibal, dont l'arrestation à Genève, pour mauvais traitements envers ses domestiques, cause alors une crise diplomatique[10]; elle dénonce à cette occasion le « racisme » anti-arabe de la Suisse et dit penser à ses « frères maghrébins » qui « prennent des risques inouïs pour rejoindre les plages suisses ». Elle menace également la Suisse de représailles en déclarant : « œil pour œil, dent pour dent. Celui qui a commencé est celui qui a tort »[11],[12].
En octobre 2024, elle expose en Russie en l'honneur de son père[16].
Guerre civile de 2011
Durant la guerre civile, elle se livre à des interventions publiques pour soutenir le régime de son père[17]; elle déclare en outre avoir perdu sa fille de cinq mois, victime des bombardements de l'OTAN, affirmation qui a par ailleurs été mise en doute[18]. Interviewée le 30 juin 2011 par le journal télévisé de David Pujadas sur France 2, elle s'adresse aux Français en dénonçant les bombardements qui tuent de nombreux civils et ont « décimé » plusieurs membres de sa propre famille[19],[15].
En juin 2011, elle dépose une plainte en Belgique contre l'OTAN pour crimes de guerre, et une au parquet de Paris pour assassinat de son frère lors des frappes françaises[20]. Sa plainte est classé sans suite le 30 juin[21].
En août 2011, sa propriété (en fait, un ancien hôpital catholique qu'elle fit réquisitionner pour ses besoins personnels[22]), possédant piscine chauffée et statues en or massif[1] est fouillée et pillée par les rebelles libyens.
En fuite
Le 29 août 2011, elle se réfugie en Algérie en compagnie de sa mère Safia et deux de ses frères Mohamed et Hannibal, tous étant accompagnés de leurs enfants[23],[24]. Aïcha Kadhafi annonce avoir, le lendemain de son arrivée sur le sol algérien, accouché d'une fille, prénommée Safia-Djanet[25],[26].
Le 23 septembre, alors que son père est toujours introuvable, elle déclare « Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts » et appelle le « peuple résistant » de Libye à se « soulever » contre les « traîtres » du CNT[27], provoquant l'irritation du gouvernement algérien[28]. Fin octobre, elle aurait été hospitalisée après avoir vu à la télévision les images de la capture et du cadavre de son père[29].
Aïcha Kadhafi demeure réfugiée en Algérie ; sa situation exacte, comme la réalité de ses affirmations concernant la mort d'une de ses enfants puis son accouchement quelques mois plus tard sur le sol algérien, continuent de faire l'objet de spéculations[26]. Le 30 novembre, elle diffuse un message audio appelant les Libyens à se soulever et à venger la mort de son père, déclarant : « Vengez le sang de vos martyrs. Révoltez-vous contre le nouveau gouvernement »[30], « Mouammar Kadhafi n'est pas parti et il existe toujours ». Le ministère algérien des Affaires étrangères juge ces propos « inacceptables » et déplore vivement « le fait que Madame Aicha Kadhafi ait enfreint, pour la seconde fois, les règles de l’hospitalité qui lui est accordée, à titre humanitaire, en Algérie »[31].
En 2011, l’Union européenne avait interdit l’entrée de Mouammar Kadhafi et des membres de sa famille sur le territoire de l’UE ou d’y circuler. Cette décision est renouvelée en 2014[32].