1re compagnie légère du désert

1re compagnie légère du désert
Image illustrative de l’article 1re compagnie légère du désert
Méharistes de la compagnie à Palmyre en 1935.

Création 1921
Dissolution 1945
Pays Drapeau de la Syrie Syrie mandataire
Allégeance Drapeau de la France France
Branche Troupes spéciales du Levant
Type Compagnie légère du désert
Rôle Patrouille du désert
Garnison Palmyre
Ancienne dénomination 1re compagnie méhariste
Guerres Grande révolte syrienne
Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Palmyre (1941)

La 1re compagnie légère du désert (1re CLD) est une unité syrienne au service du mandat français sur la Syrie, en garnison à Palmyre. Créée en 1921 sous le nom de 1re compagnie méhariste (1re CM), elle est dissoute en 1945 à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À partir de sa formation, la 1re compagnie méhariste fait partie des troupes auxiliaires syriennes, devenues en 1930 troupes spéciales du Levant. Elle lutte dans la zone de Palmyre contre les actes de brigandage et les agitations antifrançaises et elle participe également aux opérations menées contre la grande révolte syrienne (1925-1927). Renommée 1re compagnie légère du désert en 1936 et renforcée de véhicules motorisées, elle combat lors de la campagne de Syrie au sein des forces vichystes. Reconstituée au sein des forces françaises libres, elle est dissoute en juin 1945.

Création et différentes dénominations

  •  : formation de la 1re compagnie méhariste (1re CM)
  •  : dissolution
  •  : devient 1re compagnie légère du désert (1re CLD)
  •  : reddition de la 1re CLD
  •  : nouvelle formation de la 1re CM
  •  : redevient 1re CLD
  •  : dissoute

Historique

Formation

La première compagnie méhariste (1re CM) est formée le sous le nom de 1re compagnie méhariste, à partir d'une unité de gendarmes[1],[2]. Elle est rattachée au 2e régiment mixte syrien jusqu'en juillet 1922[1].

La compagnie s'installe près des ruines du temple de Baal dans la cité antique de Palmyre[3], avec un peloton détaché à Dmeir. Elle assure la sécurité des voies de communications entre Homs, Damas et la frontière irakienne en direction de Bagdad, ainsi qu'entre Palmyre et Deir ez-Zor[1].

Opérations

La compagnie lutte contre les vol de troupeaux entre tribus rivales et s'oppose aux combattants nomades anti-français[2].

À partir de 1923, la 1re CM est renforcée par quatre camionnettes Ford emportant quelques fantassins et équipées de mitrailleuses légères Lewis[4]. Les « auto-mitrailleuses légères du désert Â» (AMLD) forment des pelotons (puis un escadron) indépendants à partir de 1925[1].

En 1925, la compagnie part participer à la répression de la grande révolte syrienne, la 2e compagnie méhariste prenant à sa charge la défense du désert syrien. En août 1925, la 1re CM couvre le repli de la colonne Michaud après sa défaite à la bataille d'al-Mazraa. En septembre-octobre, des sous-unités de la compagnie combattent les rebelles dans la Ghouta et à Dmeir, perdant des hommes mais infligeant de lourdes pertes à leurs adversaires[2].

Le peloton stationnée à Dmeir forme en 1927 la 3e compagnie méhariste[1].

Les compagnies méharistes sont dissoutes le et deviennent le des compagnies légères du désert après fusion avec les pelotons de l'escadron d'auto-mitrailleuses légères du désert[1],[2],[4].

Seconde Guerre mondiale

Au déclenchement de l'opération Exporter, la compagnie s'installe en défense en Palmyre[2] avec une compagnie du 6e régiment étranger d'infanterie et des soldats de l'Armée de l'air. Les Français sont assiégés à partir du 24 juin par la Habforce. Lorsqu'ils apprennent que la 2e CLD a été vaincue par la Légion arabe près d'Al-Soukhna, la plupart des Syriens désertent : lorsque la garnison de Palmyre se rend après treize jours de siège, seuls vingt-quatre des 165 prisonniers appartiennent à la compagnie[5],[6].

Les compagnies méharistes sont recréées par les forces françaises libres le et reprennent leur nom de compagnies légères du désert le [1].

Lors de la crise antifrançaise de fin mai 1945, les CLD ne sont pas engagées dans les opérations, qui se concentrent dans les villes syriennes. Cependant, après l'ultimatum britannique du qui consacre la défaite de la France, les Syriens commencent à déserter en masse. La compagnie est dissoute le [7].

Organisation

La compagnie est organisée en plusieurs pelotons montés ou portés, un groupe de mitrailleuses parfois servies par des tirailleurs algériens et un groupe de commandement[1].

Après 1936, la 1re CLD compte un peloton motorisé et seulement deux pelotons méharistes, renforcés par un troisième en octobre 1939. Début 1941, la compagnie est organisée avec un groupe de commandement, trois pelotons méharistes, trois pelotons motorisés sur camionnettes et un peloton d'AMLD[2]. Les véhicules sont des AMLD Chenard ou Hotchkiss camionnettes Berliet ou Ford et une voiture de liaison Ford et un ou deux camions-ateliers[1].

Après 1941, la dotation en véhicule est renforcée de camionnettes Dodge[1]. Les CLD reçoivent toutes la même organisation : un peloton d'automitrailleuses, un peloton porté, un peloton monté et un peloton hors rang[8].

Équipement

Initialement armés de mousquetons et de fusils-mitrailleurs Madsen, les méharistes voient ces derniers remplacés à la fin des années 1920 par des fusils-mitrailleurs modèle 1924[1].

Insigne

L'insigne, produit à partir 1934, montre un méhariste debout sur sa monture, inscrit dans un croissant surmonté d'une étoile à cinq branches[1].

Il est modifié après le ralliement à la France libre par l'ajout d'une croix de Lorraine sur la partie gauche[1],[8].

Personnalités ayant servi à la 1re CLD

  • Roger Lavenir, compagnon de la Libération, sert à la 1re CLD de juillet 1944 au printemps 1945[10]

Références

  1. ↑ a b c d e f g h i j k l et m Jacques Sicard, « Les troupes spéciales du Levant et leurs insignes : 2. Les formations du désert (1921-1945) Â», Armes Militaria Magazine,‎ , p. 47-51
  2. ↑ a b c d e et f Jean Perez, « Les compagnies méharistes au Levant. 1921-1941 Â», Revue historique des Armées, vol. 233, no 4,‎ , p. 79–96 (DOI 10.3406/rharm.2003.5545, lire en ligne, consulté le )
  3. ↑ Neep 2012, p. 142.
  4. ↑ a et b (en) Mehdi Sakatni, « From Camel to Truck?: Automobiles and the Pastoralist Nomadism of Syrian Tribes during the French Mandate (1920-46) Â», Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East, vol. 39, no 1,‎ , p. 159-169 (DOI 10.1215/1089201X-7493865, HAL hal-03556397)
  5. ↑ Henri de Wailly, Syrie 1941 : La guerre occultée, vichystes contre gaullistes, Perrin, , p. 325-333
  6. ↑ (en) John Broich, Blood, Oil and the Axis: The Allied Resistance Against a Fascist State in Iraq and the Levant, 1941, Abrams, (ISBN 978-1-4683-1401-4, lire en ligne), chap. 14 (« They Too Suffer as You Suffer Â»)
  7. ↑ Maurice Albord, « Chapitre V. L’échec de la France au Levant : 1945 Â», dans L’Armée française et les États du Levant : 1936-1946, CNRS Éditions, coll. Â« Moyen-Orient Â», (ISBN 978-2-271-07859-9, lire en ligne), p. 273–316
  8. ↑ a et b Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne), p. 78
  9. ↑ « Pierre HAUTECLOCQUE (de) | L'Ordre de la Libération et son Musée Â», sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )
  10. ↑ « Roger LAVENIR | L'Ordre de la Libération et son Musée Â», sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes