Marie-Évangeline-Prudence Jouan, dite Éva Jouan, est une poétesse et botaniste française, née au Palais sur l'île de Belle-Île-en-Mer le , et morte le dans la même commune.
Biographie
Fille du poète et libraire[1] Mathurin Jouan, Éva Jouan nait au 9 de l'actuelle avenue Carnot au Palais, sur l'île de Belle-Île-en-Mer le [2].
Elle surnomme son île« la bien nommée » dans l'un des poèmes, Belle-Isle, de son recueil De la grève, publié en 1896[3].
Son père l'ayant initiée à la botanique, elle transmet au botaniste Émile Gadeceau ses connaissances botaniques sur son île natale, lorsque ce dernier écrit son Essai de géographie botanique sur Belle-Ile-en-mer, publié en 1903 dans les Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg[4].
En 1907, elle écrit Le Tour de Belle-Isle en quatre jours, qui est réédité en 2021 par une maison d'édition belliloise, Jadis Éditions[5]. L'ouvrage raconte une randonnée de quatre jours pour faire le tour de Belle-Île, qui correspond en grande partie à l'itinéraire de l'actuel sentier de grande randonnée GR 340[6].
Elle meurt au Palais le [2]. Le maire de la commune, Louis Serre, fait un discours lors de ses funérailles[7]. Son mari, Pierre Couraud, qui commande la manutention militaire de Belle-Île, lui survit[8]; il meurt le 14 novembre 1940[9].
Prix et distinctions
Son roman Qu'importe lui permet de remporter en 1895 le premier prix de la Société académique de la Loire Inférieure[10].
Son poème « Les Fleurs d'amour », publié en 1896 dans la Revue littéraire de Toulouse[11], lui vaut le deuxième prix de la deuxième division de la première section, dédiée à la poésie, du seizième grand concours littéraire et musical annuel de l'Académie Clémence-Isaure de Toulouse[12].
Le journal La Pomme lui attribue en 1909 une médaille de vermeil pour son poème « Belle-Île ».
Postérité
Au Palais, la rive Éva Jouan porte son nom[13]. Son alguier fait l'objet d'une exposition pour le centenaire de sa mort[14].
Avec Mathurin Jouan, Mes rêveries, échos des grèves. Poésies avec préface de J. Louwych, Paris, Watelet, s.d., 190 p.[15]
De la Grève, poésies, Nantes, impr. de L. Mellinet, 1896[16]
Quelques poèmes
« Déjà ! », « Printemps éternel », « La vieille Église », « Le Moulin », « À la dérive », « Caprice », « Autrefois », dans Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1895, p. 114-129[17]
« Les Fleurs d'amour », Revue littéraire de Toulouse, 1896, p. 6, lire en ligne sur Gallica
« Le joli Rêve », « Belle-Isle », « Éphémères bonheurs », « Le vieil Escalier », « Ritournelle », « Les Fleurs d'amour », « Berceuse », « La Mère », « Amour tardif », « La dernière Larme », « Les deux Amours », « Les cloches », « Réponse », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1896, p. 119-136[18]
« Porte-bonheur », « L'Éveil », « Contrastes », « Une chevauchée », « Sous les roses », « Dernier vœu », « La seule Fidèle », « La Vie », « Vieil air », « Dernier vestige », « Tableau », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1897, p. 64-77[19]
« Résurrection ! », « Sous les feuilles », « Pour les pauvres ouvrons la porte », « Dans un vieux livre », « Marée basse », « Les Papillons », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1901, p. 37-45[20]
« La plus belle Fleur », La Sylphide, 1901, p. 228-229, lire en ligne sur Gallica
« Bébé », « L'ombre de René », « Devant l'âtre », « La retenue », « Une équipée », « Petite chaise, grand fauteuil », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1904, p. 150-157[21]
« Invocation », « Le Nid », « Encore le Nid », « Au Ciel ! », « Quelle douleur ? », « Contraste », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1908, p. 204-207[22]
« À Élisa Mercœur », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1909, p. 50-51, lire en ligne sur Gallica
Le Tour de Belle-Isle en quatre jours, sans lieu ni éditeur ni date, vers 1907 ; publié sous le titre Le Tour de Belle-Isle (Wikisource) dans les Annales de la société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, p. 200-230, et en 1908 à Nantes, imprimerie C. Mellinet (réimpression anastatique par Jean Maurice Vinet à l'Imprimerie belliloise en 1985) ; réédition sous le titre Le Tour de Belle-Île en quatre journées, photographies d'Éric Chaplain, Cressé, Éditions des régionalismes, 2016 ; réédition sous le titre Le Tour de Belle-Isle-en-Mer en quatre journées, Belle-Île-en-Mer, Jadis éditions, 2021
Trois mois à Belle-Isle-en-mer, journal d'une jeune fille, Limoges, Librairie nationale d'éducation et de récréation, 1910[25] ; réédition en 2017, Cressé, Éditions des régionalismes.
Édition d'une correspondance
Correspondance du citoyen Bajolet faisant fonctions d'administrateur de la Marine sous la Révolution à Belle-Isle-en-mer (1793-1796), Nantes, imprimerie de Biroché et Dautais, 1910
↑ a et bPierre Couraud, Nécrologie sur Eva Jouan, Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Vol. 1 de la 9e série (1910), p. 183-190. lire en ligne sur Gallica
↑Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure (1896) lire en ligne sur Gallica
↑Émile Gadeceau, « Essai de géographie botanique sur Belle-Ile-en-Mer », Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, vol. 33, no 2e fascicule, , p. 180 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Poésies », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 6 de la 7e série, , p. 114-129 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Poésies », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 7 de la 7e série, , p. 119-136 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Poésies », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 8 de la 7e série, , p. 64-77 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Poésies », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 2 de la 8e série, , p. 37-45 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Poésies », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 5 de la 8e série, , p. 150-157 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, « Sonnets », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Nantes, vol. 9 de la 8e série, , p. 204-207 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, La Ferme des étangs, suivie de la Petite Nell, E. Ardant, (présentation en ligne)
↑M. A. Mailcailloz, « "Au bord de l'Océan" par Mlle Éva Jouan », Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, vol. série 8, volume 3, , p. 172-176 (lire en ligne)
↑Éva Jouan, Trois mois à Belle-Isle-en-mer, journal d'une jeune fille, Librairie nationale d'éducation et de récréation, (présentation en ligne)