Étudiants musulmans de France (EMF) est une association fondée en . Elle se donne pour missions : « de faciliter le passage de l'étudiant à l'université, former des citoyens engagés en société et normaliser la présence musulmane en France. »
L'EMF est souvent accusée de proximité avec la mouvance islamiste des frères musulmans[1],[2],[3] et d’en être la branche étudiante française.
Historique
L'association est créé en sous le nom Union islamique des étudiants de France (UISEF)[4]. Elle prend son nom actuel lors de son congrès national du au à Limoges[5],[6],[7],[2].
Après les attentats du , l'association réalise une vidéo remarquée pour exprimer sa solidarité aux proches des victimes et prôner l'union nationale[8],[9],[10],[11].
En , les élections des représentants des étudiants dans les CROUS voient une nette percée d'EMF, qui depuis sa création avait entre zéro et 5 élus. En , l'association revendique 6,4 % des votants (passant de 1 942 voix et 1,6 % à 7 191 voix) et 11 élus sur 182[13].
La présence de d'EMF aux élections des CROUS est médiatisée. Des organisations comme l'UNI ou la FEDER dénoncent l'apparition de cette liste. Les listes EMF obtient 7 512 voix (4,45 %) et 2 élus à Grenoble et Créteil (contre 11 en ), soit moins d'élus pour un nombre de voix légèrement supérieur en raison de la nette hausse de la participation[réf. nécessaire].
En 2006, elle obtient 5 sièges sur l'ensemble des CROUS de France[réf. nécessaire]. En , elle obtient un élu dans le CROUS d'Amiens[14].
En 2016, elle obtient 2 sièges au sein du CROUS de Lille, un sur la liste Bouge ton CROUS et l'autre sur la liste UNEF[réf. nécessaire].
En 2023, elle obtient 4148 voix soit 2,1% au niveaux national. EMF obtient son seul siege au crous de Strasbourg (1 élu sur 182)[15].
Affiliation européenne
L'EMF fait partie du Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d'étudiants(en) (FEMYSO)[16], organisation elle-aussi accusée de faire partie de la galaxie des frères musulmans[17]. L'association est décrite par Florence Bergeaud-Blackler comme une émanation jeune et transnationale de l'Union des organisations islamiques en Europe (UOIE), structure proche des Frères musulmans et qui représente le courant fondamentaliste de l'islam en Europe[18].
Financement
L'organisation admet en 2002 recevoir 10 000 euros par an de la part « des saoudiens » et ce « sans contrepartie »[19].
Critiques
En , l'essayiste Michèle Tribalat s'interroge sur le sens que donne EMF à la laïcité ; un journaliste de L'Express s'interroge sur un éventuel double discours pratiqué par cette association[20]. Mohamed Louizi, ancien cadre de l'UOIF, déclare en que l'association est en réalité le bras étudiant des Frères musulmans, dont le but est de faire « du prosélytisme dans les facs »[3].
Dans son livre Le frérisme et ses réseaux, Florence Bergeaud-Blackler, décrit l'EMF comme faisant partie de la stratégie de quadrillage de la société par l'UOIF, dont le rôle serait de s'implanter dans le monde étudiant[2].
Dans une enquête publiée le 17 juillet 2024, le Figaro révèle que les Étudiants Musulmans de France (EMF), organisent sur de nombreux campus des évènements étudiants en partenariat avec Humani'Terre, une association faisait l'objet d'une enquête ouverte par le parquet national antiterroriste en novembre 2023 pour financement du terrorisme, association de malfaiteurs terroriste criminelle, blanchiment en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste[18],[21].
↑Mohammed Telhine, L'Islam et les musulmans en France : Une histoire de mosquées, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », , 370 p. (ISBN978-2-296-12257-4), p. 241 [lire en ligne].