L'événement, qui survient durant la guerre froide, fait craindre à certains qu'une attaque-surprise à l'arme nucléaire soit en cours[5]. D'autres croient que les aurores boréales intenses ont peut-être un lien avec la mission de la navette spatialeSTS-29, lancée le même jour à 9 h 57[6]. La décharge provoque des interférences sur les fréquences à ondes courtes, qui se propagent à longue distance grâce à l'ionosphère. Elle affecte notamment le signal de Radio Free Europe à destination de la Russie, ce qui fait soupçonner un brouillage par le gouvernement soviétique.
Effets
Panne électrique au Québec
Plusieurs réseaux électriques en Amérique du Nord ont ressenti l'effet de la tempête et signalé des incidents, allant de fluctuations mineures jusqu'à la défaillance de lignes et au bris d'équipements[7]. C'est toutefois au Québec que les conséquences de la tempête ont été les plus graves.
« Les courants telluriques induits par l'orage ont engendré des tensions et des courants d'intensité considérable sur le réseau de La Grande. L'asymétrie de tension sur le réseau à 735 kV a atteint 15 %. En moins d'une minute, les sept compensateurs voltampère réactifs statiques en service du réseau La Grande ont défailli [sic] l'un après l'autre… Après la perte du dernier compensateur voltampère réactif statique, la tension a chuté si radicalement sur le réseau La Grande (0,2 u.p.) que chacune des cinq lignes vers Montréal est tombée en panne en raison d'une perte de synchronisme (défaut virtuel) et que l'ensemble du réseau s'est séparé. La perte de 9 450 MW de capacité de production a provoqué une baisse rapide de fréquence aux sous-stations de répartition. Les commandes de délestage automatique en cas de fréquences insuffisantes ont bien fonctionné, mais elles ne sont pas conçues pour une récupération après une perte de capacité de production équivalente à environ la moitié de la charge du système. Le reste du réseau s'est écroulé pièce par pièce en 25 secondes. »
Il s'agit des dégâts les plus importants causés par un orage magnétique[2]. Ils ont coûté 13 milliards de dollars[8].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) G. Blais et P. Metsa, « Operating the Hydro-Québec grid under magnetic storm conditions since the storm of March 13, 1989, », dans J. Hruska, M.A. Shea, D.F. Smart, G. Heckman, Proc. Solar-Terrestrial Predictions Workshop, Ottawa, May 18-22, 1992, vol. 1, , p. 108–130
(en) B. Bozoki, « The effects of GIC on protective relaying, », IEEE Trans. Power Delivery, vol. 11, , p. 725-739
(en) G Cucchi et J. Ponder, « Summary of March 13, 1989 geomagnetic storm effects », Transmission & Distribution Conference and Exposition, Dallas, Texas,
Références
↑« Geomagnetic Storms Can Threaten Electric Power Grid », Earth in Space, American Geophysical Union, vol. 9, no 7, , p. 9-11 (lire en ligne).
↑Franck Daninos, « Alerte à la tempête solaire », Sciences et Avenir, no 931, , p. 30
↑David Horner, Australia and the New World Order : The Official History of Australian Peacekeeping, Humanitarian and Post-Cold War Operations, vol. 2 : From Peacekeeping to Peace Enforcement: 1988–1991, Cambridge University Press, , 601 p. (ISBN978-0-521-76587-9, lire en ligne)
↑United Nations Transition Assistance Group (UNTAG) in Namibia, Australian Army, , chap. Draft.