Le 24 juin 1885, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[1]. La première, en français, traite de la société carolingienne à travers l'étude d'un document bien connu des historiens médiévistes : le capitulaire de Quierzy[2]. La deuxième, en latin, s'intéresse à l'état des provinces romaines à la fin de la République[3].
Parcours professionnel
Reçu à l'agrégation, Bourgeois est nommé professeur d'histoire à titre provisoire au lycée de Troyes puis au lycée d'Angers. En 1882, il est chargé d'un cours complémentaire à la faculté de lettres de l'université de Caen.
En 1885, il est recruté au sein de la faculté de lettres de l'université de Lyon avec Georges Blondel aux côtés d'Émile Joseph Belot[4] en tant que professeur d'histoire. Il occupe également la fonction de secrétaire de la bibliothèque universitaire de la faculté. Il organise notamment le Bulletin des travaux de l'Université de Lyon. Il donne par ailleurs des cours d'histoire à l'École du service de santé militaire en 1889.
Il quitte l'ENS en 1904 lorsqu'il est nommé professeur à la Sorbonne. Il enseigne notamment l’histoire politique et diplomatique des temps modernes, ainsi que, en 1921, l'histoire moderne et contemporaine. Il prend sa retraite en 1932 mais conserve son cours à Sciences Po[6].
Autres fonctions
Il est également l'éditeur scientifique des mémoires d'Ézéchiel Spanheim et des instructions du roi aux diplomates français envoyés en Hollande, et a mené avec Louis André le recensement de toutes les sources utiles pour écrire l'histoire du XVIIe siècle. En 1901, il est l'un des membres fondateurs puis devient le président de la Société d'histoire moderne[6].
Concernant l'éducation, il figure parmi les organisateurs de l'École professionnelle Jules-Ferry ainsi que des maisons d'éducation des lycées de jeunes filles[6]. Il s'est également vu confier en 1899 un rapport sur la réforme de l'enseignement secondaire.
Le capitulaire de Kiersy-sur-Oise (877) : étude sur l'état et le régime politique de la société carolingienne à la fin du IXe siècle, d'après la législation de Charles le Chauve, Paris : Hachette, 1885
Hugues l'abbé, margrave de Neustrie à la fin du IXe siècle, Caen : F. Le Blanc-Hardel, 1885
Neuchâtel et la politique prussienne en Franche-Comté (1702-1713) d'après des documents inédits des archives de Paris, Berlin et Neuchâtel, Paris : E. Leroux, 1887
Manuel historique de politique étrangère, Paris : Belin frères, 1892-1898, 2 vol.
Le Grand siècle : Louis XIV, les arts, les idées, Paris : Hachette, 1896
Les Réformes de l'enseignement secondaire, note présentée à la Commission de l'enseignement de la Chambre des Députés (), Versailles : impr. de Cerf, (1899)
L'Enseignement secondaire selon le vœu de la France, Paris : A. Chevalier-Marescq, 1900
Édition d'Ézéchiel Spanheim, Relation de la cour de France en 1690, Paris : A. Picard et fils, 1900
Les Archives d'art de la Manufacture de Sèvres, rapport adressé à M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts et inventaire sommaire, Paris : Cerf, 1905
La Diplomatie secrète au XVIIIe siècle, ses débuts, Paris : A. Colin, 1907
Le Biscuit de Sèvres au XVIIIe siècle, Paris: Goupil et Cie : Manzy, Joyant et Cie successeurs, 1909
Les origines et les responsabilités de la grande guerre, Paris : Hachette , 1922
édition de Recueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française. XIII, Hollande, Paris : E. de Boccard, 1924.
Les sources de l'histoire de France : le XVIIe siècle (1610-1715), Paris : A. Picard et fils, 1913-1935, 8 vol. (avec Louis André)
↑Emile Bourgeois, Le capitulaire de Kiersy-sur-Oise (877) : étude sur l'état et le régime politique de la société carolingienne à la fin du IXe siècle, d'après la législation de Charles le Chauve, Paris, Hachette, 1885, 315 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204250t, consulté le 27 novembre 2023.
↑Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN978-2-7246-3915-5)
↑ abc et dChristophe Charle, « 13. Bourgeois (Émile) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 33–34 (lire en ligne, consulté le )