Les premières élections législatives au Bhoutan ont lieu le [1]. Cette élection marque la transition de ce royaume vers une monarchie parlementaire, et le début de la démocratie. Les citoyens bhoutanais élisent ainsi pour la première fois les 47 membres de l'Assemblée nationale.
Depuis 1907, le Bhoutan est une monarchie absolue dirigé par un Druk Gyalpo, ou Roi Dragon. De 2001 à 2005 cependant le Roi Jigme Singye Wangchuck met en place un projet de constitution faisant du pays une monarchie constitutionnelle, et abdique le en faveur de son fils Jigme Khesar Namgyel Wangchuck. Des représentants des 20 Dzongkhags du pays travaillent au projet de constitution, qui prévoit que le Roi demeure le chef de l’État mais que le nouveau parlementbicaméral puisse le destituer par une majorité des deux tiers. En outre le Premier ministre, alors désigné par le Roi, est désormais choisi par l'Assemblée nationale, pour la première fois directement élue par la population[3].
Mode de scrutin
L'Assemblée nationale est composée de 47 sièges pourvus pour cinq ans via une forme modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Les partis présentent des candidats dans chaque circonscription au premier tour, mais celui-ci n'a qu'un rôle de primaire, et seuls les deux partis arrivés en tête au niveau national peuvent se présenter au second tour, qui fait office de réelle élection. Les candidats arrivés en tête dans leurs circonscription au second tour sont déclarés élus[4].
Toutefois, puisque seuls deux partis sont en lice lors de ce premier scrutin, il n'est finalement organisé qu'un seul tour [5].
Il est fait recours à des machines à voter dans l'ensemble du pays, ce qui rend inexistants les votes blancs ou invalides, les machines ne donnant pas la possibilité d'effectuer un vote blanc en accord avec la loi électorale[6].
Entraînement à voter
Pour préparer les citoyens bhoutanais à la transition vers la démocratie, une élection factice a lieu le , dans l'ensemble des 47 circonscriptions. À cette fin, 869 bureaux de vote sont installés. Les électeurs avaient le choix entre quatre « partis » :
le Parti druk jaune, dont le programme était axé sur la promotion des valeurs traditionnelles ;
le Parti druk rouge, pour la promotion du développement industriel ;
le Parti druk bleu, qui mettait en avant la nécessité d'un gouvernement juste et responsable ;
le Parti druk vert, pour la protection de l'environnement.
Druk signifie un « dragon du tonnerre » en dzongkha.
Les deux partis qui obtiennent le plus de voix au premier tour doivent accéder à un deuxième tour, tenu le [7]. Des observateurs venus des Nations unies et d'Inde sont présents pour la tenue de ces élections factices[8].
Au premier tour, 44 % des électeurs inscrits se déplacent pour voter[9]. Le deuxième tour oppose le parti rouge au parti jaune, et ce dernier remporte 46 des 47 sièges. Le taux de participation est cette fois de 66 %[10].
Le taux de participation aux élections du est de près de 80 %[13]. L'élection est remportée par le Parti vertueux qui remporte 45 sièges sur les 47 de la chambre basse et dont le dirigeant Jigme Thinley devient premier ministre[14],[15],[16].